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Controverse sur la Libye : Pierre Lévy contre Ignacio Ramonet

par Ignacio Ramonet, Pierre Lévy

Publie le jeudi 29 septembre 2011 par Ignacio Ramonet, Pierre Lévy - Open-Publishing
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Publié il y a cinq mois sur ce site, l’article d’Ignacio Ramonet sur les soulèvements arabes - et en particulier sur la situation en Libye – a suscité des critiques parfois vives dans quelques secteurs se réclamant, en Europe, de la gauche radicale. Il a également fait débat en Amérique latine, comme on a pu le constater lors d’un colloque récemment co-organisé par Mémoire des luttes à Buenos Aires, et dont les principales communications seront prochainement mises en ligne.

Pierre Lévy, rédacteur en chef de Bastille République Nation nous a proposé un texte qui reprend à peu près tous les arguments avancés contre nos positions et celles d’autres secteurs progressistes qui ont condamné aussi bien la dictature sanglante du colonel Kadhafi qu’une intervention de l’OTAN sortant du cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Nous publions ce texte auquel Ignacio Ramonet répond brièvement.

Mémoire des luttes

Contre la banalisation et la normalisation de l’ingérence (Pierre Lévy)

 

En avril dernier, Ignacio Ramonet proposait dans ces colonnes un texte intitulé « Libye, le juste et l’injuste ». La guerre avait été lancée quelques semaines plus tôt, inaugurée par des appareils français qui, les premiers, eurent l’honneur de déverser leurs bombes sur Tripoli. Ce 19 mars, « une onde de fierté parcourt l’Elysée » rapportait alors Le Monde  [1]. A ce moment, les experts et commentateurs n’en doutaient pas : en quelques jours, quelques semaines au plus, le pays serait débarrassé du « tyran » grâce à au soulèvement populaire attendu, facilité par le coup de pouce aérien de la coalition, tout cela illuminé par la sage aura de Bernard-Henri Lévy.

 

Dans son texte, Ignacio Ramonet prenait certes ses distances avec l’OTAN. Il n’en estimait pas moins, dès sa première phrase : « Les insurgés libyens méritent l’aide de tous les démocrates ». Dieu soit loué, certains démocrates n’ont pas lésiné sur l’aide : en cinq mois, plus de 15 000 sorties aériennes ont permis d’offrir quelques milliers de tonnes de bombes, sans parler des missiles dernière génération, des forces spéciales terrestres sous forme d’instructeurs – un cadeau en principe prohibé, mais quand on aime, on ne compte pas. Seule comptait l’issue : victoire Total.


Le jeu de mots est certes facile ; il est cependant inévitable, notamment depuis que Libération [2] a révélé la lettre aux termes de laquelle le Conseil national de transition (CNT) s’était engagé à accorder 35% des concessions du pays au groupe pétrolier « en échange » (c’est le terme employé) de l’engagement militaire français (un document qui a naturellement fait l’objet d’un démenti précipité du Quai d’Orsay). Noble cause que celle du combat pour la liberté des peuples. Au demeurant, cela n’a pas échappé à l’auteur, qui note, à la fin de son article : « L’odeur de pétrole de toute cette affaire empeste ».


Certes. Mais pour autant, il reprend à son compte l’approche d’ensemble des dirigeants occidentaux et des médias qui leur sont liés. En particulier le schéma qui analyse le soulèvement libyen comme partie prenante du « printemps arabe ». Or une telle approche globalisante fait fi de chaque réalité nationale. En l’espèce, elle induit même un contresens.


En Tunisie puis en Egypte, les mouvements populaires, qui n’étaient certes pas réductibles l’un à l’autre, ont cependant revêtu d’importants points communs. Sur le plan intérieur, la mobilisation a vu converger les classes populaires et ce qu’il est convenu d’appeler les « classes moyennes », dans un mouvement dont les exigences sociales étaient inséparables des objectifs démocratiques ; dans chacun de ces deux pays, les luttes et grèves ouvrières des dernières années – durement réprimées – ont constitué un terreau essentiel au développement du mouvement, le tout sur fond d’une pauvreté massive.


Sur le plan extérieur, Zine el-Abidine Ben Ali comme Hosni Moubarak étaient sans conteste des marionnettes du camp occidental, dont ils ont toujours été partie intégrante, tant géopolitiquement, économiquement, qu’idéologiquement.


Fort différente était la situation libyenne. Sur le plan social, tout d’abord : le pays était, de très loin, le plus avancé d’Afrique selon le critère de l’Indice de développement humain (IDH). Il est à cet égard saisissant de compulser les statistiques fournies par le PNUD [3], que cela concerne l’espérance de vie (74,5 ans – avant la guerre, s’entend), l’éradication de l’analphabétisme, la place des femmes, l’accès à la santé, à l’éducation. Les subventions au niveau de vie et à la protection sociale étaient très substantielles. Point n’est besoin de faire partie du fan-club de Mouammar Kadhafi pour rappeler cela.


