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L’Empire fait la pause mais pas Libé

Publie le mardi 5 décembre 2006 par Open-Publishing
30 commentaires

de Jean-Luc Mélenchon

Quand Chavez est apparu sur le balcon de la présidence après l’annonce du résultat par la commission électorale, je n’avais plus un poil sec. Ma veste était collée sur ma chemise et le tout sur ma peau. Du ciel tombait une cataracte que Chavez nomma "cette averse bénéfique".

De ma veste coulait dans mes chaussures la suite de cette bénédiction pour rejoindre au sol la petite rivière qui coulait désormais vers les caniveaux entre nos chaussures gorgées d’eau. Des milliers et milliers de gens chantaient sous cette douche "hu ! ha ! Chavez no se va !" tandis qu’éclataient les feux d’artifice comme un tir de barrage ininterrompu.

Chavez lui-même ruissela bientôt comme tout le monde, dès la fin du premier quart d’heure de son discours qu’il prononçait sur ce balcon sans auvent.

Devant moi à quelques mètres, un drapeau français, celui que tenaient à bout de bras un couple de jeunes gens, pour ma fierté la plus pure. Sur la place, venus des quartiers déshérités par vagues jeunes et joyeuses, les chavistes en chemises rouges et bariolages les plus divers scandaient des mots d’ordre politiques. Chez nous on aurait entendu les habituels glapissements footballistiques ineptes "On na gagnééé ! On na gagnéé !". Ici, on pense en criant : "on a besoin de Chavez pour la démocratie", "à bas l’impérialisme", "Dignité ! Dignité !" et ainsi de suite inlassablement du haut des rues environnant le palais présidentiel vers le bas de la place et vice versa, sans meneur ni porte voix identifiable. Une forêt de poings se lèvent aussi pendant le discours quand, depuis le balcon où il parle, Hugo Chavez lance : "Viva Vénézuéla" "Viva la révolution démocratica" "Viva el socialismo".

C’est alors comme une houle dense et irrépressible qui passe sur la foule quand elle lance son cri de réponse bref et claquant « Viva ! » à pleins poumons, chacun mi amusé, mi habité. Je regarde autour de moi dans la buée qui monte et l’odeur de chien mouillé que nous dégageons tous dans nos vêtements trempés. Les chavistes n’ont pas seulement des chemises rouges. Le plus souvent ils ont aussi de grosses mains, des visages marqués et la peau très mate. On croirait un autre pays que celui qui se donne à voir sur les écrans de télé où défilent les belles personnes. Et d’ailleurs, c’est bien un autre pays. Celui des invisibles à table. Les karchérisables de ce coin ci. Ils ont gagné en donnant leurs millions de voix à Chavez !

Ils ont même gagné deux fois. La deuxième quand s’est affiché l’écart de voix entre les candidats. Trois millions de voix. Un écart tel que le perdant a pu reconnaître sa défaite sans être contredit par les violents qui l’entourent et qui ont fait des incidents bidons toute la journée en appuyant sur toutes les touches des machines à voter en même temps pour produire des bulletins de vote aberrant et pousser des hurlements destinés à la presse étrangère et aux observateurs. « Cette fois-ci ils nous ont battu » a déclaré Manuel Rosales le candidat de la droite et du parti social démocrate devant tous les micros du monde. Aussitôt ce fut une deuxième vague d’explosion de joie, aussi intense que l’avait été la première à l’annonce des résultats.

Car la peur d’une nouvelle séquence d’affrontements à la manière coutumière de la droite ici nouait la gorge de tous jusque là. Les heures d’attente pour voter, passées dans les files sans fin, figées au long de kilomètres de trottoirs étaient récompensées. C’est la huitième victoire par les urnes du processus commencé avec la première élection de Chavez. Pourtant.....Ce matin, en plus de mon journal local j’avais une autre lecture. Un plaisantin qui joue avec mes nerfs a en effet déposé devant ma porte le numéro ordurier de « Libération » (90 000 exemplaires achetés en France et dans le reste du monde dont pas un par moi) qui titre à la une contre Chavez avec une mise en page style « Minute ». Dedans, encore trois pages de haine sous la signature du faussaire qui avait déjà fait le montage sur le prétendu « credo antisémite » de Chavez. Comment se fait-il que l’ambassade des USA n’ait pas encore alerté ses porte plumes pour leur expliquer le changement de ton qu’elle a imposé ici à ses commensaux ? Car il y a du changement.

