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un « morceau » d’interview de willy angele, medef guadeloupe

Publie le dimanche 1er mars 2009 par Open-Publishing
4 commentaires

Rien de meilleures que les infos de la base medef !

un « morceau » d’interview de willy angele, medef guadeloupe
TOUTEL’ACTUDESCARAIBES , sept. 2008
Willy Angèle (MEDEF), un « Obama » guadeloupéen ?

Par Carib Creole 17.09.2008 l 08h30
(…)

CC1 : Dans l’affaire dite « des niches fiscales » et du bras de fer avec Yves Jego, on ne vous a pas beaucoup entendu, pourquoi ? Paris vous avait demandé de mettre la sourdine ?

W.A : Il y a un peu plus de 2 ans, après une longue période de réflexion interne et de discussion entre les différentes commission du MEDEF de Guadeloupe nous avons initié une démarche originale concernant la construction de notre devenir économique et social ; nous l’avons intitulé dans notre jargon interne : la « révolution silencieuse ». Pour cela, nous nous sommes inspirés de nos cousins du Québec qui ont fait, eux, leur « révolution tranquille ».
Cette approche consiste à penser les choses de la façon la plus globale possible afin de mieux les appréhender ; à mettre en œuvre les projets après les avoir planifier méthodiquement ; et, à communiquer sur des actions concrètes et de préférence quand elles sont réalisées.
Cela consiste donc à s’astreindre à un effort de réflexion prospective, à privilégier l’action aux effets d’annonces, à préférer le travail de dossier à la stratégie de communication. C’est actuellement la ligne de conduite du Medef de Guadeloupe.

Concernant les discussions avec le gouvernement en la personne du ministre de l’outre-mer nous avons dit ce que nous avions à dire et tout ce que nous avions à dire. La plate-forme de revendications que nous avons que nous avons signé le 26 juin 2008 au ministère de l’Outre-Mer fixe clairement les points clés de notre position sur ce sujet.

Nous avons d’ailleurs bon espoir que le texte définitif de la loi programme retienne l’essentiel de nos demandes. Certes, il faudra continuer d’être vigilant lors du passage du projet de loi à l’Assemblée nationale.
 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! (ndlr)
C’est pour cela que nous continuerons nos actions de lobbying, au travers de la FEDOM, pour que soit préservé le meilleur de cet outil de développement qu’est la défiscalisation, notamment en ce qui concerne les investissements productifs et structurants.
 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! (ndlr)

CC1 : Depuis quelques mois, la situation sociale est plutôt calme, l’UGTG ne bloque plus le port, Jarry fonctionne, avez-vous acheté la paix sociale ? Avez-vous des contacts officiels ou officieux avec la nouvelle direction de l’UGTG.

W.A : Nous discutons avec tous nos partenaires sociaux y compris L’UGTG.
Nous avons certes des visions différentes du monde mais cela ne nous empêche pas d’échanger nos points de vue et de nous enrichir mutuellement.
Concernant la paix sociale, le Medef et les entrepreneurs de Guadeloupe ne sont pas assez riches pour l’acheter durablement, d’ailleurs même si nous en avions les moyens, je ne pense pas que cela soit un moyen judicieux de construire la cohésion sociale de notre communauté.
(…)

Messages

  • Instructif !!!!

    Jeudi 20 novembre 2008
    Assemblée générale de la FEDOM
    Jégo évoque l’élargissement des contours des zones franches globales d’activité

    Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer avait parlé de la Fédération des entreprises des DOM (FEDOM) comme du « bras armé du lobby de l’argent ».
    Invité hier de cette même FEDOM pour son assemblée générale annuelle, le ministre a écouté son président, le Réunionnais Guy Dupont, réfuter l’idée que les inquiétudes de ses mandants ne se justifient que « pour protéger quelques grosses fortunes… » « A quoi servons-nous ? quelle est notre valeur ajoutée ? Sommes-nous capables de jouer un rôle économique ? », Guy Dupont a insisté pour qu’entre eux et Jégo, il y ait « du liant et de la considération mutuelle ». Yves Jégo, lui-même a introduit son propos en réponse par son passé de créateur d’entreprise, de fils de chef d’entreprise et même de petit-fils de chef d’entreprise ! Les dés étaient, de toute façon, jetés avec le plafonnement de la défiscalisation à 100 000 euros bruts ou 6 % net du revenu et des révisions à la hausse des charges patronales. « Il faut, au-delà des divergences qui sont les nôtres, a déclaré M. Jégo, ne pas casser l’image de l’outre-mer, ne pas salir l’image des outils. La défiscalisation est un outil positif, il faut que nous le valorisions. L’économie d’outre-mer bénéficie d’avantages bien supérieurs à ceux de la métropole. C’est justifié. Il faut aussi que nous les valorisions pour attirer de nouveaux investisseurs et de nouvelles entreprises. L’image, ça compte beaucoup ! »
    Un comité de suivi
    Yves Jégo s’est aussi engagé à créer un comité de suivi « pragmatique », pour évaluer les « éventuels bugs et déviations négatives » des nouvelles dispositions législatives « Un chef d’entreprise, raconte Yves Jégo, me disait que la réforme des charges patronales allait générer un accroissement de charges de 30 000 euros. Quand je regarde ses comptes, je m’aperçois qu’il va payer 40 000 euros de taxe professionnelle en moins et que globalement, il va être gagnant de 10 000 euros. Et bien, ce chef d’entreprise ne le savait pas ! Donc on a besoin d’avoir un comité de suivi qui puisse se réunir toutes les cinq ou six semaines sous ma présidence avec une dizaine de personnes et qu’on regarde concrètement les choses pour montrer qu’il n’y a pas de mauvaise volonté, juste celle de réadapter les choses et s’il faut, un moment ou un autre, réadapter les choses, nous le ferons. » Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, certes, mais le ministre a toutefois aussi laissé entendre à M. Dupont que si le nombre de secteurs concernés par les sones franches globales d’activité ne serait pas revu, en revanche, les contours de ces zones pourraient être élargis et permettre à certaines entreprises d’intégrer le dispositif futur des zones franches globales.
    (...)

  • Cette approche consiste à penser les choses de la façon la plus globale possible afin de mieux les appréhender ; à mettre en œuvre les projets après les avoir planifier méthodiquement ; et, à communiquer sur des actions concrètes et de préférence quand elles sont réalisées. Cela consiste donc à s’astreindre à un effort de réflexion prospective, à privilégier l’action aux effets d’annonces, à préférer le travail de dossier à la stratégie de communication. C’est actuellement la ligne de conduite du Medef de Guadeloupe.

    Ca s’appelle du charabia, sorte de langue de bois à la mode patronale qui d’apparence constructive est une suite de mots superfaitatoires et trompeurs.

  • Organisations ouvrières de France, appelez à manifester l’ensemble
    des travailleuses et des travailleurs en soutien à nos frères et soeurs de
    la Guadeloupe et de la Martinique ! Reprenez les revendications
    ouvrières de la Guadeloupe, préparez la grève générale !

    Des grèves générales contre la vie chère et l’exploitation

    À la Guadeloupe, le Collectif contre l’Exploitation outrancière (« Liyannaj Kont’ Pwofitasyon ») regroupe 46
    organisations syndicales, culturelles et politiques (dont l’UGTG, qui a remporté 52 % des voix aux élections
    prud’homales de 2008, FO, la CGT, le PCG, l’organisation soeur du PCF, et CO, celle de LO). Le LKP se présentait
    lui-même comme une alliance de notables et d’ouvriers (« moun wodibou ansanm avè moun badibou »).
    D’ailleurs, sa plateforme mélangeait les revendications ouvrières et populaires avec des bavardages de petits
    bourgeois (« une société neuve qui sera capable de développer l’éducation, la connaissance, la santé, le logement,
    le travail et le respect pour ses enfants en conservant ses traditions ») et des illusions dans la collaboration entre
    les classes (acceptation du travail le dimanche, simple moratoire du projet Sarkozy- Darcos de recrutement des
    enseignants, participation de représentants salariés aux organes de direction des d’entreprise, etc.).
    Cependant, sous la pression ouvrière, le LKP a fini par appeler à la grève générale illimitée. Débutée le 20 janvier,
    celle-ci a duré plus de 5 semaines. Le 30 janvier, 60 000 personnes ont défilé à Pointe-à-Pitre (l’île compte 400 000
    habitants). En Martinique, le 5 février, une grève du même type a commencé, à l’appel du Collectif du 5 février, qui
    regroupe plusieurs syndicats. Il réclame, entre autres, 350 euros pour les bas salaires. Le 9 février, la manifestation
    de Fort-de-France a regroupé 25 000 personnes (sur 400 000 habitants dans toute l’île). En Guyane, le 18 février,
    la première manifestation ouvrière a rassemblé plusieurs centaines de travailleurs. À la Réunion, un collectif
    regroupant les syndicats (dont la CGTR) et des partis (dont le PS) appelle à une journée de grève générale et
    manifestations pour le 5 mars afin d’arracher 200 euros pour les bas salaires et les revenus sociaux, ainsi que la
    baisse de 20 % des prix.
    C’est contre le chômage et la vie chère que la population laborieuse s’est dressée dans ces « départements d’outremer
     », issus de l’empire colonial français. Un jeune sur deux est au chômage, globalement 23 % des travailleurs
    sont privés d’emplois en Guadeloupe, 22 % en Martinique. Plus de la moitié de ces chômeurs sont sans travail
    depuis plus de trois ans. 120 000 Guadeloupéens dépendent des minimas sociaux Les prix flambent, supérieurs de
    30 % à ceux pratiqués en France.