Par ailleurs, de par son histoire, ce dernier peut difficilement être assimilé à ses deux anciens voisins. Certes, Ignacio Ramonet note avec raison que, depuis le tournant des années 2000, il impulsa un rapprochement progressif avec les Occidentaux. Dans la dernière période, ceux-ci lui déroulèrent le tapis rouge, business oblige. Ils ne l’ont cependant jamais considéré comme « faisant partie de la famille » : trop imprévisible, et surtout n’ayant pas abandonné un discours de tonalité « tiers-mondiste », en particulier au sein de l’Union africaine au sein de laquelle il jouait un rôle tout particulier.


Pour autant, les privatisations et libéralisations mises en route ces dernières années n’ont pas été sans conséquences en termes de classe : une certaine catégorie de la population s’est enrichie, parfois considérablement, en même temps qu’elle intégrait l’idéologie libérale. Une partie de ceux-là même à qui le « Guide » avait confié la « modernisation » du pays, et les contacts privilégiés avec la haute finance mondiale (et son arrière-plan universitaire, notamment aux Etats-Unis) en sont venus à estimer que, dans ce contexte, le dirigeant historique était plus un obstacle qu’un atout pour l’achèvement du processus. Une partie des classes moyennes et de la jeunesse aisée, particulièrement à Benghazi pour des raisons historiques, a donc constitué une base sociale à la rébellion – une rébellion qui fut, dès le début, armée, et non pas constituée de foules pacifiques.


Les innombrables reportages et entretiens avec la jeunesse « anti-Kadhafi » étaient à cet égard édifiants. Le Monde [4] citait ainsi ces jeunes femmes aisées qui criaient « pas de lait pour nos enfants, mais des armes pour nos frères ». Un slogan qui eût probablement stupéfié les manifestants égyptiens. Et qui illustre en tout cas l’absurdité d’une analyse globalisante.


Bref, une absence de revendications sociales, voire une exigence de « plus de liberté économique » ; des appels – pas systématiques, mais fréquents cependant, et qui se confirment aujourd’hui – à une application plus stricte de la « loi islamique » ; des chefs du CNT étroitement liés au monde des affaires occidental, voire formés par lui ; et un mouvement qui n’a pu l’emporter que par la grâce des bombardements otaniens – tout cela ne s’appelle pas précisément une révolution. Symboliquement, le « nouveau » drapeau libyen est l’ancien oriflamme de l’ex-roi Idris Ier, renversé en 1969. Dès lors, le terme qui vient à l’esprit serait plutôt une contre-révolution.


Si on retient cette hypothèse – ne serait-ce qu’au titre du débat – alors l’optique change quelque peu. Cela ne signifie certes pas que les insurgés décidés à liquider Mouammar Kadhafi soient tous des agents occidentaux : beaucoup sont certainement sincères. Mais nombres de Chouans aussi l’étaient, lors des guerres de Vendée. Nombre d’entre eux furent cependant massacrés – parfois aveuglément, mais à bon droit si l’on voulait sauver la jeune Révolution.


En matière de « massacres », du reste, il ne semble pas que les protégés des puissances alliées aient beaucoup à apprendre, c’est le moins qu’on puisse dire. Cela vaut en particulier pour les véritables pogroms qui se sont déroulés – et se déroulent peut-être toujours – à l’encontre des civils à peau noire. Présentés comme des « bavures » par les médias occidentaux faute d’avoir pu être totalement passés sous silence, il semble bien que leur ampleur dépasse très largement ce qui nous fut montré. Surtout, ils témoignent d’un racisme de classe, puisque, Libyens ou immigrés, les Noirs formaient les gros bataillons de ce qu’on pourrait appeler, au sens large, la classe ouvrière, peu en odeur de sainteté parmi les insurgés, en Cyrénaïque particulièrement.


Pour autant, la « protection des civils » n’est pas seulement un sommet d’hypocrisie de la part des dirigeants occidentaux. Elle constitue surtout le chausse-pied de l’ingérence, en absolue contradiction avec le principe fondateur de la Charte des Nations unies : la souveraineté et l’égalité en droit de chaque Etat.


C’est ce principe éminemment progressiste que défendent à bon droit les dirigeants cubains, vénézuéliens et bien d’autres latino-américains, au grand dam de l’auteur. Ce dernier dénonce ainsi l’« énorme erreur historique » qu’aurait constitué leur refus de prendre parti en faveur des rebelles. En adoptant cette attitude, ils apportent au contraire la plus grande contribution qui se puisse imaginer à l’émancipation sociale et politique des peuples. Il est vrai qu’en matière d’ingérence, l’historique sollicitude des Yankee à l’égard de leurs voisins du sud les a vaccinés.


Caracas, La Havane, et d’autres sont accusés par Ramonet de pratiquer une « Realpolitik » selon laquelle les Etats agissent en fonction de leurs intérêts. Heureusement qu’il en est ainsi ! Car l’intérêt d’Etat du Venezuela, de Cuba, et des pays latino-américains (et tout particulièrement des progressistes) est bien de se défendre contre la « légalisation » de l’ingérence qui n’a d’autre objet que de justifier l’immixtion des puissances impériales dans les affaires des autres.


