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Colères et marées noires

Publie le jeudi 16 décembre 2004 par Open-Publishing
7 commentaires


En cette période de fêtes, de ripailles et de saumon fumé... la Mer nous rattrappe avec ses naufrages ! (Alaska) Les vieux monstrent marins réapparaissent : Colères et marées noires

de Gwel@n

Joyeuses fêtes !
Dis-moi tonthon tu tousses ?

Péril en mer

SOS terre !

Quinze ans après le naufrage de l’Exxon Valdez, une nouvelle catastrophe
maritime1 est venue perturber le littoral américain, menaçant l’équilibre de
la réserve maritime d’Alaska. Depuis Erika, les galettes de fioul lourd
noient l’espoir d’une nouvelle politique de la mer en asphyxiant nos côtes
alors que les terriens boivent la tasse (conséquences du Fipol2).

Malgré les mesures drastiques de traversée des eaux américaines, un vraquier de 225 mètres de long chargé de soja et de 1,7 million de litres de pétrole, s’est disloqué en deux quand il s’est échoué sur l’île d’Unalaska (et ses récifs) dans l’archipel des Aléoutiennes. Six personnes, des marins évacués du batiment, ont disparu : quatre Indiens, un Chinois et un Philippin
enrôlés vraisemblablement par des négriers. Le navire pourtant récent (1997)
avait été certifié apte à la navigation par American Bureau of Shipping, la
firme qui avait certifié le Prestige (sic). Les îles de la région abritent
de nombreuses espèces menacées (eiders à lunette, loutres de mer, albatros à queue courte, otaries de Steller, etc.), la marée noire pourrait être la
plus grave dans la région depuis 1989.

Navigation dans les eaux troubles du profit, négligence et ignorance des
risques écologiques et humains

Aujourd’hui, la mer est devenue dépendante du péril en terre : les 2/3 de
la pollution marine viennent de la terre. La terre pollue bien plus que les
océans ne souillent la côte. Et combien de marées noires masquent de
dégazages et déballastages sauvages (pollutions dix fois supérieures) ?
Ressource raréfiée et sacrifiée au nom du libéralisme sauvage, le poisson
devenu cher n’en est pas pour autant sain. Elevé, il est nourri aux
antibiotiques (voire antidépresseurs) et enrichi de graisses multiples pour
alourdir la balance du vendeur mettant en danger la pêche traditionnelle ou
côtière plus respectueuse (le poisson de ligne est à privilégier).

Métaux lourds, mercure et plomb, la chaîne alimentaire traduit les excès d’
absorption de substances dangereuses pour le consommateur lui-même. Les
poissons de fond et plats sont les plus exposés, en Baltique (mer la plus
polluée) le poisson est fortement déconseillé aux femmes enceintes.

Les fleuves déversent des flots de pesticides, nitrates, phosphates,
ammonium et autres engrais (issus du productivisme agricole). Les
interdictions de consommation de coquillages (pêche à pied) sont
récurrentes. Les marées noires aujourd’hui prennent des couleurs rougeâtres
ou vertes, Ifremer ne sait plus où donner de la tête (des toxines
amnésiantes ASP sont relevées en nov.2004 dans les coquilles Saint-Jacques), les cas d’intoxication et d’hépatite A se multiplient.

A ce bilan sanitaire vient s’ajouter le réchauffement climatique global (et
des océans naturellement) qui vient perturber les écosystèmes (10 cm d’
hauteur eau en moyenne en plus au cours du siècle), certaines îles du
Pacifique4 ont la tête sous l’eau.

Nouvelle bouée capitalistique, le tourisme joue avec l’exploitation
outrancière de nos côtes après avoir modifié le paysage et les milieux
naturels ; les eaux de baignade perdent en qualitatif, elles sont devenues
acceptables (traduit l’été par « bonnes »). Avec la pression démographique,
le développement exponentiel du tourisme, les communes littorales
accueillent 10% de la population, 40% des touristes sur 4% du territoire. La
Méditerranée surpeuplée et surfréquentée voit son trafic augmenter et sa
sécurité diminuer ; ailleurs les poubelles nucléaires s’amoncellent, les
ressources océaniques sont devenues des décharges publiques, le plutonium
poursuit son cap.

