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CHOMDU 27, der des der

Publie le lundi 24 mars 2008 par Open-Publishing
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de P’tit Nico

La démocratie des Lumières du Progrès du Commerce et de L’Industrie "doit être une démocratie administrée par une minorité intelligente qui sait comment enrégimenter et guider les masses", y l’a dit m’sieur Bernays, l’neveu d’m’sieur Freud, qu’a inventé la manipulation des masses modernes.

Y a qu’le p’tit’ bourgeois qui y croit à la démocratie-république et aux Droits de l’Homme Nouveau parce qu’y peut pas comprendre qu’« les "Droits de l’Homme" distincts des "Droits du citoyen" ne sont rien d’autre que les droits du membre de la société civile, c’est-à-dire de l’homme égoïste, de l’homme séparé de l’homme et de la communauté" comm’ y dit l’pote Karl.

Mêm’ des communistes y z’y croient à la démocratie-république, parce qu’au lieu d’ "bourgeoise" y disent "socialiste".

Comm’ sur l’site Bellaciao qu’on y va souvent et qu’moi j’trouve sympa. Mais Polo y m’gueule dessus parce qu’y dit qu’ "sympa" c’est un critère p’tit bourgeois. Vu qu’j’les connais mêm’ pas ceux qui font c’site, j’peux pas savoir s’y sont sympa. Tout c’qu’on peut voir c’est leur position politique de laisser l’gens s’exprimer sachant c’qu’c’est Internet, qu’tu
peux jamais savoir qui c’est qui parle mêm’ s’y signe, sauf la police d’not’ président qui nous protège d’l’arbitraire, c’est
bien connu, qu’si ell’ veut savoir ell’ peut.

Qu’une position politique ça veut dire qu’y l’font pas pour t’faire plaisir et pour avoir un’ merdaille d’horreur comm’
m’dame Balkany l’amie voyoute d’not’ président, mais qu’y l’font pour eux parce qu’c’est leur conception d’la lutte du
prolo, et pis c’est tout. Qu’c’est pour ça qu’y z’ont contre eux à la fois les p’tits bourgeois staliniens et les p’tits bourgeois
alterlibéraux d’José Bové.

Djamel y s’moque qu’c’est l’site des retraités communistes qu’heureusement y’en a encore parce qu’sinon on parlerait pus
des communistes vu tous ceux qu’ont été massacrés par l’bourgeois qui fait toujours la guerre au prolo et vu qu’l p’tit
bourgeois y l’est là pour empêcher qu’on en parle mêm’ quand y dit qu’y l’en parle.

Que donc, y en a qui croient qu’y a un’ mauvaise démocratie-république et un’ bonne comm’ celle d’la pote Rosa qu’y dit
qu’la dictature du prolétariat consiste en « la manière d’appliquer la démocratie, non dans son abolition, dans des
interventions énergiques, résolues, dans les droits acquis et les rapports économiques de la société bourgeoise, sans
lesquelles la transformation socialiste ne peut être réalisée. Mais cette dictature doit être l’oeuvre de la classe et non
d’une petite minorité dirigeante, au nom de la classe, autrement dit, elle doit sortir pas à pas de la participation active
des masses, être sous leur influence directe, soumise au contrôle de l’opinion publique, produit de l’éducation politique
croissante des masses populaires. »

Sauf qu’elle précise : « Tout le pouvoir, arme révolutionnaire de la destruction du capitalisme, aux masses laborieuses -
c’est là, la seule véritable égalité, c’est là, la seule véritable démocratie ! (...) Doter de la sorte la masse compacte de la
population laborieuse de la totalité du pouvoir politique pour qu’elle accomplisse les tâches révolutionnaires, c’est ce
qu’on appelle la dictature du prolétariat : la démocratie véritable. Il n’y a pas démocratie, lorsque l’esclave salarié siège à
côté du capitaliste, le prolétaire agricole à côté du Junker dans une égalité fallacieuse pour débattre de concert,
parlementairement, de leurs problèmes vitaux. Mais lorsque la masse des millions de prolétaires empoigne de ses mains
calleuses la totalité du pouvoir d’État, tel le dieu Thor brandissant son marteau, pour l’abattre sur la tête des classes
dominantes, alors seulement existe une démocratie qui ne soit pas une duperie. »

C’est sûr qu’c’est pas la mêm’ démocratie qu’les bourgeois, qu’y dit Djamel. Alors pourquoi l’appeler démocratie ?
Pourquoi pas l’appeler "prolocratie" ? L’pouvoir des Proles, l’gouvernement « d’la race destinée à peupler l’sol », comm’
y l’appelle m’sieur Lamartine qui sait parler à "l’peuple", qu’les romains d’avant qu’y gagnent la coupe du monde contre
la boulazizou considéraient utiles qu’par les enfants qu’y z’engendraient ? Et par l’boulot qu’y s’tapaient, ces feignants
qu’étaient mêm’ pas des guerriers ! y rappelle Fred. Ceux qui n’étant propriétaires d’rien n’ont que leurs chaînes et celles
de tous à perdre. Bien qu’les "tous" y faudra p’t’ête ben en rependre quéqu’s’uns à la lanterne du pote Karl, parce qu’y en
a qui voudront pas les perdre leurs chaînes en or et leurs montres Rollex, pôv’ cons !