Ignacio Ramonet loue donc la résolution onusienne 1793 autorisant l’emploi de la force contre Tripoli. Il voit dans l’aval préalable de la Ligue arabe un surcroît de légitimité à ce texte. Singulière approche : cette organisation, dont l’inféodation étroite aux Occidentaux n’est pas un secret, ne s’était pas jusqu’à présent illustrée par son engagement concret en faveur de la liberté des peuples (et du peuple palestinien en particulier). Dominée par des poids lourds aussi progressistes que l’Arabie saoudite, elle est un référent incontestable dès lors qu’il s’agit de promouvoir la démocratie…


L’auteur ajoute que « des puissances musulmanes au départ réticentes, comme la Turquie, ont fini par participer à l’opération ». Faut-il comprendre qu’une puissance musulmane a une légitimité toute particulière pour bénir le vol des Rafale et autres Mirage ? Voilà, en tout cas, qui fera plaisir aux Kurdes.


Enfin, pour achever de fustiger Chavez, Castro ou Correa, Ramonet rappelle que « de nombreux dirigeants latino-américains (avaient) dénoncé, à juste titre, la passivité ou la complicité de grandes démocraties occidentales devant les violations commises contre la population civile, entre 1970 et 1990, par les dictatures militaires au Chili, Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay ».


Rappelons à cet égard ce que l’auteur sait mieux que quiconque : en fait de « passivité » ou de « complicité » des « démocraties occidentales », c’est en réalité à l’instigation directe de celles-ci, et avec leur concours actif, que les coups d’Etat sanglants ont été menés à bien. Pour autant, l’on ne sache pas qu’à l’époque, les démocrates de ces pays aient sollicité des raids aériens sur Santiago, ou l’envoi de commandos à Buenos-Aires. C’est par eux-mêmes – et jamais de l’extérieur – que les peuples se libèrent.


Au-delà du cas libyen, c’est bien ce point, le plus essentiel, qui mérite débat entre tous ceux qui se reconnaissent dans le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes – ce qu’on appelait jadis l’anti-impérialisme. Jadis ? En fait jusqu’à ce que la chute de l’URSS et du pacte de Varsovie ouvre la voie à la reconquête de la totalité de la planète par le capitalisme, ses dominations et ses rivalités impériales. Et ne laisse d’autres choix aux pays que de s’aligner sur les canons (au sens religieux) des droits de l’homme, de l’Etat de droit et de l’économie de marché – trois termes devenus synonymes ; ou de se placer sous le feu des canons (au sens militaire) des gendarmes planétaires autoproclamés toute honte bue « communauté internationale ».


A cet égard, on peut évoquer une scène qui se déroula à Bruxelles, lors du sommet européen des 24 et 25 mars dernier. Il est près d’une heure du matin. Le président français déboule dans la salle de presse. Interrogé sur les bombardements engagés cinq jours plus tôt, il jubile : « C’est un moment historique. (…) ce qui se passe en Libye crée de la jurisprudence (…) c’est un tournant majeur de la politique étrangère de la France, de l’Europe et du monde ».


Nicolas Sarkozy dévoilait là en réalité ce qui est probablement l’objectif le moins visible, mais le plus lourd, de la guerre engagée. Le matin même, le conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU qualifiait également d’« historique » la résolution mettant en œuvre la « responsabilité de protéger », pour la première fois depuis l’adoption de ce redoutable principe en 2005. Edward Luck poursuivait : « Peut-être notre attaque contre Kadhafi (sic !) est-elle un avertissement à d’autres régimes » [5].


Certes, en matière d’ingérence armée contre un Etat souverain, ladite « communauté internationale » (à géométrie variable) n’en est pas à son coup d’essai. Mais c’est la première fois que le Conseil de sécurité de l’ONU donne son feu vert explicite, et que le secrétaire général de celle-ci, Ban Ki-moon, joue un rôle actif dans le déclenchement des hostilités. Il faut bien mesurer la portée d’une telle situation : la mise en cause brutale de la souveraineté des Etats légalisée – à défaut d’être légitime. Les oligarchies planétaires dominantes, qui ont pour horizon ultime une « gouvernance mondiale » sans frontière ont ainsi marqué un point considérable : l’interventionnisme (« préventif », précise même M. Luck) peut être désormais la règle.


Cette conception, qui contredit explicitement la Charte des Nations unies, constitue une bombe à retardement : elle sape le fondement même sur lequel celle-ci avait été écrite et pourrait signifier un véritable retour à la barbarie dans l’ordre des relations internationale.


