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Bolivie : la bataille du référendum

Publie le dimanche 11 juillet 2004 par Open-Publishing
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Avec le soutien de l’ambassade des Etats-Unis et l’accord du leader
cocalero Evo Morales, le gouvernement néolibéral de Carlos Mesa a recours
à l’armée et à la police pour préserver le référendum du gaz du 18
juillet et ainsi faire échec au boycot qu’organisent les syndicats et les
organisations sociales et populaires qui réclament la nationalisation.

Avec la Cour Electorale, les ministres et principaux collaborateurs de
Mesa sont en train de mettre au point avec les militaires et les
policiers un plan détaillé pour arrêter les dirigeants qui tentent de
saboter la consultation, pour ouvrir les routes qui sont menacées d’être
bloquées et pour garantir le vote dans la région de l’Altiplano et les
vallées, où se concentre l’opposition au référendum, taxé de "piège"
parce qu’il ne comporte pas la demande de nationalisation du gaz et du
pétrole.

Les syndicats et organisations paysannes, regroupés autour de la Centrale
Ouvrière Bolivienne (COB) ont appelés à empêcher l’ouverture des lieux de
vote, à bloquer les routes et à marcher sur La Paz pour liquider le
"tramparendum" (référendum piégé), et dont le résultat, que l’emporte le
OUI ou le NON, ne servira qu’à légitimer le contrôle total des
entreprises étrangères sur le gaz et la pétrole de Bolivie.

LE BOYCOT S’ORGANISE

"Le peuple n’a pas peur : Que Mesa et Evo sortent leurs militaires et
policiers (...) nous serons prêts les travailleurs et la peuple à les
affronter", a dit le dirigeant de la COB, Jaime Solares, après avoir
connu l’intention officielle d’empêcher par la force la protestation
populaire.

Jusqu’à maintenant, les syndicats et les organisations populaires avaient
exigé que Mesa change ses cinq questions pour une seule, la
nationalisation ou non des hydraucarbures, demande qui serait positive
pour plus de 80 % de la population, comment le montrent les enquêtes les
plus confiables et indépendantes. Mais précisément pour cela, et face à
l’évidence que la nationalisation gagnerait largement, cette question n’a
pas été introduite dans le référendum. Bien que tentant de se
différencier de la politique de privatisation et antinationale de l’ex
président Gonzalo Sánchez de Lozada, expulsé en octobre 2003, Calos Mesa
mène cependant une politique très similaire dans son contenue et
projection. Ces deux politiques favorisent largement les transnationales
en leur octroyant la totalité des réserves de gaz et de pétrole, évaluées
à plus de 100 milliards de dollars. .

Le référendum de Mesa ne vise pas les contrats des entreprises
pétrolières ni ces réserves, et permet même leur libre exportation vers
les marchés des Etats Unis et du Méxique. Ce n’est pas par hasard que les
compagnies étrangères aient soutenu la consultation, de même que
l’ambassade des Etats Unis, tous les organismes internationaux et quasi
tous les partis néolibéraux, l’Eglise catholique, les secteurs
entreprenariaux et les grands médias de communication. Dans le camp
adverse, opposé au référendum qui ne change rien, on trouve les syndicats
d’ouvriers et de paysans, la classe moyenne paupérisée.

Dans les campagnes, selon les instuctions du "Mallku" Felipe Quispe,
leader des paysans de l’ Altiplano, "va se déclarer l’état de siège
contre le référendum. Il y a déjà des mobilisations (...) il va y avoir
des blocages de routes, un boycot organisé ; dans beaucoup d’endroits ils
ne recevront pas de bulletins de vote, ils vont les brûler, dans d’autres
ils ne vont pas participer", a-t-il affirmé en avertissant que les
paysans affronteront les militaires. Dans les régions de la vallée de
Cochabamba, les instructions sont identiques, selon le dirigeant paysan
Alejo Véliz. La fermeture de lieux de vote et le blocage des routes
commenceront le 16 juillet, deux jours avant la consultation, période
durant laquelle se réaliseront "cabildos", assemblées et marches sur La
Paz.

Dans les villes est aussi prévu une résistance et une désobéissance
civile. A El Alto ont commencé les explications de la Centrale Ouvrière
Régionale et est prévu à partir du 16 juillet une grève civique de la
part des assemblées d’habitants. A La Paz et Cochabamba, le boycot est en
charge des professeurs, des chômeurs, des étudiants et des assemblées
d’habitants. Dans d’autres villes plus petites, l’organisation du boycot
repose sur les COB régionales. .

DROITISATION DU MAS (Mouvement vers le Socialisme)

De la même facon que lors des journées insurrectionnelles d’octobre, les
boliviens s’apprêtent à retrouver les mêmes tranchées, à l’unique
exception du MAS du leader cocalero Evo Morales, qui a décidé de défendre
le référendum. Obséder par le pouvoir à n’importe quel prix, le MAS a
demandé que les paysans de la vallée, les cocaleros et toutes les
organisations sociales qu’il contrôle soutiennent le référendum et votent
oui pour les trois premières questions et non pour les deux autres. Selon
Morales, un soutien massif permettra de mettre la pression pour que les
entreprises pétrolières payent immédiatement plus d’impôts (jusqu’à 50%),
et non dans un délai de huit ans comme le propose Mesa.

De mème que Mesa, le MAS de Morales refuse totalement la nationalisation
du gaz et l’expropriation des pétrolières, parce qu’il croit que ce n’est
pas viable dans cette époque de domination impérialiste et parce que cela
lui femera toute possibilité d’accéder au pouvoir lors des prochaines
élections de 2007. Le MAS s’est droitisé au point de combattre et de
saboter les grèves et manifestations des travailleurs et des syndicats,
ce qui lui a généré de profonds problèmes internes et le refus de vastes
secteurs de travailleurs et de classes moyennes. Mais ceci ne gêne pas
Morales qui compte sur le soutien des classes moyennes favorisées, des
entrepreneurs, de l’Eglise et des organismes internationaux.

D’autres qui sont prêts aussi à combattre les travailleurs sont les
militaires et les policiers. A eux, et spécialement aux militaires, le
gouvernement de Mesa a promi d’incorporer un nouvel article dans la
nouvelle Loi des Hydraucarbures pour destiner un pourcentage des revenus
d’exportation aux Forces Armées, slon le ministre de la Présidence José
Galindo.

Redaction de Econoticiasbolivia.com
La Paz, 5 juillet 2004

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Messages

  • Bolivie : la COB expulse Evo Morales

    Le sabotage des grèves et des manifestations de la Centrale Ouvrière Bolivienne (COB), la défense du référendum pro-compagnies pétrolières et le soutien au gouvernement néolibéral de Carlos Mesa ont valu au député du MAS Evo Moralesson expulsion de la COB.

    Le secrétaire général de la COB, Jaime Solares, a annobncé hier l’expulsion du chef du MAS et dirigeant de six fédérations de cocaleros de Cochabamba pour "trahison", "vendeur de patrie" et "mesiste". (...)
    Econoticiasbolivia.com y La Prensa La Paz, 9 juillet 2004

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