L’EMPIRE FAIT LA PAUSE

En effet, la stratégie qu’affiche « Libération » n’a plus court que dans l’extrême droite vénézuélienne. Elle consistait à délégitimer toute action, institution ou vote sous Chavez. Ainsi l’enfumeur enragé de Libération écrit-il encore que la commission nationale électorale a été « phagocytée » par le pouvoir chaviste. Grave car c’est elle qui organise l’élection et proclame les résultats. Ce genre de mise en cause radicale, c’était la ligne de la « contra » lors de chacune des précédentes élections. A présent, de même que Libération s’était proclamé meilleur gardien contre l’antisémitisme au Vénézuéla que le président de la communauté juive de Caracas et l’ambassade d’Israël dans ce pays, Libération est meilleur gardien de la vigilance démocratique que les observateurs internationaux et le candidat de l’opposition.

En effet, la commission nationale électorale a été remerciée pour son travail par les trois missions internationales d’observation et par ce candidat, quand bien même tout le monde a relevé ici et là des dysfonctionnements « particuliers et isolés » selon les mots de monsieur Petkoff, le porte parole du candidat de la droite. Comment pourrait-il en être autrement quand pour la première fois 97 % des bureaux de vote se trouvaient automatisés. La consigne de modération venait de loin et de haut. Dès vendredi à Madrid Thomas Shannon, secrétaire d’état adjoint du gouvernement Bush pour l’hémisphère occidental déclarait au journal espagnol « El Païs » qu’il était positif de voir des populistes dans le genre du président Chavez, "en dépit de ses positions très à gauche" agir dans un cadre démocratique "quand bien même ils sont autoritaires dans leur cœur".

Dans ce contexte il considère très important que « la lutte démocratique se déroule au Vénézuéla dans le cadre des institutions ». Cette fin de phrase a été relue cent fois ici car elle revient à reconnaître la constitution et les procédures qui étaient jusque là l’objet de toutes les injures. Fin d’un cycle donc. Cela signifie un tournant profond. Depuis Salvador Allende, pas un gouvernement de gauche n’a été autorisé en Amérique latine par le gouvernement des USA qui les a tous combattus frontalement par l’intermédiaire de droites locales hystérisées, de bandes armées ou de généraux félons. Le précédent chilien avait été la matrice de ce choix de ligne. Dans un premier temps il s’agissait d’étrangler dans la durée l’Unité Populaire par le sabotage économique. Puis, devant les succès électoraux du gouvernement, la décision fut prise d’un coup de force. C’est le succès de cette méthode qui justifia d’y recourir à chaque occasion. Au Vénézuéla encore, un putch fut aussi organisé et soutenu en 2002 contre Hugo Chavez, on s’en souvient. Peu s’en fallut qu’il réussisse.

A présent le gouvernement Bush est enlisé en Irak. Pendant ce temps les majorités de gauche s’incrustent en Amérique latine en renversant à chaque fois la table du jeu politique traditionnel : Uruguay, Brésil, Bolivie, Equateur, Nicaragua, Vénézuéla. Les mal classables présidents de l’Argentine et d’Haïti se joignent au groupe à toutes occasions comme à la Havane avant-hier autour de Raul Castro. Pendant ce temps des pantins fragiles échappent aux déferlantes de façon plus que périlleuses. Soit ils trichent (Mexique) soit ils réalisent des coalitions de naufragés entre la droite et ce qu’il reste de la social démocratie (Pérou). Ils sont alors contraints à des postures qui sentent fort l’orage à venir. La caricature de l’entrée en fonction du président du Mexique réglée en trois minutes et s’achevant par une fuite par des portes dérobées symbolise bien la fragilité générale des rescapés de la vague de gauche. L’empire doit donc d’abord reprendre son souffle et réorganiser son dispositif politique. Pour cela il lui faut d’abord essayer de trouver des personnalités relégitimées après la pulvérisation de ses soutiens de droite et sociaux démocrates dans tous les pays où l’ancien système de bipartisme a explosé.