Car la défense sans compromis du principe de non-ingérence ne relève en rien d’un culte intégriste, archaïque et obtus, mais d’abord d’une raison de principe : c’est à chaque peuple, et à lui seul, de déterminer les choix qui conditionnent son avenir, faute de quoi c’est la notion même de politique qui est vidée de son sens – et ce, quels que soient les chemins dramatiques que celle-ci doit parfois affronter.


Il en va de l’ingérence exactement comme de la torture : en principe, les gens civilisés sont contre l’emploi de cette dernière – mais il se trouve toujours quelqu’un pour affirmer qu’« en des cas extrêmes », on doit pouvoir faire une exception (« pour éviter des attentats meurtriers » disait-on lors des « événements » d’Algérie ; pour « éviter le massacre de civils », justifie-t-on aujourd’hui à l’Elysée et ailleurs). Or tout le prouve : dès lors qu’on admet une exception, on en admet dix, puis cent, car on a accepté le débat sordide qui met en balance les souffrances infligées à un supplicié et les gains qu’on en attend, toujours présentés sous un jour humaniste. Il en va de même avec le respect de la souveraineté : une seule exception mène à l’éradication de la règle.


Il n’y a aucune – aucune ! – circonstance qui justifie l’ingérence. Quand bien même Nicolas Sarkozy mènerait une politique totalement contraire aux intérêts de son pays et de son peuple (hypothèse absurde, bien sûr), cela ne justifierait en rien que les avions libyens – ou bengalais, ou ghanéens – ne descendent en piqué sur les Champs-Élysées.


A cet égard, on reste perplexe devant l’affirmation selon laquelle « l’Union européenne a une responsabilité spécifique. Pas seulement militaire. Elle doit penser à la prochaine étape de consolidation des nouvelles démocraties qui surgissent dans cette région si proche ». Force est de constater que Ramonet reprend mot pour mot les ambitions affichées par Bruxelles. Passons sur le « pas seulement militaire » qui signifie, si les mots ont un sens, que l’UE serait fondée à intervenir aussi militairement. Mais cette « responsabilité spécifique » dont ne cessent de se réclamer les dirigeants européens, qui donc leur aurait confiée ? La « bienveillance » qui échoirait naturellement au voisinage et à la puissance ? Voilà précisément la caractérisation même d’un empire – fût-il ici en gestation.


On ne peut s’empêcher de penser au discours que tint à Strasbourg l’actuel président de la République – c’était en janvier 2007, il était en campagne et entendait confirmer son engagement d’« Européen convaincu ». Il exaltait alors « le rêve brisé de Charlemagne et celui du Saint Empire, les Croisades, le grand schisme entre l’Orient et l’Occident, la gloire déchue de Louis XIV et celle de Napoléon (…) » ; dès lors, poursuivait Nicolas Sarkozy, « l’Europe est aujourd’hui la seule force capable (…) de porter un projet de civilisation ». Et de conclure : « je veux être le président d’une France qui engagera la Méditerranée sur la voie de sa réunification (sic !) après douze siècles de division et de déchirements (…). L’Amérique et la Chine ont déjà commencé la conquête de l’Afrique. Jusqu’à quand l’Europe attendra-t-elle pour construire l’Afrique de demain ? Pendant que l’Europe hésite, les autres avancent ».


Ne voulant pas être en reste, Dominique Strauss-Kahn appelait de ses vœux, à peu près à la même époque, une Europe « allant des glaces de l’Arctique au nord jusqu’aux sables du Sahara au sud (…) et cette Europe, si elle continue d’exister, aura, je crois, reconstitué la Méditerranée comme mer intérieure, et aura reconquis l’espace que les Romains, ou Napoléon plus récemment, ont tenté de constituer  ». Du reste, la plus haute distinction que décerne l’UE a été baptisée « prix Charlemagne » – indice de ce que fut l’intégration européenne dès son origine, et n’a jamais cessé d’être : un projet nécessairement d’essence impériale et ultralibérale.


Le débat ne porte donc pas sur le point de savoir si le colonel Kadhafi est un enfant de chœur exclusivement préoccupé du bonheur des peuples, mais bien sur ce qui pourrait caractériser le monde de demain : le libre choix de chaque peuple de déterminer son avenir, ou la banalisation et la normalisation de l’ingérence, fût-ce sous les oripeaux des « droits de l’Homme » ?


Car il faut rappeler une évidence : l’ingérence n’a jamais été, et ne sera jamais, que l’ingérence des forts chez les faibles. Le respect de la souveraineté est aux relations internationales ce que l’égalité devant le scrutin – un homme, une voix – est à la citoyenneté : certes pas une garantie absolue, loin s’en faut, mais bien un atout substantiel contre la loi de la jungle. Celle-là même qui pourrait bien s’instaurer demain sur la scène mondiale.


