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En privilégiant des secteurs de pointe, certaines professions sont dépréciées.

Publie le jeudi 21 juillet 2005 par Open-Publishing

de ichlo

Oui, oui, certes, la France ne devrait pas trop avoir à se plaindre puisqu’elle justifie d’une position internationale plutôt enviable grâce à de nombreux atouts industriels, scientifiques et financiers mais cela ne lui donne pas le droit d’en faire l’argument indélébile de la légitimité incontournable à laquelle les trois derniers gouvernements qui se sont succédés aux frontières élyséennes et aux marches de Matignon ; tarte à la crème des pays qui "vont bien", ce sur quoi sembleraient se reposer chaque dirigeant mésestimant ou estimant que ce n’est pas encore l’heure de s’attaquer efficacement sur la dégradation sociale.

Face aux prérogatives des hautes technologies, la dégradation de la cohésion sociale tire vers le bas ce qui prétendument sert à nourrir le haut. En effet, la recherche etc est l’une des meilleure au monde mais les salaires ne sont pas mirobolants une fois passé les quelques principaux postes à pourvoir. De petits labos vivent autour du SMIC professoral... C’est donc toujours vers les mêmes, « la tranche des bas salaires » dirait Arlette Laguiller que les principales ponctions de l’effort étatique qui nous pousse à tous les sacrifices pour nous maintenir à notre rang mondial. Des catégories sociales plus moyennes se sentent également affectées, n’en est que l’exemple des suppressions de postes dans l’Education nationale où encore une rentrée scolaire s’annonce avec des classes surchargées et des professeurs en sous effectifs.

Pire que cela on demande - mais les Recteurs n’ont pas encore obtenus satisfaction - encore aux professeurs ou maîtres des écoles d’effectuer environ six ou sept heures supplémentaires pour incrémenter le soutient scolaire d’une assistance en supplément auprès des élèves aux résultats scolaires pas à la hauteur des niveaux requis... Mais il est des politiques qui ne sont également pas à la hauteur dès lors que nous ne prenons pas à bras le corps la remise en cause de bout en bout des systèmes de gestion autocratiques et spéculatifs qui, de part leur intransigeance, découlent directement sur les situations problématiques que les nouveaux projets rencontrent à chaque fois qu’ils se heurtent aux multiples revendications plus que justifiées dont font preuves les salariés et les syndicats à chaque fois mobilisés par peur de perdre ce qu’il leur reste comme derniers droits que les pouvoirs droitiers leur retranchent selon des désirs transformés en nécessité de l’appauvrissement des « petits » revenus tandis que les grandes fortunes s’accroissent lorsqu’on est encore en mesure de les contrôler ou disparaissent dans des réseaux de paradis fiscaux que certaines banques consentantes protègent et encouragent...

C’est affligeant de se rendre compte à quel point cette donnée immanente du pouvoir économique qui se joue des salaires peut alimenter de « ouiouisme » et d’abnégation devant le dessein européen comme si cette Europe acquise aux causes de ses dirigeants devaient impérativement se poursuivre en tirant sur les mêmes secteurs indéfiniment. De perdre l’Europe, ils perdraient leurs petits avantages, lourds de conséquences pour les plus nombreux d’entre nous est-on en droit de se demander. Cruelle également que cette inéluctabilité de l’orientation économique qui puise et espère projeter sur des professions spécifiques, le social tiens par exemple, pour décrier de mauvaises applications dans les objectifs, comme quoi le salarié serait encore une fois coupable de tous les mots voudraient-ils encore nous faire croire alors que nous le savons bien qu’infirmières, éducateurs et travailleurs sociaux ne cessent de participer aux manifestations apeurés par le manque de moyens et une considération limitée de leurs salaires, que ceci s’effectue sous la droite ou avec la gauche presque, quoi qu’il reste à préciser que cette conception déviante puisse être due à la cohabitation qui joue ici un rôle néfaste sur les considérations de survol que tout un chacun est en droit d’émettre.

Le fait de ne pas rendre prioritaires les professions « sociales » traduit une franche volonté à rendre minimale la défense des individus et faire passer la force policière en travers du lien social au-delà du simple fait de faire de ces métiers des secteurs peu attirants et d’invalider les sacerdoces de ces hommes de terrain dévoués qui n’ont, souvent, pas le même langage que les pouvoirs dont ils dépendent. Aujourd’hui, il semblerait que le pouvoir n’est plus vraiment à l’écoute de cette réalité de terrain et qu’il préfère rendre plus crédibles les solutions « karchers » par l’application de lois d’exceptions issues des mesures d’urgence, chapes de fond et de plombs des politiques propices à cela. Une fois les élections gagnées ces mêmes politiques alors arrivées au pouvoir n’ont plus qu’à réintroduire un vecteur de résurgence des terrorismes - ils aiment bien provoquer et taper dedans ( ! ) - pour s’assurer un inébranlable règne par l’irrévocable sécurité qu’ils représentent alors, au prix de leurs nombreux efforts entrepris !