D’autant, qu’ell’ dit m’dame Loraux, « ce n’est même pas sûr qu’un pouvoir partagé par tous en soit encore un ».
Si ell’ a été inventé par les bourgeois, la démocratie-république, ç’est pas pour rien, y dit Polo, mêm’ s’y veulent faire
croire qu’elle vient du fond des âges des grecs qui faisaient pas d’vélo, qu’c’étaient des aristocrates qui l’ont inventé pour
s’partager l’butin des guerres entre eux sur l’agora.
Parce que le principe d’la démocratie-république, les bourgeois y savent bien c’qu’c’est vu qu’c’est pour eux qu’y l’ont
faite : « La démocratie est l’ennemi des privilèges, y dit l’baron d’Coubertin ami d’not’ président qui pédale, aussi bien en
haut qu’en bas ; c’est en ce sens qu’elle est inégalitaire (...). Elle veut, en un mot, que tous puissent s’élever ; cela ne veut
pas dire qu’il faut que tous s’élèvent ; ce serait passer d’un principe dont bien peu de gens contestent aujourd’hui la
justesse à une parfaite utopie ; il faudrait commencer par décréter l’égalité des intelligences, disposition qui manque dans
la collection des lois grotesques de la terreur. Si, ne pouvant agir directement contre cette inégalité-là, on s’efforce d’y
suppléer en favorisant par tous les moyens les moins intelligents et en entassant des difficultés sur la route des mieux
doués, on fait du privilège à l’envers ; et d’ailleurs, on arrive qu’à produire une médiocrité générale ».

C’est pour ça qu’la main invisible du marché du magicien capitaliste ell’ te départage avec la compétition des p’tites bites
et les pots d’vin des gros voyous pour voir qui c’est l’meilleur pour conduire l’bateau.

Et y savaient bien à quoi ça conduit si t’écoutes pas l’baron, comm’ y dit l’comte d’Tocqueville, l’père d’not’ président et
d’m’dame Medef, en décrivant l’futur d’la démocratie : « L’espèce d’oppression dont les peuples démocratiques sont
menacés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédée (...). Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme
pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans
repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âmes. Chacun d’eux, retiré
à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute
l’espèce humaine ; quand au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne
les sent point, il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul et, s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il
n’a plus de patrie. Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur
jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance
paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à
les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se
réjouir. »

C’est pas pour rien qu’les bourgeois y z’ont séparé l’individu d’son acte collectif d’production pour l’empêcher d’avoir la
base pour penser d’autres formes d’processus d’décision.
« C’est seulement quand l’homme réel individuel a repris en soi le citoyen abstrait, et qu’il est devenu comme homme
individuel dans sa vie empirique, dans son travail individuel, dans ses rapports individuels, l’être générique, c’est
seulement quand il a reconnu et organisé ses forces propres en forces sociales et qu’il ne sépare plus de soi la force
sociale sous la forme de la force politique, c’est alors seulement que s’est consommée l’émancipation humaine » y s’tue
à expliquer l’pote Karl.
« En se préoccupant uniquement, à la manière du libéralisme bourgeois, de l’aspect formel de la démocratie, on néglige
entièrement l’autre aspect, son contenu réel », qu’ell’ dit aussi la pote Rosa.

« Où donc faut-il chercher la possibilité pratique de l’émancipation [du peuple] ?, y d’mande l’pote Karl vu qu’lui y s’pose
des questions vu qu’y s’en fout d’marquer l’but à la télé d’not’ président pour devenir homme-sandwich d’la pub pour
faire vendre des produits d’merde qu’c’est c’qu’y z’appellent un champion. Voilà la question. Nous répondons : cette
possibilité réside dans la constitution d’une classe avec des chaînes radicales, d’une classe sociale qui aille au-delà de la
société bourgeoise, d’une classe qui incarne la dissolution de toutes les classes, qui atteigne l’universalité par sa
souffrance universelle et qui ne revendique aucun droit particulier du fait qu’elle ne souffre pas de torts particuliers mais
de l’injustice absolue ; d’une classe dont les titres ne sont plus historiques mais humains purement et simplement, d’une
classe qui ne s’oppose plus à certains aspects de l’État (...) mais à tout son être, à son essence même – la constitution
d’une classe qui ne puisse se libérer sans se libérer de toutes les autres classes de la société et par là sans libérer toutes
les autres classes de la société. Autrement dit, il faut que cette classe incarne la perte totale de l’humain et qu’ainsi elle
ne puisse se retrouver elle-même que par la totale reconquête de l’homme. La classe qui représente comme classe
particulière la décomposition de la société entière, c’est le prolétariat... » qu’y dit l’pote Karl. Et pis c’est tout.

Sauf que c’est pas gagné, y dit Fred, parce qu’m’sieur Rancière y dit qu’ « l’intelligence collective produite par un
système de domination n’est jamais que l’intelligence de ce système. La société inégale ne porte en son flanc aucune
société égale. La société égale n’est que l’ensemble des relations égalitaires qui se tracent ici et maintenant à travers des
actes singuliers et précaires. La démocratie est nue dans son rapport au pouvoir de la richesse comme au pouvoir de la
filiation qui vient aujourd’hui le seconder ou le défier. Elle n’est fondée dans aucune nature des choses et garantie par
aucune forme institutionnelle. Elle n’est portée par aucune nécessité historique et n’en porte aucune. Elle n’est confiée
qu’à la constance de ses propres actes ».
L’p’tit bourgeois y croit à la démocratie d’la parole parce qu’c’est pour ça qu’y l’a été créé pour mettre la Lumière dans la
gueule d’l’ouvrier. C’est pour ça qu’y croit qu’Internet c’est un instrument d’liberté, comm’ y l’a cru qu’les radios libres et
la télé communautaire allait permettre la démocratie participative d’Ségolène qu’est si belle. L’p’tit bourgeois y croit à la
magie d’la technique.