Et si tout cela parait trop abstrait, l’on peut revenir à l’histoire récente de la Libye. Après avoir été pendant des années soumis à l’embargo et traité en paria, le colonel Kadhafi a opéré le rapprochement évoqué ci-dessus avec l’Ouest, ce qui s’est notamment concrétisé, en décembre 2003, par le renoncement officiel à tout programme d’armement nucléaire en échange de garanties de non-agression promises notamment par Washington. Force est de mesurer, huit ans plus tard, ce que valait cet engagement : il a été tenu jusqu’au jour où l’on a estimé qu’on avait des raisons de le piétiner. Du coup, aux quatre coins du globe, chacun est à même de mesurer ce que vaut la parole des puissants, et quel prix ils accordent au respect des engagements souscrits.


Les dirigeants de la RPDC (Corée du Nord) se sont ainsi félicités publiquement de ne pas avoir cédé aux pressions visant à leur faire abandonner leur programme nucléaire. Ils ont eu raison. Il serait logique qu’à Téhéran, à Caracas, à Minsk et dans bien d’autres capitales encore, on tire également les conséquences qui s’imposent. Ce serait même parfaitement légitime.


A peine quelques mois avant la Libye, il y eut la Côte d’Ivoire – autre fierté sarkozienne : déjà le Conseil de sécurité de l’ONU y avait béni la politique de la canonnière, au seul prétexte de l’irrégularité alléguée d’une élection – une première !


Et déjà les Occidentaux briquent leurs armes (militaires et idéologiques) pour de prochaines aventures. Ainsi « Paddy » Ashdown – qui fut notamment Haut Représentant de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine pendant quatre ans… – vient-il de confier au Times [6] qu’il convenait désormais d’adopter et de s’habituer au « modèle libyen » d’intervention, par opposition au « modèle irakien » d’invasion massive, qui a montré ses insuffisances.


Pour sa part, le secrétaire général de l’OTAN, plaidait, le 5 septembre, pour que les Européens intègrent mieux leurs moyens militaires en cette période de restrictions budgétaires. Car, pour Anders Fogh Rasmussen, « comme l’a prouvé la Libye, on ne peut pas savoir où arrivera la prochaine crise, mais elle arrivera ». Voilà qui a au moins le mérite de la clarté.


A cette lumière, est-il bien raisonnable d’analyser la crise syrienne comme le soulèvement d’un peuple contre le « tyranneau » Bachar El-Assad ? Il n’est pas interdit de penser au contraire que ce dernier est en réalité « le suivant » sur la liste des chancelleries occidentales. Dès lors, n’y a-t-il rien de plus urgent, au regard même de la cause de l’émancipation des peuples, que de s’aligner, fut-ce involontairement, sur ces dernières ?


Eu égard aux engagements d’Ignacio Ramonet, on ne lui fera pas l’injure de l’assimiler à la « gauche », qui a depuis longtemps renoncé à la mémoire des luttes. Mais force est de constater qu’il se situe en l’espèce dans la foulée de cette dernière qui a sans hésiter choisi son camp dans l’affaire libyenne. Ce qui illustre une nouvelle fois ce triste paradoxe de notre époque : les forces du capital mondialisé et de l’impérialisme revigoré trouvent désormais l’essentiel de leurs munitions idéologiques à « gauche » – des « droits de l’Homme » à l’immigration, de l’écologie au mondialisme (qui est l’exact contraire de l’internationalisme). Mais cela est un autre débat.


Quoique.



Notes :

[1Le Monde, 09/04/11

[2Libération, 01/09/11

[3Bastille-République-Nation du 27/04/11

[4Le Monde, 14/04/11

[5] Interview publiée par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, 24/03/11

[6 The Times, 26/08/1

 

Source : medelu.org





Réponse d’Ignacio Ramonet : Massacrer à bon droit ?


Cinq mois après avoir écrit "Libye, le juste et l’injuste", je ne vois pas une virgule à y changer. Et ce ne sont certainement pas les arguments avancés par Pierre Lévy qui m’inciteraient à le faire.


Car quand j’affirme que "les Etats progressistes d’Amérique latine" – contrairement à ce que semble croire obstinément Pierre Lévy, je ne vise pas tel ou tel pays en particulier mais tous, aussi bien ceux membres de l’ALBA que l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay - auraient dû exprimer sans attendre leur solidarité avec les peuples arabes révoltés contre les dictatures, je ne suis nullement en train de dire que j’approuve l’intervention militaire des forces de l’OTAN en Libye.


Et ce n’est pas parce que celle-ci est condamnable et criminelle, ou que la naissance du mouvement populaire en Libye a rapidement laissé place à une insurrection militarisée dans le cadre d’une guerre civile, que le silence et la non solidarité des progressistes latino-américains sont justifiés. Chacun voit bien qu’il s’agit de réalités différentes.


La vérité, je le répète, est que la diplomatie latino-américaine a commis une erreur stratégique majeure, dont elle supportera les conséquences longtemps. Et que la jonction historique - possible, virtuelle - entre les principales forces progressistes du monde, celles d’Amérique latine, et les forces populaires émergentes dans le Monde arabe a été ratée.


