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Jean-Luc Mélenchon : « Mieux vaut être seul que mal accompagné » (video du discours de Jean-Luc Mélenchon à Toulouse)

par Rachid Laïreche

Publie le mardi 30 août 2016 par Rachid Laïreche - Open-Publishing
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Signez cette pétition : Communistes, nous soutenons Jean-Luc Mélenchon pour 2017 ici : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article151154

Le candidat à la présidentielle a fait sa rentrée à Toulouse devant 2 500 personnes. Il a insisté sur l’importance du « vivre ensemble », égratigné ses adversaires et appelé, sans le nommer, le PCF sans le nommer à le soutenir dans sa recherche de parrainages.

Un retour en hauteur. Jean-Luc Mélenchon donne rendez-vous au parc de l’Observatoire à Toulouse, sur la colline de Jolimont. Le programme du jour : pique-nique et discours du candidat. Les militants arrivent en nombre. Les générations se mélangent. Ils déjeunent sous un ciel capricieux. Certains se posent sur la pelouse, d’autres s’installent à table : l’ambiance est cool. Les fidèles de Jean-Luc Mélenchon rôdent autour du petit coin réservé à la presse. Eric Coquerel, le coordinateur du Parti de gauche, est en forme après de longues vacances au soleil. « La dynamique est bonne », juge-t-il. Il évoque les communistes qui tiennent actuellement leur université d’été à Angers et espère « qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments ». Comprendre : soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Danielle Simonnet, coordinatrice du Parti de gauche, elle, parle de la « nécessité de réinventer la manière de faire de la politique » et revient sur le hit de l’été : « Nous assumons notre pensée. Le burkini n’est pas un habit neutre : il relève de l’infériorité de la femme. Mais légiférer sur ce sujet n’est pas un acte républicain. » Puis, elle s’interroge. « Il était où l’été dernier Valls lorsque le roi d’Arabie Saoudite a privatisé une plage dans le sud de la France ? »

L’ancien socialiste Liêm Hoang-Ngoc est, lui aussi, dans les parages. Danielle Simonnet le tire par la manche sous notre regard. « Vous connaissez Liêm Hoang-Ngoc ? », dit-elle pour l’introduire à la discussion. Le créateur du parti Nouvelle Gauche socialiste n’esquive pas. On le lance sur la présidentielle. Il répond : « Le PS a rompu avec le logiciel socialiste. On se doit de gagner en crédibilité au sein de toute la gauche pour passer devant eux. » L’heure du discours approche et les fidèles se dispatchent près de la tribune. Jean-Luc Mélenchon se pointe à 14 heures. Chemise blanche, micro cravate : il marche sur la scène et s’adresse aux « insoumis » (le nom de ses militants) qui l’entourent. Selon les organisateurs, ils sont près de 2 500. Le candidat débute par une vielle rengaine : il tape sur la presse et un sondage publié ce dimanche matin dans le Parisien. Selon Odoxa, 59% des Français ont une mauvaise opinion de lui. Et 55 % des sympathisants de gauche trouvent qu’il se la joue « perso ». Mélenchon répond : « Il vaut mieux être seul que mal accompagné. » Applaudissements.

« Le débat sur le burkini est une farce sans nom »

La politique reprend ses droits. Tout au long de son discours, le candidat a multiplié les saillies en direction du gouvernement (« des tartuffes ») avec, parfois, une pointe d’humour. Le public a apprécié. Jean-Luc Mélenchon est revenu à sa manière sur les polémiques de l’été : « La France n’a pas de race, pas de couleur de peau, ni de religion. Ce pays vous appartient à tous. » Puis : « Après l’été des assassins, cette récupération est une honte et un manque de respect pour les morts. Le débat sur le burkini est une farce sans nom. Vous connaissez mes convictions dans ce domaine [selon lui, le burkini est « une provocation publique », ndlr], mais je félicite la décision du conseil d’Etat. La droite et les autres veulent légiférer sur les habits et mettre en place une police des mœurs ? Ils veulent mesurer si les chaussettes sont sur ou sous le jeans ? Mesurer les barbes pour savoir si c’est un hipster ou un fondamentaliste ? » Le député européen ajoute : « Tout le monde parle de burkini, mais personne ne s’intéresse aux 30 000 mômes qui vivent sans toit au dessus de leur tête dans notre pays. »

Au fil des mots, le candidat se balade. Il maîtrise la scène et le verbe. Il parle de la difficulté à décrocher les 500 parrainages pour participer à la présidentielle et lance un regard en direction des communistes. Le tout, sans les nommer : « Je n’oublierai jamais ceux qui devraient être à nos côtés dans la fraternité et qui nous dispute leur soutien », dit-il entre deux phrases. Puis un mot sur les primaires du PS et des écolos. « A ce qu’il paraît, il y a trop de candidats à la primaire. Dans ce cas, ils peuvent faire une primaire pour savoir qui peut y participer à la primaire... » Rires. Jean-Luc Mélenchon veut aussi « conquérir l’espace ». « Les Français sont le deuxième peuple du monde pour ce qui est de la participation par habitant à la recherche spatiale », relève-t-il. Avant de prévenir : « Ne croyez pas que je suis en train de planer. » En conclusion, après une bonne heure, il donne rendez-vous à la Bastille le 18 mars pour un grand rassemblement. Et il s’évade.

http://www.liberation.fr/france/2016/08/28/jean-luc-melenchon-mieux-vaut-etre-seul-que-mal-accompagne_1475143

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