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Guerre d’Algérie - Ce que me semblent cacher les critiques post-mortem à A. CAMUS

12 janvier 2010, 03:35, par ashraf amine

Pour ce qui est des "preuves" en voilà un échantillon :
http://socio13.wordpress.com/2010/01/05/camus-entre-la-mere-et-la-justice-par-belaid-abane/.

Camus déclarait en 1957 au journal L’Express :« Il faut considérer la revendication d’indépendance nationale algérienne en partie comme une des manifestations de ce nouvel impérialisme arabe dont l’Egypte, présumant de ses forces, prétend prendre la tête et que, pour le moment, la Russie utilise à des fins de stratégie anti-occidentale. »

Dans le livre publié par la bibliothèque de documentation internationale contemporaine sur "La France en guerre d’Algérie", on trouve un texte de grande qualité sur l’évoluton de Camus, devenu de plus en plus pro-colonialiste au fur et à mesure que la guerre s’intensifiait et que la perspective de l’indépendance se rapprochait. Pourtant, Camus avait été proche 20 ans plus tôt du courant ndépendantiste de Messali Hadj et avait justement condamné l’attitude du PCF qui lui avait retiré son soutien. D’où un certain nombre de malentendus.Camus a fini par trouver que "l’Algérie algérienne ça n’a(vait) pas de sens"(1956). En même temps il s’est placé dans la perspective du juge intègre qui "a le coeur au milieu de la poitrine contrairement aux deux autres catégories d’hommes qui l’ont sur le côté" (comme disait le poète chinois Lu Xun). Il a condamné "les excès des deux camps". Des "anticolonialistes" de cette eau là, on en a entendu plein pendant l’attaque israélienne contre Gaza. Pendant la conquète de l’ouest, quand les fusils tuaient les flèches, ils/elles condamnaient déjà "les excès des deux camps ".L’admiration d’Onfray pour Camus n’a rien d’étonnant : voilà un type qui passe sa vie à cracher sur tous les mouvements émancipateurs, il était condamné tôt où tard à rencontrer Camus (qui avait quand même plus la classe).

J’ai plus de respect pour l’attitude de Sartre, aussi punk soit-elle. Sartre a pris de vrais risques physiques(appart plastiqué, etc)pour dire que l’indépendance était inéluctable et que le plus tôt serait le mieux. si la guerre s’était terminé 5 ans plus tôt le mur de haine et de peur qui séparait les prolétaires d’origine européenne de leurs frères de classe arabe aurait été moins profond. Camus en refusant de prendre ses responsabilités a une petite responsabilité là dedans.