Il va de soi que nul ne réclamait des Etats progressistes latino-américains une quelconque (et absurde) intervention militaire en faveur des révolutions populaires arabes. Mais tout simplement une déclaration de solidarité avec ceux qui, en Tunisie et en Egypte, ainsi qu’en Lybie ou en Syrie, se sont levés contre des régimes tyranniques. Elle ne vint jamais.


Recourir à des schémas figés pour justifier cette erreur est ridicule. L’histoire concrète suit toujours des chemins sinueux qui défient le confort des raisonnements idéologiques. Ici encore, raisonner en termes manichéens produit des monstres.


J’insiste sur ceci : en matière de droit international, il faut avancer vers un monde plus juste, plus humain, plus civilisé. On ne peut plus accepter, au nom de la raison d’Etat (définie en 1648 par le Traité de Westphalie qui mit fin, en Europe, à la guerre de Trente ans), qu’un pouvoir non légitime (c’est-à-dire non élu) exerce un droit de vie, de mort et de terreur sur ses propres citoyens.


Enfin, je réprouve radicalement cet étrange raisonnement de Pierre Lévy selon lequel, en certaines circonstances, des Etats seraient autorisés à "massacrer à bon droit". L’expérience historique a définitivement démontré que nulle construction politique de progrès ne peut être édifiée sur la base d’une si exécrable pensée.

http://www.michelcollon.info/Controverse-sur-la-Libye-Pierre.html

Messages

  • Il n’est pas si facile en effet de se positionner exactement .
    Mais avec le temps, les choses se décantent.
    On attendrait maintenant d’IGNACIO RAMONET qu’il dénonce les bombardements de l’OTAN contre des populations civiles à Syrte et Bani Walid, en (légère) contradiction avec la résolution 1973 du "machin" et prenne position contre ce nouveau pouvoir qui tolère les massacres d’africains noirs considérés comme mercenaires. C’est trop demander ?

    Qui sont maintenant les "rebelles " en Libye ?

    Quant à demander à Chavez, qui est un des prochains sur la liste, de prendre parti pour le CNT et donc l’ingérence humanitaro-pétrolière, ça nécessite de sérieuses contorsions !
    Le campisme, c’est pas bien ! La connerie non plus !

  • TOUT LE MONDE PEUT SE TROMPER , et INACIO RAMONET n ’est pas le seul à gauche à avoir pris de positions pro-CNT au début du conflit , ainsi le PCF et NPA étaient signataires d’une motion que n ’aurait pas désavoués OBAMA et SARKOZY , depuis le PCF et le NPA ont rectifé le tir ...

    En persistant dans son analyse INACIO RAMONET nie la réalité et refuse de reconnaitre que les rebelles sont manipulés par l’occident et les kadafistes qui ont peut-être des objectifs contraires mais sont provisoirement alliés contre le peuple lybien et son droit à disposer de son avenir ...

    SUR LE PROBLEME LYBIEN , RAMONET ET HENRY LEVY sont des alliés objectifs .

    • dans mon message j ’écris TOUT LE MONDE PEUT SE TROMPER...et c’est ce que je viens de faire en écrivant "Kadhafiste" au lieu "d AL QUAIDA" ...mes excuses pour ce lapsus qui rendait peu compréhensible ma prise de position

    • Erreur abosolue concernant le NPA, qui a dénoncé immédiatement l’agression impérialiste.
      Un article parmi d’autres (faire recherche Libye sur son site)
      http://www.npa2009.org/content/la-guerre-imp%C3%A9rialiste-et-contre-r%C3%A9volutionnaire-en-libye

    • FAUX LUIS , cette position du NPA ET DU PCF a été d’ailleurs été dénoncée à plusieurs reprises sur BC y compris par des membres du NPA (de la tendance claire , je crois ) et le texte signé par LE NPA LE PCF sur l intiative du RASSEMBLEMENT DE SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE LYBIEN
      a été publié intégralement sur BELLACIAO ...

      Le NPA et LE PCF y sont en bonne compagnie car pour la FRANCE les signataires sont entre autres : ATTAC , LDH , EUROPE ECOLOGIE LES VERTS, PG etc ...

      fait une petite recherche dans les articles parus sur BC et tu verras que comme je l’écris TOUT LE MONDE PEUT SE TROMPER Y COMPRIS LE NPA ...

    • LUIS pour t’aider à vérifier que le NPA demandait bien la reconnaissance du CNT :

      sur google , tape : rassemblement de solidarité avec le peuple lybien
      sur le site du NPA qui publie l ’appel des partis signataires tu pourras verifier que l ’argumentation développée identique à celle des occidentaux qui a entrainé le vote de l ONU pour intervenir militairement notamment la référence à de prétendus massacres en préparation et la demande de reconnaitre le CNT comme SEUL REPRESENTANT LEGITIME DU PEUPLE LYBIEN ...

      la gauche française dans son ensemble a donc tacitement joué le jeu de ceux qui avaient de longues date planifié l’intervention armée ...LE PCF ET LE NPA ont par la suite rectifié et adopté la position "ni KADHAFI ni LE CNT " ce n est pas le cas d INACIO RAMONET qui persiste , malgré les faits et les aveux même des membres de la coalition , a soutenir les soi-disant révolutionnaires .