De même, les barrages hydrauliques modifient les migrations des espèces, les mangroves reculent singulièrement aux quatre coins du monde et les massifs coralliens s’érodent inexorablement. Enfin la surpêche partage son lot de responsabilités (la taille des prises est diminuée régulièrement et ce,
malgré un tonnage en recul). La recherche du profit à court terme ajoutée à
la mécanisation (souvent destructrice d’emplois, de faune et flore)
condamnent l’avenir de la pêche. « Sur 60 espèces pêchées régulièrement, 40
sont en danger5 ».

La question du développement durable n’effleure pas les industriels de la
pêche. L’interventionnisme européen est régulièrement combattu par la
profession. Le trafic maritime intense et les activités des terriens
menacent durablement l’équilibre des océans. Jusqu’à quand ?

Prévention (contrôles) et répression (amendes conséquentes et dissuasives)
pour faire échec aux pollueurs, valorisation du personnel « à bord », le
champ maritime se doit d’être respecté par l’espèce humaine, soutenu par une pédagogie environnementale.

Protection du littoral, éducation dans les clubs de voile, les actions se
développent cependant par le biais associatif pour préserver notre Mer, mais
il est facile de crier au loup(requins) quand ce n’est pas suivi de volonté
politique notoire, les sauvageons rodent ici et là, nous noyant dans le
tourbillon des déréglementations. D’ autant que le combat pour la mer,
contre la pollution et pour la sécurité est vital pour les générations
futures.

Un destin maritime tragique qui attend, en vain, une éclaircie au royaume du
« grand bleu », viendra-t-elle des balises d’une Europe unifiée contre les
pirates ?

Allo ici la mer, à vous la terre.

Gwel@n

1- un cargo le Selendang Ayu, pavillon malaisien échoué en mer de Béring le
10/12/04
La Malaisie (détroit de Malacca) se singularise aujourd’hui pour être le
paradis des pirates et des guerrilleros indonésiens (détournement de bateaux
et conflit d’Atjeh)

2- Fonds d’Indemnisation des victimes des marées noires (Erika & Prestige)

3- Institut Français de la Mer

4- les archipels de Mélanésie et en particulier Tuvalu (déplacement de
population prévu)

5- Les voyous de la mer C.Buchet éd. Ramsay

Messages

  • Et TOTAL fait sa pub ....au Louvre !

    signons la pétition contre le "mécénat" et pour la gratuité pour tous aux musées nationaux --->

    gratuitemuseesnationaux@yahoo.fr

    • Incroyable, on parle de marée noire, de la destruction du littoral, de sa biodiversité, de sa faune...
      Et vous nous la ramener encore avec votre gratuité aux musées nationaux.
      Vous étes vraiment sans gêne ! à la défense de vos petits intérêts...

    • Avant de glapir, réfléchissons (une minute suffira...) :

      Et si justement il y avait un lien entre :

      *****************************************************************
      Les marées noires par un pétrolier lié à TOTAL,
      Le travail forcé en birmanie par la multinationale TOTAL,
      l’explosion de l’usine AZF, filiale de la multinationale TOTAL,
      la "France-Afrique" et la multinationale TOTALE,

      *****************************************************************

      ET le besoin absolu pour la multinationale TOTAL de redresser son image, par exemple en s’affichant "partenaire" du Louvre et en "offrant" la gratuité à ses braves salariés ?
      ***********************************************************************

      TOTAL :
      S’agit-t-il de "nos petits intérêts" ou s’agit-il d’une saloperie mondialement nuisible ?

      Conclusion :

      Avant de glapir, toujours réfléchissons.

      gratuitemuseesnationaux@yahoo.fr

    • Vous défendez la nature et vous avez raison.
      TOTAL s’attaque à la nature ET à la culture.

    • nature et culture, même combat. Boycott du Louvre. Boycott Total. Boycott les cons qui trouvent toujours à redire. Boycott la fin de notre démocratie. Vive la vie, la liberté et la conscience !
      Stella l’intersetellaire.

    • Stella, tu as oublié de boycotter TF1, ma petite chérie ?