Accueil > ANTI-OGM : DE LA LUTTE OUVERTE A LA CLANDESTINITE
ANTI-OGM : DE LA LUTTE OUVERTE A LA CLANDESTINITE
Publie le lundi 6 septembre 2004 par Open-Publishing7 commentaires
de Patrick MIGNARD
Matière à réflexion
Ce qui s’est passé le 5 septembre 2004 dans le Gers lors de l’opération d’arrachage d’un champ d’OGM par des « faucheurs volontaires », marque un tournant dans l’histoire de cette lutte. C’est le jour où le pouvoir nous a dit : « En matière d’OGM, la rigolade est terminée. Nous avons décidé de passer en force. Les expérimentations en plein champs continuerons, se développerons et nous nous donnerons les moyens de les assurer ».
Ce 5 septembre est un échec pour le mouvement mais il est surtout une leçon dont il va falloir tirer toutes les conséquences... Il n’est pas déshonorant de battre en retraite devant un adversaire supérieur en force.
Le mouvement de contestation des OGM est désormais devant un mur ou plutôt devant une alternative à trois solutions.
Soit il continue ses actions sous la même forme, arrachage au grand jour, annonce publique, action... et il va se heurter systématiquement à la violence d’Etat.
Soit il s’adapte à cette nouvelle donne et se radicalise en se donnant les moyens de faire face.
Soit il adopte l’action clandestine.
La première solution est à terme intenable. Le pouvoir a compris le 5 septembre qu’il pouvait faire reculer le mouvement par la violence... il n’a plus qu’à attendre son pourrissement. En effet, la répétition de ce genre d’action va peu à peu lasser les participant-e-s. L’échec répété est particulièrement démoralisant.
La deuxième solution n’est pas concevable dans le contexte actuel. Outre le fait que le mouvement des « faucheurs volontaires » est « non violent », le mouvement social, n’a pas aujourd’hui la capacité politique et matérielle de s’affronter à « armes égales » avec les mercenaires du pouvoirs.
Reste la troisième solution... qui d’ailleurs a, dans plusieurs cas, en Haute Garonne, était conjoncturellement utilisée avec un total succès.
La généraliser pose un problème politique. En effet l’action clandestine, est d’une culture politique différente de celle que l’on connaît depuis quarante ans. La conception « fleur bleue » de la politique (« j’élis mon député et j’attend les prochaines élections ») diffusée par tous les partis politique nous a rendu étranger à cette conception de l’action qui n’a de sens que chez nos anciens de la Résistance (dans un autre contexte il est vrai) et celles et ceux qui ont fait du travail politique en solidarité avec les anti-franquistes.
Les avantages de cette solution : continuer le combat sous une autre forme que l’on maîtrise. Le pouvoir ne peut pas utiliser, du moins pleinement, sont appareil répressif. D’autre part, et c’est l’essentiel, les plants d’OGM sont détruits... ce qui est l’objectif principal.
Les inconvénients : la populariser est plus compliquée que celle adoptée jusqu’à présent, ce qui se comprend aisément. Il faut repenser la popularisation, les rapports avec les médias. Il faut développer des réseaux de solidarité nouveaux, plus solides et plus fiables. Ne pas sombrer dans le culte du secret tout en préservant la discrétion. Eviter les dérives de marginalisation qui sont nombreuses. Il faut développer une logistique d’explication des actions particulièrement efficace pour éviter la marginalisation de celles-ci et tout dérive minoritaire. Bref, il faut repenser des actions de l’action politique que nous ne connaissons pas ou mal.
Le terme « clandestinité » a perdu ses lettres de noblesse et a été instrumentalisé par des causes plus que douteuses, des actions violentes, minoritaires et sectaires. Il n’a pas bonne presse dans un contexte de « démocratie libérale » qui est censée garantir le bonheur universel... Pourtant, c’est aux soubresauts autoritaires d’un système à bout de souffle auxquels nous assistons aujourd’hui... ses marges de manœuvres sont quasiment inexistantes pour faire accepter à l’immense majorité, les conditions de son fonctionnement : course au profit dans un contexte mondialisé qui remet en question les acquis sociaux et de manière générales les principes de précaution.
Aujourd’hui la soumission est la seule alternative qui nous est offerte par ce système, et ce, ce qui est un comble et d’un cynisme achevé... au nom de la démocratie ( ?).
Saurons nous nous adapter à ces nouvelles conditions ?
Messages
1. 4 eme solution , 6 septembre 2004, 11:31
Les élus du peuple prennent leur responsabilité, et conduisent publiquement les arrachages, et pas seulement les élus verts, tous les élus qui veulent défendre un territoire sans OGM.
DESOBEISSANCE CIVILE !!!!!
1. > 4 eme solution , 6 septembre 2004, 12:00
Ouais, mais le problème c’est qu’il n’y aura plus d’arrachage du tout... élu du peuple ou pas. Alors ?
Nelson
2. > ANTI-OGM : DE LA LUTTE OUVERTE A LA CLANDESTINITE, 6 septembre 2004, 15:56
j’ai lu sur indy que les gardes mobiles ont utilisé des grenades défensives... quelqu’un peut-il confirmer ? salutations joviales, manu42
1. > ANTI-OGM : DE LA LUTTE OUVERTE A LA CLANDESTINITE, 6 septembre 2004, 16:48
J’étais sur place, ce n’est pas exact, la "défensive" est une vrai bombe il y aurait des morts... le copain a confondu avec des "grenades détonantes" qui font le même bruit mais pas les mêmes dégats.
Nelson
2. > ANTI-OGM : DE LA LUTTE OUVERTE A LA CLANDESTINITE, 6 septembre 2004, 21:52
a carhaix l’an dernier en bretagne ces genades dites " souflantes " on arrachées la main d’un jeune raver son seul crime vouloir danser et s’amuser
la même année en suisse lors des manifestations anti saigneurs du G 8 un jeune reporter indépendant s’est retrouvé avec le molet gauche littéralement Déchiqueté il a d’ailleurs failli
perdre sa jambe
et tu viens nous dire que ces armes seraient non " léthales "
anarcho Punks paris
3. > ANTI-OGM : DE LA LUTTE OUVERTE A LA CLANDESTINITE, 6 septembre 2004, 22:22
Je n’ai pas dit qu’elles n’étaient pas dangereuses, cela dit je maintiens quelles sont bien moins meurtrières que des "défensives"... ça ne rentre peut-être pas dans ton schéma mais la réalité est ainsi... et dire que les flics ont balancé des "défensives" discréditera notre discours car on nous accusera de dire n’importe quoi.
N.