    • Soyons précis : voici l’appel unitaire.
      « Le samedi 19 Mars 2011 Appel du Collectif de solidarité avec le peuple libyen

      Depuis le soulèvement du 17 février 2011, Mouammar Kadhafi commet de véritables crimes contre le peuple libyen, en toute impunité, alors que les gouvernements occidentaux et les dictatures du monde arabe hésitent, tergiversent, font mine de s’entendre sur une éventuelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, voire sur des « modalités d’intervention militaire ». Sur le terrain, la machine de guerre du dictateur se déploie impitoyablement : ville après ville, l’insurrection populaire est écrasée par les gardes prétoriennes dévouées à Kadhafi et à ses fils, semant une terreur de masse contre les populations civiles – en attendant la « boucherie finale » promise à la ville de Benghazi. Une véritable contre-révolution, criminelle, est en marche en Libye : mobilisons-nous dans l’urgence, soyons nombreux pour apporter notre soutien au peuple libyen en danger.
      • Halte aux massacres et aux bombardements du peuple libyen
      • A bas la dictature, et justice exemplaire contre les crimes de Kadhafi
      • Arrêt des livraisons d’armes au dictateur
      • Dénonçons la duplicité des gouvernements arabes et la complicité des gouvernements occidentaux
      • Reconnaissance du Conseil national de transition intérimaire, seul représentant légitime du peuple libyen
      • Solidarité avec le peuple libyen en lutte pour les libertés et la démocratie
      Solidaires de cet appel et premiers signataires 
 :
      Collectif libyen du 17 février, Collectif tunisien Sidi-Bouzid, Comité de solidarité avec la lutte du peuple peuple égyptien, le Comité marocain de suivi du 20 février, Collectif d’Algérien(ne)s de soutien à la lutte en Algérie pour le changement et la démocratie 
 ASDHOM, ATMF, ATTAC, CFDA, CRLDHT, FTCR, LDH, Manifeste des libertés, MRAP, Union syndicale Solidaires 
 Etoile nord-africaine, Europe Ecologie-les Verts, NPA, PCF, PG, PIR, PCOT »

      Comme d’autres appels aussi large, il est fait de compromis.
      Le NPA, toujours unitaire pour quatre, en fait trop, sacrifie trop souvent pour "l’unité"’, c’est un autre débat…
      Surtout, l’agression n’avait pas encore eu lieu ni été décidée.

      Mais dès l’intervention, Déclaration NPA Rassemblement en soutien au peuple Libyen (24 mars) :
      « La population libyenne qui s’est soulevée contre Kadhafi fait face aujourd’hui à un déchainement de violence meurtrière. Pris de peur le dictateur voudrait noyer la révolte dans un bain de sang. Notre solidarité pleine et entière va au peuple libyen auquel il faudrait donner les moyens de se défendre, les armes dont il a besoin pour chasser le dictateur, conquérir la liberté et la démocratie. Là n’est pas l’objectif des décisions de l’ONU et de la coalition militaire dirigée par la France et l’Angleterre qui s’apprêtent à intervenir en Libye. Les mêmes n’ont rien dit contre l’intervention des troupes saoudiennes contre la révolte au Bahreïn. Les grandes puissances veulent saisir l’occasion que leur procure la folie du dictateur pour tenter de reprendre la main dans la région, riche en pétrole, tout en se donnant le beau rôle de défenseur des peuples.

      Comment donner un quelconque brevet de sincérité humanitaire au gouvernement français qui depuis trois mois n’a manifesté aucune solidarité avec les soulèvements populaires et les révolutions en cours dans les pays du Maghreb et du Machrek ? Comment oublier un demi-siècle de soutien des grandes puissances aux dictatures les plus sanglantes. Du Kosovo à l’Afghanistan en passant par l’Irak, la liste est longue des interventions de l’impérialisme qui sous des prétextes humanitaires n’ont fait qu’aggraver les situations locales. L’intervention militaire n’est pas la solution et le NPA met en garde contre une nouvelle escalade militaire qui se profile, contre les visées impérialistes pour un contrôle de la région et contre une ingérence dans les processus révolutionnaires en cours. Il réaffirme son soutien aux insurgés libyens contre la dictature comme aux révolutions tunisienne et égyptienne. »

      Et le 31 Mars 2011 appel à un
      « Rassemblement contre l’intervention impérialiste en Libye, l’engrenage militaire et pour l’arrêt des bombardements . »
      En plus des dizaines d’articles et communiqués dénonçant l’agression impérialiste !

      La vraie question, c’est l’insuffisance de solidarité dès le départ avec le peuple libyen, contre le dictateur et ses maitres impérialistes.
      Aujourd’hui, c’est le peuple syrien qui appelle.

