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Candidate voilée : trop c’est trop !

19 février 2010, 07:59, par Copas

« Peu importe que le chat soit gris ou noir pourvu qu’il attrape les souris »la devise de Deng Xiaoping, vieux proverbe chinois s’applique bien ici...

J’entends de vigoureux combattants surgis de nulle part :"Etre marxiste c’est être athée", "être communiste c’est être athée", etc...

Beaucoup ici ont déjà cité Marx ici , l’entiereté de la citation sur l’opium du peuple, pour montrer l’indigence et l’ignardise des haineux et xénophobes qui mènent l’assaut contre une révolutionnaire muslmane.

Alors c’est quoi être marxiste, être communiste..

Du plus loin de mon engagement (eh oui, il y en a qui viennent de naitre hier et s’imaginent être gardiens du temps PC), une chanson me trotte dans la tête sur le rêve fou que d’âge en âge on remet pour dieu c’est quand.

Et celui-ci a toujours été l’émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes, par de gens se disant représentants des travailleurs mais hors contrôle.

Bref , le pouvoir des travailleurs, c’est à dire ce passage obligé de la lutte des classes, qui seul permet la construction d’une société réellement démocratique, éradiquée du règne de la bourgeoisie.

Les chemins de la conscience de cette progression décisive, est souvent oubliée par beaucoup qui se prétendent marxistes, communistes ou je ne sais quoi, alors que c’est justement ce qui discrimine : la lutte des classes.

Ces ignares en viennent à oublier completement que le marxisme n’est pas une abstraction seulement, ni un tripotage de nouilles exclusivement abstrait, mais bien également et centralement une des aides existantes pour aller vers ce pouvoir de la classe populaire qui renverse le règne de la bourgeoisie.

"Nous ne sommes rien soyons tout" résume bien également la complexité et la difficulté du renversement de l’ordre bourgeois . Ca n’éclaire pas seulement un aspect de pauvreté, mais également quelque part toute la question de l’aliénation de la classe.

Sans la domination idéologique de la bourgeoisie, le règne de cette dernière serait vite réglé.

La rupture avec cette domination emprunte bien des chemins et elle n’est pas rectiligne.

Et surtout elle se nourrit d’abord d’actes, seuls les actes de rupture (grèves, mobilisations, etc) permettent des progressions , des ruptures idéologiques significatives.

En Amérique Latine, des militants chrétiens, pas sympathisants, mais militants et dirigeants, ont mené d’authentiques combats révolutionnaires (et continuent d’ailleurs) en faisant également d’authentiques conneries, mais pas plus que d’autres communistes pur porc (qui des fois on fait bien pire comme le lèche du PC Chilien à l’armée putschiste avant le putsch de 1973).

Bref, comment expliquer cela, alors que la religion est sensée etre l’incarnation du "mal" ?

C’est que seuls les actes comptent, les prises de conscience se nourrissent d’actes, et ces prises de conscience sont vers le pouvoir des travailleurs et de la classe populaire.

Je préfère une Ilhem Moussaïd, qui mène ces batailles vers le pouvoir de la classe populaire, au milieu de la classe populaire, que 1000 soit-disant laïcs qui reculent sans cesse, ne font plus grand chose, gèrent en faveur de la bourgeoisie dés qu’ils sont au pouvoir quelque part, je parle du PC et du PS , comme le prouvent les petits pouvoirs que ces braves gens ont dans les conseils régionaux, qui filent plus de fric aux écoles catholiques que ne leur obligent la loin, gavent des grands groupes privés comme Dassault, Veolia, etc, de douceurs...

Des actes !
Le communisme se distingue déjà par cela, une mise en mouvement qui permet la conscience, et non, comme les chrétiens depuis 2000 ans le croient la conscientisation pour changer les hommes et les femmes.

Le pire dans cette affaire c’est que des gens se disant communistes, sont bien l’inverse, et quand ils croient défendre ces valeurs contre une idéologie religieuse, se comportent en doubles de l’idéologie réactionnaire religieuse.

Un parti des travailleurs, de la classe populaire, commence par attirer à lui , ou essaye du moins, ceux qui rompent au concret avec l’ordre bourgeois, en luttant contre ses inégalités , ses oppressions, ses exploitations.

Et ce parti n’a pas à regarder et sonder les âmes pour cela, c’est bien l’engagement et la bataille qui fait démonstration.

Ilham Moussaïd est bien dans le droit fil de beaucoup de chrétiens et musulmans, comme d’autres non croyants ou athées, qui luttent au quotidien contre le capitalisme et pour le pouvoir de la classe populaire.