Et y croit qu’y faut la règle de not’ président qu’est not’ père mêm’ si lui y l’est nain et qu’toi t’es géant, qu’lui y dit :
« L’intérêt de la règle, de la limite, de la norme, c’est justement qu’elles permettent la transgression. Sans règles, pas de
transgression. Donc pas de liberté. Car la liberté, c’est de transgresser. » Vive 68 ! y s’moque Fred. « Parce que l’être
humain, c’est pas une marchandise comme les autres » qu’y rajoute not’ président qui sait d’quoi y parle vu qu’lui c’est un
produit Medef made in USA.
Y peut pas imaginer c’qu’c’est la prolocratie basée sur l’acte collectif du travail productif qu’à pas besoin ni du patron, ni
du "chef d’orchestre", ni d’la majorité pour décider parce qu’l’ouvrier y s’oppose pas à l’ouvrier, y participe à une
production collective dans lequel chacun est nécessaire et que pour qu’ça marche, y faut qu’tout’l’monde y fasse sa part
d’boulot en fonction d’c’qui l’est, mêm’ l’feignant qui nous apprend à résister à la bête aliénation du travail qu’est en
nous, mêm’ s’y l’est pas obligé d’travailler plus pour gagner plus, qu’y rajoute Fred qu’est pas m’sieur Stakhanov. Ça
empêche pas qu’on s’engueule non plus, y dit Djamel, sinon c’est pus rigolo.

Pour ça, « les masses de prolétaires doivent apprendre à n’être plus ces machines inertes que le capitaliste installe tout
au long du procès de production, mais à devenir des hommes qui, par leurs pensées, leurs activités libres, guident ce
procès. Ils doivent acquérir le sentiment des responsabilités propre à des membres agissants de la communauté, unique
propriétaire de la totalité de la richesse sociale. Il leur faut faire preuve de zèle, sans le fouet du patron ; développer la
productivité, sans garde-chiourme capitaliste ; faire preuve de discipline, sans que pèse sur eux le moindre joug, et
d’ordre, sans maître pour les commander. L’idéalisme le plus élevé dans l’intérêt de la communauté, l’autodiscipline la
plus stricte, un sens civique véritable constituent le fondement moral de la société socialiste, tout comme la passivité,
l’égoïsme et la corruption constituent le fondement moral de la société capitaliste » qu’ell’ voulait la Ligue Spartakiste
qu’était un parti communiste d’l’époque, social-démocrate qu’y disaient, mais y connaissaient pas l’Strauss-Khan.

Ni non plus les effets destructeurs d’la productivité sur la planète vu qu’y avait pas les écologistes ! y souligne Fred.
Qu’c’est sûr qu’y z’auraient mis en question l’mythe d’la croissance et l’culte du travail aujourd’hui parce que « le grand
mouvement de la social-démocratie, se situant à l’échelle de l’histoire universelle, ne connaît en revanche que la
franchise et la sincérité absolues vis-à-vis des masses laborieuses. Car n’est-ce pas précisément sa nature la plus
profonde, sa vocation historique que d’élever le prolétariat à la claire conscience des mécanismes sociaux et politiques
de l’évolution bourgeoise, dans son ensemble et dans le moindre détail ? » et qu’ « il n’existe sans doute pas d’autre parti
pour lequel la critique libre et inlassable de ses propres défauts soit, autant que pour la social-démocratie, une condition
d’existence. Comme nous devons progresser au fur et à mesure de l’évolution sociale, la modification continuelle de nos
méthodes de lutte et, par, conséquent, la critique incessante de notre patrimoine théorique, sont les conditions de notre
croissance. » Faut espérer, qu’y dit Fred.

Pas comme l’PCF des années trente, qu’l’Internationale communiste ell’ critiquait : « Un des plus graves défauts de
l’action municipale du parti communiste est sa liaison insuffisante avec l’activité et les mots d’ordre d’action du parti,
son isolement du travail de masse, en particulier du travail dans les usines. Les revendications municipales, en règle
générale, sont formulées en "haut lieu" sans être discutées dans des réunions ouvrières... ».

Sauf qu’« la liberté de la critique trouve ses limites pratiques dans notre essence même en tant que parti politique. Ce
qui constitue le plus propre de nous-mêmes : la lutte de classe, ne saurait être l’objet d’une "libre critique " dans le Parti.
Nous ne pouvons nous suicider au nom de la "liberté de la critique".
Parce que « dans le mouvement social-démocrate, à la différence des anciennes expériences du socialisme utopique,
I’organisation n’est pas le produit artificiel de la propagande, mais le produit de la lutte de classes, à laquelle la socialdémocratie
donne simplement de la conscience politique », ell’ continue la pote Rosa.
Car, « il n’y a pas pour la démocratie socialiste de meilleure école que la grande et vivante lutte de classes délivrée des
clichés abstraits. La conception matérialiste de l’histoire ne nous permet pas ici non plus de croire au développement
d’un mouvement populaire vivant, engendré par les formules abstraites, mais au contraire c’est sur la base matérielle
d’une grande et forte lutte de classes embrassant tout le prolétariat que s’élèvera une conception claire de la théorie et
des principes. (...) Il n’existe pas de tactique déjà élaborée dans tous ses détails qu’un comité central pourrait enseigner à
ses troupes comme dans une caserne. (...)