    • d ’accord avec toi LUIS pour reprendre ton expression "compromis" : au début de "l insurrection lybienne" il faut reconnaitre sans tortiller du cul que le PCF et le NPA se sont "compromis’’ avec l impérialisme ...

    • SUITE : LUIS tu prétends que lorsque le NPA (et le PCF) ont signé cette motion ils ignoraient qu’ une résolution de l ONU pour décider une interention armée était sur le point d’être votée :
      FAUX , la motion est datée du 19 mars et le 17mars L ONU a déja autorisé les bombardements et le premier de ces bombardements a lieu le ...19 mars !!!

      quand vas tu ouvrir les yeux et cesser de dédouaner le NPA ( et le PCF) ?

    • Il n’a rien à dédouaner : unitaire c’est en général utile, mais c’est un compromis, une concession le plus souvent.
      L’important c’est le NPA n’a jamais approuvé l’intervention, au contraire, dès les bombardements ont commencé, le NPA n’a céssé de dénoncer l’impérialisme, là comme ailleurs.
      Suffit de lire ci-dessus ou sur son site.
      Pour le PC et le PG, Richard, tu pourrais expliquer, car c’est un peu compliqué, j’en conviens...

    • D’abord unitaire c’est en général utile, mais c’est un compromis, une concession le plus souvent.
      L’important c’est que le NPA n’a jamais approuvé l’intervention, au contraire, dès les bombardements ont commencé, le NPA n’a céssé de dénoncer l’impérialisme, là comme ailleurs.
      Suffit de lire ci-dessus ou sur son site.
      Pour le PC ou le PG, effectivement, c’est un peu compliqué, j’en conviens...

    • lire la declaration du poi a l’epoque comment peut on encore s’en remettre a des institutions comme l’onu et lue quand on se pretend anticapitaliste .

    • OK LUIS , je ne place pas le NPA, le PCF et le PG sur la même ligne ...

      Comme je l ai écrit le NPA et le PCF ont pris après cette signature et les premiers bombardements une position clairement anti-impérialiste , cela a été un peu plus compliqué pour le PCF que pour le NPA car ses représentants du FDG au parlement européen ont approuvé l ’intervention tandis que ses députés à l’assemblée nationale condamnaient sans ambiguité l’ agression des armées US et française et les massacres de civils innocents .

      LE PG quand a lui dans la foulée de MELENCHON a approuvé sous des faux prétextes humanitaires , les bombardements se rangeant sans aucun remord derrière le PS , démontrant ainsi que son positionnement anti-capitaliste c’est du bidon et un stratagème pour plumer la volaille communiste .

      Pour en revenir au sujet , INACIO RAMONET , lui , ne reconnait pas s’être trompé , il persiste et signe alors que les preuves s’accumulent pour démontrer que KADHAFI et ses soi-disants massacres en préparation n’ étaient que des prétextes pour justifier une intervention armée préparée de longue date .

      PIRE , RAMONET , accuse les pays progressistes latino-américain d ’avoir commis une erreur historique en ne soutenant pas les rebelles ,il établit un amalgame avec les autres révolutions arabes qui n ont pourtant rien avoir avec la révolte lybienne et cela INACIO RAMONET ne peut l’ignorer ...Son entêtement a vouloir justifier sa position initiale pro-CNT le conduit à travestir la réalité et à faire porter à d ’autres qu a l ’impérialisme , la responsabilité de l ’échec de la "révolution lybienne" .

      LA VERITE EST TOUJOURS REVOLUTIONNAIRE , visiblement sur la LYBIE, INACIO RAMONET , l’ a oublié .

      j’ai commencé mes interventions par : TOUT LE MONDE PEUT SE TROMPER ... certes , mais à condition de le reconnaitre sinon l’erreur devient inexcusable ...

    • La position du Pcf ??????

      A été de faire voter l’accord du parlement européen a la résolution pour déclencher la guerre en Libye, et cet position n’a pas change il a tous le temps demande de respecte "a la lettre" la résolution 1973, même l’intervention de Roland MUZEAU le rappelle...

      La direction du PCF cherche de nous faire croire que la résolution est bonne si seulement les bombardement sont ciblé, mais si sont massif il s’oppose...

      Bref le PCF n’a pas en aucun cas pris une position claire contre la guerre, mais une position de "détaille" sur la manière de la faire...

    • Merci Richard pour l’explication.
      En fait, ce que je ne sais pas, c’est si la différence existe vraiment dans le PCF, ce que semble relativiser ou nier (?) Roberto, et si elle existe, pourquoi les députés PCf ont eu une attitude différente des parlementaires européens PCF. Un moment différent, une intervention de la direction, ou des analyses vraiment différentes, de fond ou improvisées ?

      Par aileurs, je me demande aussi si la version du PG est exacte : Mélenchon aurait fait au départ ’cause commune’ avec les parlementaires européens PCF. Mais Mélenchon (le PG c’est lui...) a-ti-il dénoncé l’agression impérialiste depuis ?
      Merci d’avance !