Comme en Amérique Latine et ailleurs dans le monde.
Et c’est cela le déterminant essentiel et central alors que d’autres mettent la détermination sur un autre terrain, entre la religion et l’athéisme, ou une conception tout à fait particulière de la laïcité, comme celle qui consista en 1958 à certains endroits à libérer de force des femmes en leur faisant arracher leurs voiles par l’occupant colonialiste français.

Ca ne signifie pas que la croyance ou la religion soient progressistes.

Mais que ce qui est important n’est pas cela, surtout quand la religion concernée représente ce que fut la minorité juive des années 20 et que nous sommes dans une terrible crise économique.

Et on en vient au fond.
Une petite partie de la gauche a une conception spécifique de la laïcité, honorable et meritant débat, une grosse partie de la gauche en haut est islamophobe, et une autre partie de la gauche juge aux actes.

Mai surtout, ce qui est essentiel, c’est que dans la grande crise en cours, avec ses énormes vagues de licenciements et d’agressions bourgeoises (les retraites, ....), la bourgeoisie travaille depuis plusieurs années a créer un bouc émissaire.

Ces derniers temps, en même temps que l’accélération des attaques , la bourgeoisie a multiplié les actes pour ostraciser une partie de la population :

Loi sur la burqa, contre-feu sur l’identité nationale, dérapages verbaux de beaucoup de ministres, vociférations de sarko, montage en épingle sur un nigérian américain essayant de mettre le feu à une chaussure dans un avion amenant un black out international, une paranoia gigantesque, des nouvelles mesures, etc, récemment encore les dérapages délirants autour de 8 quicks sur 350 qui font de l’Hallalo exclusif, montée en épingle des rafles anti-immigrés, contre les sans-papiers, paranoïas sur les minarets, et donc l’assaut raciste et xenophobe contre Ilhem Moussaid et en même temps un parti opposant résolu et visible au capitalisme.

Bref une communauté à 99% de la classe populaire est visée dans ce processus.

L’existence, parmi cette communauté, de croyants et de non-croyants, de femmes musulmanes, ou pas, quelques unes très minoritaires portant le voile, qui mènent combat résolu contre le capital, au concret, dans les actes, et pas seulement en mettant seulement un bulletin de vote tous les 4 ans dans l’urne, est une excellente nouvelle là où ça comble d’effroi la gauche poubelle qui au concret et dans les actes a l’essentiel de ses dirigeants qui pactisent et font le boulot en faveur des patrons.

Cette jonction de militantes et militants en lutte contre le capitalisme, dans la classe populaire et travaillant avec des couches spécifiques de cette classe pour faire jonction avec d’autres combats et d’autres couches de la classe populaire est une excellente nouvelle à encourager.

C’est en forgeant qu’on devient forgeron.

Ceux qui se dressent contre cela, au nom de leur racisme inavoué, de leur xénophobie pénible, ou même, bien plus honorables, au nom d’une laïcité tout à fait particulière historiquement, font le jeu de la division face à la bourgeoisie, ils découpent un front secondaire contre le front principal, ils travaillent à élargir le fossé entre couches populaires .

Ces questions de l’unification de la classe populaire sont des questions stratégiques pour le combat commun. Cette unification ne peut se faire que dans le respect de ses composantes, toutes ses composantes, en allant à l’essentiel de ce qui rassemble.

Nous aurons bien d’autres combats unificateurs à mener, il est dommage que la division soit le maître mot de ceux qui mettent au premier plan un carré de tissu sur les cheveux d’une femme comme discriminant principal, en face des tonnes haineuses, en plein assaut de la bourgeoisie contre le camp populaire, en pleine tentative de désigner un bouc émissaire.

La désignation d’un bouc émissaire est un enjeu stratégique du capitalisme pour détourner les rages qui se développent dans les soubresauts de la crise.

Il y a ceux qui pretent la main à cela, et ceux qui le refusent, les premiers sont dans les fourgons de la bourgeoisie, soit par islamophobie, soit par bêtise, les seconds estiment essentiels les actes contre la classe dominante.

Citation ci-dessous de Badiou :

31. On a les guerres qu’on mérite. Dans ce monde transi par la peur, les gros bandits bombardent sans pitié des pays exsangues. Les bandits intermédiaires pratiquent l’assassinat ciblé de ceux qui les gênent. Les tout petits bandits font des lois contre les foulards.

32. On dira que c’est moins grave. Certes. C’est moins grave. Devant feu le Tribunal de l’Histoire, nous obtiendrons les circonstances atténuantes : "Spécialiste des coiffures, il n’a joué dans l’affaire qu’un petit rôle".