Toutes ces vertus civiques socialistes, ainsi que les connaissances et les capacités nécessaires à la direction des
entreprises socialistes, la classe ouvrière ne saurait les acquérir que par son activité propre, en faisant elle-même sa
propre expérience. (...) Le socialisme ne se fait pas et ne peut pas se faire par décrets, même s’ils émanaient d’un
gouvernement socialiste, aussi parfait soit-il. Le socialisme doit être fait par les masses, par chaque prolétaire »
« L’émancipation des travailleurs doit être l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes »,
y rajoute l’pote Karl.

« Mais le prolétariat a besoin pour cela d’un haut degré d’éducation politique, ell’ continue la pote Rosa, de conscience
de classe et d’organisation. Il ne peut apprendre tout cela dans les brochures ou dans les tracts, mais cette éducation, il
l’acquerra à l’école politique vivante, dans la lutte et par la lutte, au cours de la révolution en marche. (...) L’habile
acrobate ne s’aperçoit même pas que le seul "sujet" auquel incombe aujourd’hui le rôle de dirigeant, est le "moi"
collectif de la classe ouvrière, qui réclame résolument le droit de faire elle-même des fautes et d’apprendre elle-même la
dialectique de l’histoire. Et, enfin, disons-le sans détours : les erreurs commises par un mouvement ouvrier vraiment
révolutionnaire sont historiquement infiniment plus fécondes et plus précieuses que l’infaillibilité du meilleur "comité
central". (...) Parce que les révolutions ne s’apprennent pas à l’école ». Bien dit ! Qu’y dit Djamel en buvant sa bière.
C’qu’empêche pas d’y aller quand mêm’, à l’école, qu’ell’ lui renvoie la soeur à Polo, mais les filles ell’s z’aiment bien
m’sieur Jules.

La lutte d’la démocratie des Droits d’l’Homme porteur d’la marchandise qu’y fait l’p’tit bourgeois, c’est de mener
d’pseudo luttes partielles sur plein d’fronts d’la guerre qu’épuisent l’monde pendant qu’les luttes ouvrières sont écrasées
dans l’ombre du bruit du caquetage des "veilleurs de nuit", qu’y dit Polo. « L’ombre du bruit », c’est un’ belle image y
relève Fred qu’aime les jolies phrases. Ben oui, qu’y répond Polo, quand on t’met plein la tête d’bavardages, tu vois
mêm’ pus c’qu’t’as devant les yeux.

C’est pour ça qu’elle explique, la pote Rosa, qu’« après l’échec du chartisme et du mouvement oweniste, la classe
ouvrière se détourne du socialisme et se tourne vers les revendications exclusivement quotidiennes. La classe ouvrière
groupée, quoique d’une façon très imparfaite, dans la Grand Trade-Union d’Owen, s’éparpille complètement en
différents syndicats travaillant chacun pour son propre compte. L’émancipation de la classe ouvrière fut remplacée par
la confection la plus favorable possible du "contrat de louage", la lutte contre l’ordre existant, par l’effort en vue de
s’installer le plus confortablement possible dans ce régime, en un mot, la lutte de classe pour le socialisme fut
remplacée par la lutte bourgeoise pour l’existence bourgeoise.

Les trade-unions ont obtenu leurs résultats par deux moyens : 1° par une lutte directe contre le patronat ; 2° par la
pression exercée sur le Parlement. Mais, dans un cas comme dans l’autre, elles doivent leurs succès précisément au
terrain bourgeois sur lequel elles se sont placées. En ce qui concerne le patronat, la conférence générale des syndicats
proclama dès 1845 "une nouvelle méthode d’action syndicale, à savoir la politique de l’arbitrage et des sentences
arbitrales". Mais l’arbitrage et les sentences arbitrales ne sont possibles que s’il existe un terrain commun sur lequel on
puisse s’entendre. Et ce terrain fut bientôt fourni par le système très répandu de l’échelle mobile des salaires, qui, de son
côté, repose, économiquement, sur l’harmonie des intérêts du patronat et de la classe ouvrière. Ce n’est que parce que le
patronat comme la classe ouvrière étaient placés sur ce terrain commun que fut possible l’extension considérable du
système des contrats collectifs, des institutions d’entente, des tribunaux d’arbitrage, tels que nous les voyons
fonctionner jusque vers 1880. Mais, par là, les conflits et les heurts entre le Travail et le Capital se transformèrent, de
luttes de classe en conflits entre acheteurs et vendeurs, comme il s’en produit ordinairement à l’occasion de l’achat et de
la vente de toute marchandise. Si, d’une part, le patronat était arrivé à cette conception que les grèves étaient
"inévitables lors des négociations commerciales sur l’achat du travail", le travail se résigna, d’autre part, à ne les
considérer que comme simple objet de "négociations commerciales".

La direction du mouvement passe des mains des "enthousiastes et agitateurs irresponsables" aux mains d’"une classe de
fonctionnaires permanents", qui sont même parfois engagés après un examen en règle. D’une école de solidarité de
classe et de morale socialiste, le mouvement syndical se transforme en une oeuvre d’art extrêmement compliquée, une
maison d’habitation confortablement installée en vue d’une existence durable, et, dans tout le monde ouvrier de cette
époque, règne "un esprit de diplomatie prudente, quoique un peu étroite". » Comm’ quoi ça date pas d’aujourd’hui qu’y
constate mon ancien délégué syndical CGT qu’est bien placé pour l’savoir. Qu’c’est p’têt’ pour ça qu’on perd mêm’ si
l’chef du syndicat y dit qu’on a gagné.

