Fonds de pension...

de Michel MENGNEAU

A l’instar de beaucoup de gens je jette souvent un oeil distrait sur les sondages car souvent orientés ils ne répondent pas aux vraies questions. Pourtant celui qui fait l’objet de mon commentaire m’a interpellé pour plusieurs raisons.

D’abord je vous fais part du copier du site web de Ouest-France sur lequel est paru cet entrefilet.

Jusqu’où les Français sont-ils prêts à aller pour régler la question des retraites ?

Un sondage Ifop publié ce dimanche par dimanche Ouest-France apporte une réponse : seulement 44% sont favorables à un allongement de la durée de cotisation ; ils ne sont que 38% à être favorables à un recul de l’âge du départ à la retraite au-delà de 60 ans. En revanche, une large majorité des personnes interrogées (67%) est favorable au prélèvement de cotisations sociales sur les stocks options. Et 57% des Français, selon ce sondage Ifop, seraient prêts à ce que l’on complète le système de retraites par répartition au moyen de fonds de pension.

Donc à priori plus de la majorité des français serait favorable aux fonds de pension...

La première interrogation est d’ordre technique car l’on ne connaît pas comment les questions furent posées, dont on sait que la forme, plus que le fond, influe énormément sur la réponse. Donc on peut s’attendre de la part d’Ifop à ce que l’orientation du questionnaire se fasse de manière à favoriser le système capitaliste, d’où des doutes sur ce pourcentage.

Il en ressort néanmoins que même si l’on amoindri la porté de ce résultat en posant la vraie question, il reste encore un nombre important de gens intéressés par ce principe.

En premier, on peut se demander si les interrogés savent vraiment ce qu’est un fond de pension ? Sans doute beaucoup voient dans ce système une sorte de caisse complémentaire à la retraite par répartition et qui permettrait de récupérer mois par mois lors de la retraite les sous que l’on a mis de coté pendant la période d’activité.

En effet, ça ressemble à cela, mais avec toutefois des nuances de taille.

Pour simplifier, en quelques mots on peut dire d’un fond qu’il s’agit d’un organisme financier qui collecte l’épargne des actifs pour la placer aux meilleures conditions du marché.

Donc le monsieur qui verse des sous au fond de pension boursicote sans le savoir, c’est bien là qu’il y a danger !

On connaît le charivari actuel qui secoue le monde de la finance et par essence celui des spéculateurs à la suite des problèmes dûs aux subprimes qui indirectement touchent aussi les fonds de pensions. Comme il n’y a pas de meilleur exemple, il suffit de se souvenir de la mésaventure arrivée aux salariés d’Emron qui avaient mis tout leurs bas de laine dans les fonds de pension de l’entreprise...

Pour plus d’explications je reprendrais ici un passage des « Dix arguments contre les fonds de pension » de J. Nikonof, excellent article paru le 6 septembre 1999 dans « l’Huma ».

Nikonof nous dit par exemple : « Des qu’un système de retraite est organisé selon le principe des cotisations définies, il est conçu pour transférer les risques financiers et boursiers des entreprises vers les salariés et les retraités ». De plus, la cotisation est établie de façon bien déterminée, mais la retraite sera fluctuante avec les évolutions de la bourse.

Pour conclure, en peu de mots tous les arguments sont là pour dissuader ceux attirés par les sirènes des fonds de pension. Donc, il est important de communiquer ces arguments à ceux qui les ignorent, et je recommande par la même occasion de lire l’article de Jacques Nikonof...