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Cesare Battisti : il s’est évanoui dans la nature il y a un an tout juste...

Publie le mardi 23 août 2005 par Open-Publishing
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Un an de cavale pour Cesare Battisti

Début août, les avocats du romancier ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme.

de Dominique SIMONNOT

Il s’est évanoui dans la nature il y a un an tout juste, fuyant son contrôle judiciaire et une extradition certaine. Depuis, nul n’a revu Cesare Battisti, l’auteur de romans policiers, recherché par l’Italie. Il doit y purger la prison à vie pour quatre assassinats commis, à la fin des années 70, au nom des PAC (Prolétaires armés pour le communisme), et dont il se dit innocent. Début août, ses avocats, Eric Turcon et Elisabeth Maisondieu-Camus, ont déposé « en urgence » un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme. Ils demandent l’annulation du décret d’extradition signé par l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

Paramilitaires. L’urgence, ils la justifient par un projet d’enlèvement de Battisti en France élaboré par un groupe paramilitaire italien dont les membres ont été arrêtés en Italie. Parmi eux, des gardiens de prison et des policiers qui voulaient se payer celui qu’ils surnomment « le porc rouge » (Libération du 5 juillet).

Un épisode de plus dans la rocambolesque affaire Battisti qui, l’an dernier, a mobilisé toute une frange de la gauche, des éditeurs, des auteurs... pour défendre celui qui, après s’être évadé des prisons italiennes en 1981, où il était condamné pour cambriolages et séquestrations, a fui au Mexique avant de se réfugier en France. Comme tant d’autres dans son cas, bénéficiant de l’asile offert en 1985 par François Mitterrand « à ceux qui ont rompu avec la machine infernale du terrorisme ». Lorsqu’il est arrêté en 1991, les juges refusent son extradition. Puis, devenu écrivain et aussi concierge, marié à une Française, il élève ses deux enfants. Tranquille. Mais condamné dans son pays par contumace. Jusqu’au revirement du gouvernement Raffarin, à la demande du gouvernement Berlusconi. Et jusqu’à son arrestation en février 2004.

En France, tous les recours épuisés, les plus hautes juridictions donnent le feu vert à son renvoi en Italie. Mais en novembre 2004, la Cour européenne estime qu’il est inadmissible que les condamnés par contumace ne puissent être rejugés. L’Italie doit revoir sa procédure de contumace et précise que seuls seront rejugés les contumax n’ayant pas été représentés par un avocat. Et, dans leur recours, les avocats de Battisti montrent que leur client n’a pas eu de véritable défenseur (les deux siens étant incarcérés... pour association de malfaiteurs). Celui qui a plaidé pour lui avait été désigné par des amis grâce à des pages blanches signées par le fuyard au cas où...

« Détresse ». Fred Vargas, elle aussi écrivain de célèbres polars, et qui n’a jamais cessé de soutenir Battisti, dit : « Je m’inquiète fort, avec les autres, du sort de Cesare, de sa solitude, de ses moyens d’existence. Je me souviens de sa détresse, de son envie d’en finir [...] Puis de l’espoir, et de sa phrase : "Je n’ai pas tué, merde, je n’irai pas en prison." J’espère que cette puissance tiendra assez longtemps pour attendre le moment où une justice lui rendra enfin son dû. Car, même en me réjouissant de sa provisoire liberté, je ne lui souhaite pas le cauchemar d’une éternelle cavale imméritée. »

http://www.liberation.fr/page.php?Article=318730

Messages

  • Il faut bien évidemment attendre le recours en instance devant la Cour Européenne des droits de l’Homme et de sauvegarde des Libertés fondamentales, qui ne pourra qu’annuler l’arrêt d’extradition à l’encontre de Cesare Battisti. Ce dernier a bien fait de fuir l’an passé. Quand la tyrannie menace, le salut est souvent dans la fuite ! Qu’il coure libre et longtemps, Cesare, jusqu’à ce que Justice soit faite, que Berlusconi et les siens soient chassés du pouvoir qu’ils ont usurpé en Italie. Que l’amnistie pleine et entière soit décrétée en Italie. Que les Chirac, Raffarin, Perben, Sarkozy et de Villepin, qui se sont couverts de honte dans cette affaire et ont renié la parole de l’Etat français, tout en foulant aux pieds les principes les plus fondamentaux de l’état de droit, soient eux-aussi chassés du pouvoir. Et tout rentrera dans l’ordre. Alors Cesare Battisti pourra retrouver sa famille et les siens, dans l’honneur et la dignité. Et cela pourrait arriver plus vite qu’espéré !!!