« (...) Ils [les leaders des trade-unions] acceptèrent avec une entière bonne foi l’individualisme économique de leurs
adversaires bourgeois, et ne réclamèrent que la liberté de coalition, que les membres éclairés de la classe bourgeoise
étaient tout disposés à leur accorder ... La compréhension dont ils firent preuve pour le mode de penser de la
bourgeoisie et leur appréciation des difficultés réelles de la situation les préservèrent d’être de simples démagogues ...
La possession des bonnes manières n’était pas, quoique cela puisse paraître une mesquinerie triviale, la moindre de
leurs qualités. A un respect complet d’eux-mêmes et à une intégrité absolue, ils alliaient la correction du langage, une
attitude absolument irréprochable dans la vie privé et une absence remarquable de tout ce qui rappelle le cabaret.
L’ouvrier anglais qui, dans sa lutte contre son entrepreneur, est soutenu par la société bourgeoise anglaise, l’est en sa
qualité de membre de cette société, en qualité de citoyen, d’électeur bourgeois, et ce soutien contribue encore à en faire
un membre fidèle de cette société.

Précisément, le trade-unionisme anglais, dont le représentant classique est l’ouvrier-gentleman rassasié, correct, étroit,
borné, pensant et sentant bourgeoisement, prouve, par conséquent, que le mouvement syndical en soi n’a encore rien de
socialiste et que, même, dans certaines circonstances, il peut constituer une entrave directe au développement de la
conscience socialiste, de même qu’au contraire, la conscience socialiste peut être, dans certaines conditions, un obstacle
à l’obtention de résultats purement syndicaux. »
C’est pour ça qu’la p’tite bourgeoisie qui prétend épouser les positions d’la classe ouvrière, parce qu’« la conscience qui
est la conscience communiste (...) peut se former aussi, bien entendu, dans les autres classes quand on voit la situation
de cette classe » comm’ y dit l’pote Karl, « ne peut-être unifiée qu’en s’unissant à la classe ouvrière sous l’hégémonie et
la direction de celle-ci », y dit l’pote Poulantzas.

« En raisonnant d’une façon abstraite, on peut reconnaître seulement que 1’"intellectuel", étant un élément social issu de
la bourgeoisie et étranger au prolétariat, peut adhérer au socialisme non pas en vertu mais en dépit de son sentiment de
classe », elle ajoute la pote Rosa. « Dans les dix dernières années, par suite de l’effondrement définitif de la démocratie
bourgeoise, de nouvelles couches de la société ont peu à peu passé tout entières à nous, principalement du sein de la
petite bourgeoisie et de ses idéologues : les intellectuels.
Mais ces éléments, qui ont été poussés vers nous par la misère sociale, politique et intellectuelle des conditions
actuelles, amènent avec eux une manière de penser qui nous est tout à fait étrangère, une conception différente du but et
de la méthode de lutte du socialisme. Il faut d’abord qu’ils soient élevés par l’éducation au point de vue de classe du
prolétariat, il faut qu’ils soient subordonnés, assimilés au socialisme prolétarien. »

Sinon, y dit mon ancien délégué syndical CGT, c’est le "révisionnisme". « L’opportunisme, comme a dit justement
Bebel, tend à briser notre épine dorsale ; donc à nous détruire en tant que parti de la lutte de classe. » À bon entendeur...,
qu’y dit avec un regard "entendu" mon ancien délégué syndical CGT.
Comm’ elle explique la pote Rosa : « Ils sont trop verts, les raisins ! Depuis que la bourgeoisie se voit lâchée par ses
électeurs des classes populaires, qui passaient, chaque jour en plus grand nombre, sous les drapeaux du socialisme, elle
ne nourrit plus que ce seul espoir de pousser la classe ouvrière socialiste, par l’entremise du révisionnisme, dans les
ornières de la politique bourgeoise, de briser l’épine dorsale de la lutte de classes et de prendre ainsi par un détour une
faible revanche pour les défaites subies sur le théâtre de l’histoire.

Tant que cet espoir durait, la masse socialiste apparaissait à la bourgeoisie susceptible d’acquérir de la "culture" et de
l’"instruction" et de se transformer peu à peu en une force "civilisée". Et voici que cette masse s’est révélée sauvage et
brutale au point de faire une omelette de tous les oeufs pondus avec tant de précautions par le coucou bourgeois dans le
nid socialiste. Pas de doute ! ce malheureux "troupeau aveugle" s’est laissé entraîner par ses chefs et dictateurs à
commettre cette action indigne d’êtres civilisés. (...) la morale du révisionnisme, telle qu’elle correspond à ses idées avec
une irrésistible logique (...) considère la masse comme un enfant à éduquer auquel il n’est pas loisible de tout dire,
auquel, dans son propre intérêt, on a même le droit de dissimuler la vérité, tandis que les "chefs", hommes d’État
consommés, pétrissent cette molle argile pour ériger le temple de l’avenir selon leurs propres grands projets. Tout cela
constitue l’éthique des partis bourgeois aussi bien que du socialisme réformiste, si différentes que puissent être les
intentions des uns et de l’autre.

