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G8 - Gênes : audience préliminaire contre 47 agents des forces de l’ordre

Publie le mardi 26 octobre 2004 par Open-Publishing


de Enrica Bartesaghi

Cher ami, chère amie,

Comme tu l’as peut-être appris par la presse ou sur notre site www.veritagiustizia.it , dans les mois à venir commencera l’audience
préliminaire contre 47 fonctionnaires et agents des forces de l’ordre et du
corps des Gardiens de prison, médecins et infirmiers.
12 carabiniers
14 agents de police
16 gardiens de prison
5 médecins ou infirmiers
accusés des violences commises à l’endroit des personnes appréhendées et
arrêtées du vendredi 20 au dimanche 22 juillet 2001, dans la caserne de
Gênes, Bolzaneto.

Nous pensons qu’il est superflu de te faire remarquer l’importance de ce
procès qui donne la possibilité à tous ceux qui, ces jours-là, furent
victimes des violences, de pouvoir obtenir la condamnation d’au moins
quelques-uns des responsables et d’être indemnisés pour les dommages subis,
aussi bien physiques que moraux.

Mais la route est encore longue, il ne s’agit là que de l’audience
préliminaire au terme de laquelle le Juge pour les Enquêtes Préliminaires
décidera s’il envoie les accusés devant les tribunaux, après quoi commencera
le procès proprement dit qui pourra amener aux condamnations.

A cette phase, certains des accusés pourraient demander que le procès se
déroule selon le « rite abrégé », c’est-à-dire sans aucun approfondissement
et sans débat public ; d’autres pourraient « pactiser », c’est-à-dire se
mettre d’accord sur une peine ; pour d’autres, enfin, il pourrait y avoir
classement, c’est-à-dire qu’ils seraient acquittés avant même le procès
public.

C’est pourquoi nous ne pouvons être sûrs de rien et nous nous préparons à
participer à l’audience préliminaire de manière à pouvoir peser par notre
présence.

L’instrument technique que nous pouvons utiliser est la constitution en
partie civile grâce à laquelle les victimes du délit peuvent demander une
indemnisation des dommages subis et participer au procès avec un rôle actif.

Cette possibilité n’est pas réservée à ceux qui étaient physiquement
présents à l’intérieur de la caserne de Gênes Bolzaneto ; les parents et la
famille proche de ceux qui ont subi des lésions peuvent aussi se constituer
partie civile, dans la mesure où, eux aussi, ont subi un dommage en
conséquence des délits commis.

Nous estimons qu’il est très important que tous ceux qui ont subi des
violences et des dommages se constituent partie civile.

Nombre d’entre eux ont perdu pour de nombreuses heures, des jours entiers,
des enfants, des parents, des femmes, des maris, des camarades, engloutis
par l’horreur de Bolzaneto sans rien pouvoir savoir de leurs proches.

Tous ceux qui ont été privés de leur liberté et enfermés dans la caserne de
Bolzaneto n’ont en effet pas pu contacter leurs parents, leurs conjoints ou
leur consulat.

Dans le procès pour les faits de l’école Diaz (les audiences préliminaires
se déroulent ces jours-ci), j’ai demandé et obtenu de me constituer partie
civile en tant que mère d’une des victimes de la violence perpétrée à la
Diaz. Je ferai la même demande pour le procès de la caserne Bolzaneto,
toujours en ma qualité de mère d’une des victimes des violences et des abus
perpétrés à la caserne de Bolzaneto contre ma fille, pour les dommages que
j’ai subis suite à sa disparition pendant plus de 24 heures.

Nous considérons qu’il est très important que tous ceux qui ont subi des
violences et des dommages, et éventuellement leur conjoint, se constituent
partie civile.

C’est pourquoi, si tu penses procéder de la manière indiquée et que tu n’as
pas d’avocat nous te demandons de nous contacter ; nous nous chargerons de
te donner toutes les informations nécessaires et, si tu le juges bon, de t’
indiquer un avocat de ta région.

Même si tu as déjà un avocat et que tu veuilles être tenu informé des
initiatives du Comité à l’occasion du procès, tu peux nous écrire, à notre
adresse :info(at)veritagiustizia.it

Au moyen de ton adresse mail et/ou de ton numéro de téléphone, nous te
contacterons pour t’informer des initiatives que notre comité est en train
de préparer en vue du procès et pour te fournir toute autre information
nécessaire

Cordiales salutations,

Enrica Bartesaghi
Présidente du comité vérité et justice pour Gênes

www.veritagiustizia.it
info(at)veritagiustizia.it
Le Comité Vérité et Justice pour Gênes recueille des fonds pour la défense
de ceux qui ont été victimes de la répression des forces de l’ordre à Gênes
en juillet 2001.

ccp 34566992 ABI 07061 CAB 01400
intestato Comitato Verità e Giustizia per Genova

Traduit de l’italien par Karl et Rosa - Bellaciao