Accueil > visite mouvementèe de juppè a troyes

visite mouvementèe de juppè a troyes

Publie le lundi 23 février 2004 par Open-Publishing

Merci au rèseau rèsistons ensemble de nous avoir faits parvenir ce texte

From : Alain Barbier
Sent : Sunday, February 22, 2004 6:00 PM
Subject : JUPPE à Troyes

Jeudi 12 février 2004, Juppé était en visite à Troyes, dans le cadre de la
campagne électorale. Il s’agissait de sa première "sortie" depuis le verdict
qui a condamné cet "honnête" homme. Il était accueilli par Baroin
(député-maire UMP et vice-président de la chambre des dépités) et Menuel
(tête de liste UMP aux régionales).

Lors de leur visite dans le centre
ville, nous (quinze personnes) lui avons souhaité la
malvenue, "armés" notamment d’une banderolle qui réclamait "des emplois
fictifs pour les chômeurs" et en scandant bien fort cette revendication
ainsi que d’autres slogans tels que : "libérez les sans papiers, enfermez
Alain Juppé". La surprise fut totale pour la bande de l’UMP en promenade et
nous avons réussi à les irriter au point que Baroin est venu nous demander
de cesser notre harcèlement au nom d’un respect mutuel dont il pensait
pouvoir nous convaincre. Evidemment, nous l’avons fermement envoyé promener
et avons continué notre manifestation bruyante et non violente. Les sbires
de l’UMP ont de moins en moins apprécié et deux d’entre eux ont commis des
violences : un copain giflé et un autre poussé violemment contre une voiture
en stationnement.

Cela n’a fait que de nous motiver encore plus et nous
avons persisté en suivant le cortège jusqu’à la Mairie dont ils ont fermé
les grilles. Nous sommes donc restés devant les grilles fermées en
continuant à scander nos revendications hostiles avant d’être repoussés par
les forces de police (en tenue et en civil) deux fois plus nombreux que nous
et, pour certains, très agressifs envers les plus jeunes d’entre nous (la
jeunesse leur fait peur !). Néanmoins, nous avons pu rester à proximité du
local de l’UMP où devait se rendre Juppé tout en continuant à crier nos
slogans du début en y ajoutant celui-ci : "police partout, justice nulle
part".

La police nous a tenu à distance en nous suivant jusqu’au départ de
la vedette du jour qui, nous l’apprendrons le lendemain dans la presse
locale, a renoncé à sa visite à la médiathèque nouvellement construite. Le
lendemain donc, le journal "L’est-Eclair" écrivait que Juppé avait été
"violemment" pris à parti par une dizaine de chômeurs et reprenait les
propos d’une candidate UMP aux cantonnales selon laquelle nous serions des
gens d’AC ! Baroin, lui nous traitait d’anarcho-nihilistes et affirmait bien
nous connaître puisque nous avions, selon lui, d’une part,"saccagé",
"dégradé" (dans le journal "Libération-Champagne") une salle de spectacle
qu’il nous avait pourtant gentiment prêté et que, d’autre part, nous avions
occupé, il ya peu, le bureau de Menuel en sa qualité de président de
Troyes-habitat (bailleur social).

Le même Baroin allant même jusqu’à nous
menacer d’engager des poursuites pour trouble à l’ordre public en affirmant
que le temps de la fermeté était venu à notre égard. Naturellement, nous
avons adressé un droit de réponse (en arguant notamment du fait que
plusieurs d’entre nous figuraient sur les photos publiées) à ces deux
journaux en indiquant que nous récusions totalement l’adjectif "violemment"
puisque les seules violences étaient à mettre au compte du service d’ordre
de l’UMP, en indiquant qu’il n’y avait pas que des chômeurs parmi nous, en
précisant que nous n’étions pas des gens d’AC !, en soulignant que si par
nihilistes Baroin entendait dire que nous ne croyons pas en lui et ses amis
et bien qu’il avait parfaitement raison. Nous avons aussi tenu à dénoncé les
accusations mensongères et diffamatoires (à l’égard de l’association "La
CLAK" à laquelle plusieurs d’entre nous adhère) de Baroin selon lesquelles
nous aurions saccagé/dégradé l’Espace Cité qu’il nous a retiré. Nous avons
précisé également que l’occupation de Troyes-habitat avait été motivée par
notre soutien à une jeune fille de 20 ans sans logement depuis deux ans en
démentant avoir occupé le bureau de Menuel puisqu’à cette occasion seul
l’espace accueil a été investi tout en soulignant que les manifestants du 12
février n’étaient pas tous les occupants du 22 janvier. Nous sommes aussi
intervenu pour dénoncer ses menaces de poursuites judiciaires en faisant
notamment référence à la liberté d’expression et en lui disant que ces
propos ne nous font pas peur et qu’en tout cas, ils ne nous ferait pas
taire.

Le droit de réponse n’a été publié que dans un seul journal à ce jour
("Libération-Champagne") alors même que le directeur de publication de ces
deux quotidiens est la même personne puisque ces deux journaux appartiennent
à un seul groupe de presse. Nous envisageons de porter plainte contre ce
directeur de publication pour refus d’insertion du droit de réponse dans
"L’est-Eclair" et nous souhaiterions avoir quelques infos sur cette
procédure et savoir si un avocat est indispensable. Par ailleurs, nous
envisageons (pour ceux des manifestants qui sont adhérents de "La CLAK") de
porter plainte contre Baroin pour diffamation et là encore nous aurions
besoin de conseils. Enfin, il se peut que notre ami qui a été giflé porte
plainte lui aussi et nous sommes aussi demandeurs sur la marche à suivre.

Comme l’UMP le craignait, nous espérons que notre initiative sera reprise
par d’autres en d’autres lieux afin de pourrir un peu la vie de ceux qui
nous la pourrissent tous les jours et nous continuons à exiger : "des emplois
fictifs pour les chômeurs". Salutations et merci d’avance à ceux, celles qui
pourront nous aider dans nos actions en justice.

Réseau RESISTONS ENSEMBLE
****************************************
+ Pour consulter le site : http://resistons.lautre.net