A l’effacement de toute ligne de démarcation à la base, entre l’élite de prolétaires conscients du but et la masse populaire
inorganisée correspond, au sommet, la suppression des cloisons entre les "dirigeants" du parti et le milieu bourgeois - le
rapprochement entre parlementaires socialistes et gens de lettres bourgeois sur le terrain des "humanités".
Sous les auspices de ce qu’on nomme "culture" ou "humanités", ces députés sociaux-démocrates se réunissaient par de
belles soirées d’hiver avec des journalistes bourgeois pour se distraire un peu des "ennuis professionnels" et de la
"vulgarité du jeu politique". De même qu’autour de Périclès se réunissait tout ce qu’Athènes comptait d’éminent dans la
politique, les arts, la philosophie et les lettres, pour s’élever, dans une parfaite liberté d’esprit, jusqu’aux cimes suprêmes
de la pensée et du sentiment raffinés, on a vu, dans une brasserie de Berlin, les hommes d’État de la social-démocratie se
mêler à des femmes élégantes et à des nouvellistes spirituels pour faire cercle autour du Périclès moderne qu’est
Maximilien Harden : pendant quelques heures exquises on oubliait la mêlée barbare de la lutte des classes et l’odeur
forte de la plèbe, en échangeant des propos subtils sur les faits du jour et les oeuvres d’art. Les têtes n’étaient pas ceintes
de couronnes de roses, et les crus de Samos et de Mytilène étaient remplacés par la vulgaire bière de Munich, mais le
véritable esprit de l’amitié antique et de la culture la plus raffinée n’en flottait pas moins comme un halo léger autour de
ce cénacle choisi. Et c’est avec une tolérance, comme seuls les esprits supérieurs la savent goûter et pratiquer, qu’on se
confiait des opinions fort indépendantes et parfois aussi des renseignements de détectives sur des camarades importuns.

"Tout se passait comme c’est l’usage entre gens cultivés", a déclaré le camarade Heine ».
« Telle est bien la question fondamentale (pour les Pères fondateurs de la constitution), y rappelle m’sieur Lacorne :
comment freiner les excès inévitables de la démocratie, sans la détruire ? Comment empêcher qu’une majorité factieuse
n’impose une conception injuste de l’intérêt général ? La liste est longue des "remèdes républicains" destinés à "rendre
moins probable qu’une majorité ne cherche à violer" les droits d’une minorité. Citons les principaux, à commencer par
le principe même de la représentation, conçu comme une véritable antidote contre "le mal des factions" et les
débordements majoritaires les plus spontanés de la multitude.
L’immense avantage de la "représentation" est qu’elle permet au représentant, une fois élu, de s’éloigner de son lieu
d’origine (sa circonscription), d’échapper ainsi aux passions du moment, au poids et à l’étroitesse des préjugés locaux.
Plus sa circonscription est nombreuse, plus l’Etat est de grande dimension, plus l’élu sera en mesure de "penser large" et
de pourvoir à l’intérêt général. L’acte représentatif joue en fait le rôle d’un filtre qui "purifie et élargit les opinions" du
corps électoral. Le représentant, en effet, n’est pas n’importe qui. Parce qu’il a été "choisi", on peut s’attendre à ce qu’il
exprime une certaine "sagesse", qu’il "discerne au mieux l’intérêt véritable du pays" et que son "patriotisme et son
amour de la justice" lui interdisent de sacrifier l’intérêt supérieur du pays à des "considérations partielles ou
circonstancielles". »

Heureusement, ell’ reprend la pote Rosa, « voici qu’intervient le poing grossier du prolétaire, qui manque totalement de
compréhension pour la culture raffinée et l’ère péricléienne, pour briser brutalement tous ces "tendres liens d’une
sublime humanité" ». Ouf ! J’ai eu peur ! qu’j’dis. Tu peux rêver, qu’y m’dit Polo qui veut garder les pieds sur la terre
qu’est en train de mourir à cause des riches.
C’est que « la généreuse mentalité des libéraux conçoit évidemment qu’on peut "se tromper" en adhérant au socialisme,
comme on se trompe à la Bourse en spéculant sur les cafés au lieu de spéculer sur le coton. Ces gens ne se doutent
même pas que, par ce jugement d’expert, ils avouent leur habitude à eux de mettre la politique à peu près au même
niveau que la prostitution.
Car la connexion intime du mouvement socialiste avec l’essor intellectuel se réalise non pas grâce aux transfuges qui
nous viennent de la bourgeoisie, mais grâce à l’élévation de la masse prolétarienne. »

Eh bé, vivement qu’elle s’élève la masse, y dit Fred. Parce que « nous nous demandons, comme Victor Adler : les
hommes, les prolétaires, sont-ils vraiment encore des moutons, pour qu’ils puissent se laisser mener à l’abattoir sans
broncher ? »

Et si l’pauvre y veut continuer son élevage d’riches ? qu’elle dit ma mère qui croit toujours c’que l’patron, l’curé et not’
président qui veut nous donner l’communisme mêm’ si on veut pas, y disent ?

Comm’ ces ouvrières plan-socialisées qui découvrent l’hypocrisie de leur papa-patron « qui (leur) avait promis il y a
vingt ans qu’elles feraient partie de l’entreprise jusqu’à leur mort et qui les jette comme des kleenex ». Snif !
« La libération de la classe ouvrière doit être nécessairement l’oeuvre de la classe ouvrière elle-même »,
y dit l’pote Karl.

Ouais, mais c’est pas évident, qu’y dit Djamel, parce que, comm’y dit un copain à lui : « Notre passé est
horrible, notre présent difficile, heureusement nous n’avons pas d’avenir... »

« Mais pour accomplir une action politique de masse, il faut d’abord que le prolétariat se rassemble en masse ; pour cela
il faut qu’il sorte des usines et des ateliers, des mines et des hauts fourneaux et qu’il surmonte cette dispersion et cet
éparpillement auxquels le condamne le joug capitaliste. Ainsi la grève de masse est la première forme naturelle et
spontanée de toute grande action révolutionnaire du prolétariat » elle dit la pote Rosa. Car « c’est la révolution qui crée
seule les conditions sociales permettant un passage immédiat de la lutte économique à la lutte politique et de la lutte
politique à la lutte économique ».

C’est dommage qu’on en ait plus d’parti social-démocrate comm’ ça, y dit Fred.

