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À Refondation, de la tension au soulagement

Publie le mercredi 12 avril 2006 par Open-Publishing
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de Paul Falzon

Les résultats plus serrés qu’espérés ont quelque peu retardé la fête des militants. Les scores de la formation communiste s’améliorent par rapport aux élections de 2001.

Viale del Policlinico, au siège national de Refondation communiste. La salle dévolue aux responsables du parti et aux journalistes ne s’anime qu’à une vingtaine de minutes de la fin du vote, soit 15 heures. Les premières estimations qui circulent sous le manteau depuis le matin sont bonnes : 5 points d’avance pour le centre gauche. "Quand arrive Fausto Bertinotti ?" demande une équipe télé. Une autre prend déjà ses marques pour l’interview du secrétaire général de Refondation : un homme de taille comparable est placé devant un panneau rouge du parti réclamant "des droits, des vrais".

"Attendons, attendons, on ne sait jamais", tempère un militant qui finit de disposer les chaises de la petite salle de presse. "Je ne comprends pas ces responsables de l’Unione qui crient victoire depuis deux jours", s’énerve un journaliste de Radio Populare, une station de gauche basée à Milan. Tendue, l’ambiance devient carrément crispante quand tombent les premiers sondages "sortie des urnes". "La marge d’erreur est de deux points", prévient le présentateur. Avec 50 % dans le pire des scénarios pour la gauche contre 49 % à la droite, le compte n’y est pas tout à fait. "P... de marge d’erreur", lâche quelqu’un dans l’assistance. Le score de Refondation reste indécis : entre 5 %, ce qui marquerait une stagnation par rapport à 2001, et 7 %, ce qui serait une réelle avancée.

Cinq minutes plus tard, les premiers candidats viennent commenter les sondages. Les visages ne sont pas encore totalement sereins. « Il y a une tendance positive », commence Graziella Mascia, une député de Refondation. Avant d’établir ce parallèle : « Nous avons gagné en France sur le CPE, nous espérons avoir confirmation que nous avons gagné en Italie aussi ». Au fil des minutes, les estimations s’affinent : Refondation peut espérer entre 21 et 29 sièges de sénateurs et jusqu’à une cinquantaine de députés. Il faudra attendre les résultats définitifs, annoncés dans la nuit, pour connaître l’ampleur des progrès du parti.

Star inattendue de la campagne de la formation communiste, Vladimir Luxuria, un candidat « trans-genre » élu hier, se détache d’une petite foule compacte de journalistes et de militants. Sa première réaction est le soulagement au nom de « tous ceux qui se sont sentis exclus pendant les cinq années du gouvernement Berlusconi » où insultes homophobes et sexistes ont été légion. Le temps passant, l’incertitude diminue sur la victoire du centre gauche et les visages se détendent - même si les scores au Sénat restent serrés. À l’annonce du report de la conférence de presse de Fausto Bertinotti à ce mardi, la salle se vide. C’est maintenant vers la piazza del Popolo, lieu de la fête prévue avec l’ensemble des partenaires de l’Unione, que se tournent tous les regards.

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