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Paul Aries censuré par France 2 face à Claude Allègre

23 avril 2010, 22:17, par Grumar Wasabi

Exactement.

Je dirai même que la décroissance est d’une certaine manière, un communisme du XXième siècle.

Consommer moins, et se réapproprier la production (petites unités, commerces de proximité, agriculture locale et paysanne), ce n’est rien d’autre que tenter de créer des mouvements de masses pour faire tomber les grandes multinationales capitalistes.
Consommer moins, ou consommer plus local, ce n’est pas seulement la volonté de diminuer la pollution. Consommer moins pour les plus riches, c’est surtout permettre à tous de consommer autant. Originaire du constat de l’épuisement des ressources, la décroissance est devenue une revendication tiers-mondiste : en consommant moins de gadgets électroniques, on diminue aussi les nouvelles formes d’esclavage constatées en asie du sud-est dans l’industrie électronique. La décroissance reprend des idées que René Dumont avait formulées : il critiquait la voiture parce que ça pollue, mais dans son programme présidentiel il faisait avant tout valoir (peut-être en exagérant les faits) que " un français qui part en week-end en voiture, c’est un pistolet qu’on vend dans un pays du Tiers-Monde".

La décroissance, ce n’est pas des pseudo-écolos qui vont faire une pétition pour se plaindre d’une décharge sans se soucier qu’elle sera à la place chez le voisin ou dans les pays pauvres, c’est plutôt la mise en place de consigne et la fin du jetable pour diminuer le nombre de décharges.

La décroissance ce n’est pas ces pseudos écolos qui vont demander de réaliser des contournements autoroutiers pour chasser les voitures du centre-ville pour les concentrer sur des rocades qui traversent les quartiers populaires à 110 km/h. La décroissance c’est le train corail en seconde classe pour tout le monde.

La décroissance, c’est un égalitarisme qui cherche plutôt à tirer vers le milieu que vers le haut.

La décroissance est à mon sens un communisme intégrant l’épuisement des ressources naturelles (plutôt que les petits oiseaux), sans dogmatisme marxiste, mais sans pour autant social-démocrate. C’est un véritable internationalisme (agir local, penser global) car c’est proner l’égalité matérielle de tous les humains de toutes les nationalités, et non pas comme d’autres communistes le souhaitent, l’égal accès de tous les français à la surconsommation l’augmentation du Pouvoir d’Achat pour claquer plus d’argent chez les hypermarchés qui exploitent les travailleurs. La décroissance, c’est la continuation du rêve de vieux républicains attachés à 1789 (et qui souvent votent communistes), qui considèrent que l’émancipation des hommes passe par l’éducation, la culture, la liberté d’expression, les valeurs de la république, la philosophie, et non pas par les débilités télévisuelles de la société de consommation et la société marchande.
(Quand je parle de consommer moins, je parle bien entendu des occidentaux qui ont un mode de vie aisé, pas de ceux qui ne vivent qu’avec 1 dollar par jour.)

Voilà pourquoi la décroissance peut attirer les communistes. C’est une forme de convergence des luttes entre le message écolo, et le message socialiste communiste, républicain.