Ouais, qu’je dis, mais y faudrait l’appeler le parti social-prolocrate !
Et proclamer comm’ l’pote Karl : « Nous n’allons pas au monde en doctrinaires pour lui apporter un principe nouveau.
Nous ne lui dirons pas : "Voici la vérité. Tombez à genoux !" Nous développons pour le monde, à partir de ses propres
principes, des principes nouveaux. Nous ne lui disons pas : "Cesse tes luttes ! Ce sont des niaiseries ! Nous allons te
proclamer les vrais mots d’ordre de la bataille". Tout ce que nous faisons, c’est lui montrer pourquoi il lutte, et de cela il
s’en rendra compte même s’il ne veut pas. La réforme de la conscience ne consiste qu’à rendre le monde conscient, qu’à
l’éveiller de son rêve sur lui-même, qu’à lui expliquer ses propres actions. (...). Notre devise doit donc être : "Réforme de
la conscience, non par des dogmes, mais par l’analyse de la conscience mystique qui ne se comprend pas elle-même,
qu’elle apparaisse sous forme religieuse ou politique." »

« La révolte prouve par là qu’elle est le mouvement même de la vie et qu’on ne peut la nier sans renoncer à vivre. Son
cri le plus pur, à chaque fois, fait se lever un être. Elle est donc amour et fécondité, ou elle n’est rien. La révolution sans
honneur, la révolution du calcul qui, préférant un homme abstrait à l’homme de chair, nie l’être autant de fois qu’il est
nécessaire, met justement le ressentiment à la place de l’amour. Aussitôt que la révolte, oublieuse de ses généreuses
origines, se laisse contaminer par le ressentiment, elle nie la vie, court à la destruction et fait se lever la cohorte
ricanante de ces petits rebelles, graine d’esclaves, qui finissent par s’offrir, aujourd’hui, sur tous les marché d’Europe, à
n’importe quelle servitude. Elle n’est plus révolte ni révolution, mais rancune et tyrannie. Alors, quand la révolution, au
nom de la puissance et de l’histoire, devient cette mécanique meurtrière et démesurée, une nouvelle révolte devient
sacrée, au nom de la mesure et de la vie. Nous sommes à cette extrémité. Au bout de ces ténèbres, une lumière pourtant
est inévitable que nous devinons déjà et dont nous avons seulement à lutter pour qu’elle soit. Par-delà le nihilisme, nous
tous, parmi les ruines, préparons une renaissance. Mais peu le savent », qu’y dit l’pote Camus.

« Une révolution détermine dans le corps social un travail instantané de réorganisation semblable aux combinaisons
tumultueuses des éléments d’un corps dissous qui tendent à se recomposer en une forme nouvelle, qu’y rajoute l’pote
Blanqui. Ce travail ne peut commencer tant qu’un souffle de vie anime encore la vieille agrégation. Ainsi, les idées
reconstitutives de la société ne prendront jamais corps aussi longtemps qu’un cataclysme, frappant de mort la vieille
société décrépite, n’aura pas mis en liberté les éléments captifs dont la fermentation spontanée et rapide doit organiser le
monde nouveau. Toutes les puissances de la pensée, toutes les tensions de l’intelligence ne sauraient anticiper ce
phénomène créateur qui n’éclate qu’à un moment donné. On peut préparer le berceau, mais non mettre au jour l’être
attendu.

Jusqu’à l’instant de la mort et de la renaissance, les doctrines, bases de la société future, restent à l’état de vagues
aspirations, d’aperçus lointains et vaporeux. C’est comme une silhouette indécise et flottante à l’horizon dont les efforts
de la vie humaine ne peuvent arrêter ni saisir le contour. Il vient aussi une heure, dans les temps de la rénovation, où la
discussion épuisée ne saurait plus avancer d’un pas vers l’avenir. En vain elle se fatigue à lever une barrière
infranchissable à la pensée, une barrière que la main seule de la révolution pourra briser. C’est le mystère de l’existence
future dont le voile impénétrable aux survivants tombe de lui-même devant la mort.
Qu’on démolisse la vieille société : on trouvera la nouvelle sous les décombres ; le dernier coup de pioche l’amènera au
jour triomphante ».

« L’échec me parut être la seule vertu.
Tout ce qui ressemblait à une mise en valeur de soi,
toute forme de réussite matérielle, même modeste,
m’apparaissait spirituellement laide,
comme une façon de brimer autrui »
qu’y dit l’pote Orwell

C’est pour ça qu’le p’tit bourgeois y devrait fermer sa gueule et arrêter d’jouer son rôle d’casseur d’la classe ouvrière en
faisant la grève définitive d’son boulot d’encadrement du pauvre, plutôt qu’d’attendre au chaud qu’l’prolo y la fasse pour
lui la grève générale tous ensemble.

« Ta gueule ! P’tit Nico, y gueule Djamel, ferme-la ! y a le match d’foot qui commence ».

« Et éteins la lumière »

Chomdu 26

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« Tout auteur est une fiction. Que la signature au bas d’un texte soit un pseudonyme, un nom d’état civil ou la marque d’un collectif (public ou « invisible ») ne change rien : l’attribution du texte n’est qu’une convention. Cette convention n’est d’ailleurs pas dépourvue d’intérêt. Elle permet de signaler aux lecteurs l’existence d’une position. Ce qui aura été écrit dans un texte donné pourra être développé, repris, commenté, explicité, voire renié dans un suivant : le sens général d’un écrit particulier s’éclairera au regard des autres écrits du même « auteur ». Bref, la signature doit être comprise comme un moyen extra-textuel de relier entre eux des textes différents mais qui forment, par l’unicité de leur attribution, une totalité qui a sa cohérence.