    « La Guadeloupe est à nous, la Guadeloupe ne leur appartient pas »

    Augmentation de 200 euros des salaires, des retraites, des minima sociaux, relèvement du SMIC, baisse des prix
    des produits alimentaires, gel des loyers, baisse de 50 centimes du litre d’essence… la classe ouvrière de
    Guadeloupe, de Martinique et de la Réunion avance ses propres revendications. Elle met en oeuvre les méthodes
    classiques des exploités pour les arracher : grève générale, manifestations de masse, piquets de grève, assemblées et
    collectifs pour s’organiser et décider.
    Les grèves, les barrages routiers, les manifestations, l’autodéfense contre les patrons, la gendarmerie et la police à
    leur service, traduisent l’exaspération de la classe ouvrière et de la jeunesse des Antilles face à la paupérisation, au
    racisme, au chômage et à la répression policière. Leur exploitation et leur pauvreté résultent de la dépendance
    économique entretenue vis-à-vis de l’impérialisme français et du maintien de la propriété des principaux moyens
    de production et de distribution aux mains des Békés, les descendants des esclavagistes.
    L’ordre bourgeois, y compris ses aspects coloniaux aussi archaïques que répugnants, est maintenu, quand c’est
    nécessaire, par l’envoi de policiers de la République française qui jouent un rôle encore plus répressif et violent
    qu’en France. En Guadeloupe, en 1952, les CRS ont blessé 14 ouvriers du sucre et en ont assassiné 4 ; en 1967, la
    police a tué 87 ouvriers du bâtiment.
    La misère, le refus de satisfaire les revendications, les menaces et la répression ont abouti à des actes échappant à
    tout contrôle, dont l’assassinat d’un syndicaliste, dont le président et le gouvernement français, qui en sont
    responsables, se servent pour diviser la population guadeloupéenne et martiniquaise.

    Manoeuvres policières et politiques pour restaurer l’ordre bourgeois et colonial

    Sarkozy, Fillon et Alliot-Marie ont envoyé des milliers de policiers aux Antilles, en renfort des forces de répression
    déjà présentes. Pour l’emploi de ces mercenaires de la bourgeoisie, pour leur équipement et pour leurs
    déplacements à travers l’océan, l’État bourgeois sait trouver de l’argent. Les préfets les utilisent pour tenter de
    briser la grève et d’intimider les manifestants : couvre-feu à la Martinique, attaques des barrages en Guadeloupe et
    en Martinique, et même tirs à balles réelles en Guadeloupe contre des jeunes qui avaient osé s’armer pour se
    défendre contre leurs exactions…
    Pour mettre fin à la grève générale, le président et le gouvernement ont envoyé, outre les milliers de policiers, le
    « secrétaire d’État à l’Outremer », Yves Jégo, puis deux « médiateurs ». Ils ont aussi aidés sur place par les élus PS
    qui réclament un… « assouplissement de la grève générale ».
    Confronté à la grève générale, Sarkozy se garde bien d’aller lui-même aux Antilles. Il paraît qu’il a même évité les
    agriculteurs antillais présents au Salon de l’agriculture. Par contre, il a convoqué une poignée d’élus de la
    Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane et de la Réunion à l’Élysée le 19 février. Alfred Marie-Jeanne, président
    du Conseil régional et député « indépendantiste » de la Martinique, en est sorti en osant dire : « il est très difficile
    de dire si on est satisfait ou non ». Victorin Lurel, le président « socialiste » du conseil régional de Guadeloupe, y a
    même vu « une avancée significative ». Le 27 février, Oscar Temaru, le président « indépendantiste » de la
    Polynésie, a déclaré, après avoir déjeuné avec Jégo : « Le président de la République a dit qu’il n y aura pas de
    tabou dans les discussions (…) c’est ce que nous souhaitons tous "

    Est-ce vraiment un accord « qui vaut son pesant d’or » ?