La « personnalité » ou l’identité réelle du ou des individus qui se sont attelés à la tâche d’écrire tel ou tel texte n’a que peu d’intérêt, et ce même dans le cas où le livre contient des éléments autobiographiques. L’autobiographie en effet, et ce même si elle est « vraie » au sens où elle relate des évènements qui se sont réellement déroulés, comme c’est le cas dans la première partie de Mort à la démocratie, construit nécessairement une image médiatisée de celui qui s’exprime. L’écrivain pénètre dans le champ de son propre texte et par là même devient un objet comme les autres de son écriture, laquelle doit en principe se suffire à elle-même. Ce qui se fixerait pour but de dévoiler la « véritable » personnalité de l’auteur n’aurait aucune raison d’en donner une description plus juste ou plus véridique que ce que le texte lui-même en a dit : mais, au contraire, coupée des buts premiers du texte d’origine, une telle description ne pourrait qu’être inférieure, en qualité et en intérêt, à ce qui pourrait se déduire de l’autobiographie elle-même.

Mais, évidemment, les choses n’en restent jamais là. L’idéologie de « l’artiste » et de son « œuvre », si prégnante actuellement, pousse le marché de l’édition à promouvoir l’auteur en tant qu’auteur. De haut en bas de la hiérarchie une telle logique est à l’oeuvre : ce qui fait que même les « auteurs » inconnus se retrouvent pris au piège de ce fonctionnement stupide mais universel dans le monde du capital. Quelle que soit la volonté de celui qui écrit et de l’éditeur, le simple fait de publier transforme le signataire en « auteur », avec tous les inconvénients que cette transformation implique, et dont on trouvera, à la fin de ce texte, une illustration comique.

On me dira, à raison, qu’il n’y a aucune obligation à publier quoi que ce soit dans le circuit commercial. La brochure anonyme et gratuite ou le livre auto-édité échappent largement à ces inconvénients, et trouvent, dans le réseau des infokiosques, une possibilité de diffusion. Mais le problème de la diffusion de la théorie ne peut se concevoir qu’à partir de l’analyse que l’on fait du rôle de celle-ci. Les « idées » (du moins celles dont il est question ici, et que nous pourrions qualifier, faute de mieux, « d’idées critiques ») ne possèdent aucune force agissantes par elles-mêmes : elles ne sont qu’adéquates à une situation et à un moment. Leur puissance est de servir à exprimer la vérité d’une position dans un moment de la lutte. Mais pour qu’elles puissent rencontrer la situation à laquelle elles peuvent être adéquates, encore faut-il que ces idées soient diffusées relativement largement, ce qui n’est possible actuellement que par le biais de la distribution commerciale.

Ce qui vient d’être dit ne traduit aucune volonté de dicter à qui que ce soit ce qu’il faut faire, penser ou dire : une lutte retrouve par elle-même toutes les déterminations qui comptent pour elle et invente au moment où elle agit les formes adéquates de son expression autonome. Ce qui peut transiter par un circuit commercial, ce ne peut donc certainement pas être une prescription quelconque. Mais s’il n’y a pas d’idée libératrice par elle-même, il existe en revanche des conceptions inhibantes associées à des dispositifs stérilisateurs. Si critiquer de telles conceptions ne revient pas à détruire les dispositifs en question, du moins cette critique, par son existence même, peut aider à secouer le joug du dispositif au moment crucial où il faut savoir s’en débarrasser pour créer les formes positives de la révolte.

Tel est le cas, je crois, de la critique de la démocratie. Cette critique ne doit pas disparaître du champ de la pensée en général, non parce qu’elle pourrait par elle-même provoquer une remise en cause de la démocratie (cela est faux et illusoire) mais plus simplement parce qu’on a pu constater récemment combien, au moment d’agir, l’injonction démocratique de ne rien faire joue pleinement son rôle. C’est à cet instant précis qu’il peut être décisif de refuser de voir la démocratie comme un horizon indépassable, de façon à ce qu’on ne s’oblige pas à renoncer à ce qu’on projetait de faire avant même de l’avoir fait. Ces points, qui constituent la motivation véritable qui a présidé à l’écriture à la publication de Mort à la démocratie, sont développés un peu plus précisément aux pages 70 à 75 de ce livre.

Revenons-en aux désagréments du statut d’auteur. Une librairie qui souhaitait inviter « Léon de Mattis » à un débat a récemment sollicité une photo. Ne souhaitant évidemment pas diffuser ma trombine, j’ai un peu précipitamment envoyé une photo masquée. Je n’ai pas du tout réfléchi sur le moment au fait qu’une telle image serait investie d’une signification par le seul fait qu’elle est la représentation d’un « auteur » lui-même fiction et donc construit, en tant que fiction, par les représentations qui en sont faites. À la vue du programme de la librairie où l’on voit « Leon de Mattis » cagoulé, on hésite entre une sorte de sous-commandant Marcos des bords de Seine ou un crétin qui se la jouerait émeutier en s’imaginant que son stylo est un pavé.

Loin de moi la volonté de signifier de telles niaiseries : j’ai trop de sympathie pour les émeutiers pour jouer à en mimer l’image, même fausse (car, soit dit en passant, la principale qualité de l’émeutier est de ne pas être vu, autrement dit de ne pas avoir de représentation). Et donc, bien que j’en sois strictement le seul responsable, je déclare ici totalement renier cette photographie. »

Sale gueule par Léon de Mattis

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