    En fait, le 21 février, après avoir estimé que le « paroxysme » de la crise était probablement passé, Sarkozy a
    réclamé que le calme revienne et a préconisé pour cela des négociations entre « partenaires sociaux » (sic). Les
    dirigeants de la coalition LKP s’y sont pliés. Ils ont accepté un pré-accord le 8 février avec Jégo, sans avoir arraché
    les 200 euros, ni les autres revendications des travailleurs et des jeunes de la Guadeloupe. Le 28 février, ils ont de
    nouveau donné leur consentement à un accord entre « partenaires sociaux ». Elie Domota (UGTG) a parlé d’un
    « accord qui vaut son pesant d’or ». Max Evariste (FO) prétend que « logiquement, ça devrait déboucher sur une
    reprise du travail assez rapidement ».
    En fait, le Medef, représentant les plus grosses entreprises (et les plus gros profits), a refusé de signer ; son
    représentant, Willy Angèle, a multiplié les provocations à l’égard des syndicalistes. Le préfet, Nicolas Desforges, a
    n’a pas caché que « l’accord, pour le moment, ne concerne que 15 à 17 000 salariés sur 85 000 salariés ». Le
    secrétaire d’État à l’Outre-mer a précisé que 100 euros seraient assurés par l’État pendant deux ans, 50 euros par
    les collectivités locales (conseils général et régional) et 50 euros seulement par le patronat.
    Au mieux, les patrons ne verseraient que 50 euros de plus par mois, et qu’à une partie des salariés, comme si tous
    ne subissaient pas la vie chère. Autrement dit, la profitation continuerait de plus belle. Le gouvernement au service
    du Medef en tirerait une raison, une fois de plus, d’exempter les capitalistes de payer les cotisations sociales qui
    servent à financer la Sécurité sociale ! Les concessions du patronat et du gouvernement Sarkozy-Fillon sont loin des
    200 euros pour tous et de la garantie de la baisse des prix des produits de première nécessité ou du logement.

    Contre la profitation, il faut le contrôle ouvrier et un gouvernement des travailleurs

    La grève générale ne peut durer indéfiniment. Le problème est de savoir si la production, le transport et la
    distribution redémarrent avec les mêmes exploiteurs, sous le contrôle de l’État capitaliste et colonial, ou sur la base
    du contrôle des travailleurs sur le processus de production, sur les prix, sans hésiter à recourir à l’expropriation des
    Békés et des groupes capitalistes (Total…) qui résisteraient. Contrôle ouvrier et populaire ! Dehors, les forces de
    répression ! La représentation des travailleurs de la Guadeloupe et de la Martinique, doit prendre en mains les
    affaires des Antilles. Mise sur pied de comités dans les entreprises et administrations, les quartiers et les villages,
    pour désigner leurs représentants au collectif de chaque île ! Gouvernement t ouvrier et paysan sur cette base !
    Création d’un parti ouvrier révolutionnaire ayant pour but le pouvoir ouvrier et le communisme !
    L’économie de la Guadeloupe et celle de la Martinique ne peuvent vivre dans l’isolement : établissement d’une
    collaboration sur une base équitable avec la France et de liens de toutes sortes avec Cuba, avec toutes les Antilles-
    Caraïbes, avec le Québec, avec toute l’Amérique centrale et du Nord !

    En France aussi : 200 euros pour tous, grève générale !

    Jusqu’à présent, les directions syndicales françaises, qui écartent ici la grève générale au profit de « journées
    d’action » et de « grèves reconductibles », ont manifesté la plus grande inertie vis-à-vis de la grève générale d’un
    mois en Guadeloupe. Marie-George Buffet, la secrétaire du PCF s’est contentée de réclamer « l’ouverture de
    négociations », comme Sarkozy, alors qu’elles n’ont jamais cessé. Le 13 février, Martine Aubry, la secrétaire du
    Parti Socialiste a déclaré qu’il fallait craindre « la contagion » (sic) à la France et : « Il faut tout faire pour que cela
    n’arrive pas ». Cela suffit : solidarité ouvrière avec nos frères et soeurs de la Guadeloupe, de la Martinique, de la
    Guyane et de la Réunion, front unique ouvrier ici même pour les 200 euros, contre les licenciements et la hausse
    des prix !
    Si la classe ouvrière et la jeunesse de France, qui comportent de nombreux Antillais ou descendants d’Antillais, se
    défendent contre la crise capitaliste, affrontent le gouvernement Sarkozy-Fillon, si elles reprennent les
    revendications ouvrières de la Guadeloupe, si elles s’engagent dans la grève générale, elles apporteront la meilleure
    aide possible aux travailleurs des Antilles qui ont montré la voie de la lutte de classe.
    28 février 2009

    www.revolution-socialiste.info