Le journal de droite "el national" titre en ce sens ce matin : "le processus électoral servira à régénérer l’opposition". Shanon déjà nommé plus haut a déclaré ce matin que les Etats Unis ne voulait pas une confrontation avec le Vénézuéla, et il a félicité l’opposition pour son engagement dans les éléctions. Oubliant les grossières injures de madame Rice et les propos haineux et racistes de Rumsfeld, sans parler des tentatives de putsch, Shannon a précisé : "nous avons toujours cherché une façon d’approfondir le dialogue avec le gouvernement de Chavez et notre espérance est qu’il montre davantage d’intérêt à nous retrouver sur ce point". Après quoi, contrairement aux affirmations des milieux d’extrème droite et au journal français Libération, Shanon reconnait que le Vénézuéla est un pays démocratique, ce qui est un évènement majeur. Il complète le signal en soulignant que " pour les Etats Unis, peu importe qu’un gouvernement soit de droite, du centre ou de gauche". La dessus le porte parole du département d’Etat, monsieur Sean Mac Cormak reprend la ligne Shanon et enfonce le clou : "nous félicitons le peuple Vénézuélien pour son attitude dans cette éléction. Le président Chavez a été relu pour une nouvelle période et nous formons le voeux que nous puissions avoir une relation positive et constructive".

A transmettre au zélé de Paris. C’est donc un répit très opportun qui se présente. Ici, au Vénézuéla, c’est spectaculaire ! Ce matin, lire la presse reconnaissant la victoire de Chavez, après la déclaration dans le même sens du candidat de l’opposition hier soir, faisait pleurer des militants aguerris. Pour se figurer ce que la presse et la télévision privée représentent pour un personne honnête ici il faut se souvenir que les gens que l’on voit pérorer à l’écran ou tirer à la ligne dans leurs articles ont froidement soutenu le putsch, appelé au sabotage et à la désobéissance, injurié sans trêve, soutenu un lock out au but affiché d’affamer les quartiers populaires, le tout avec la morgue insolente et bouffie de bonne conscience du type pratiqué par Libération. A cette différence que presque personne ne lit Libération à part l’extrême droite du Vénézuéla pour vérifier si ses tracts sont bien traduits..

Hier soir les chavistes ont occupé la place de France en masse. Cette place est en effet le point de ralliement de l’opposition, hélas pour les français... Leur intention était d’empêcher qu’elle soit le point de départ d’une manifestation de droite en cas de contestation du résultat des éléctions. Ce n’était plus nécéssaire. Tant mieux pour le Vénézuéla.

Je poste cette note avant de tomber de sommeil sur mon écran d’ordinateur. Le décalage horaire, la journée et la nuit des élections ont raison de moi à cette heure pourtant peu avancée puisqu’il est à peine deux heures du matin en France et dans mon horloge biologique.

http://www.jean-luc-melenchon.fr/article/blogview/159/1/1/

Messages

  • Merci , camarade senateur de nous faire partager ces moments que tu as eu la chance de vivre et je suis fier que tu sois là bas , quand d’autres sont en Israel .
    a bientot avec nous , ici .
    claude de Toulouse .

  • simplement MERCI Mr Mélenchon

    oeil de bison

  • Merci JL Mélenchon pour ce très bon article !

    Libération est un des journaux emblématique du Parti de la Presse et d’l’Argent qui combat de toutes ses forces, en France comme partout dans le monde tout les mouvements, partis, ou gouvernement remettant en cause la loi du profit maximum, du libéralisme.

    Il est donc désolant de voir intellectuels et/ou politique de gauche donner des interview ou des essais à ce journal porte-parole de nos pires adversaires.

    Jips

    • Libération est petit à petit en train de confirmer ce qu’il est : un jounral de droite con..
      Meme le Figaro est plus honette vis à vis de Chavez..D’ailleurs désormais en tant que militant communiste je préfère, outre l’Huma lire de tremps à autre le Figaro...
      Libé pour moi aussi c’est fini Jean Luc

      Fabien.

  • CAMARADE JEAN LUC MERCI DE CE TEMOIGNAGE....

    La presse occidentale mis à part le diplo,me fait gerber...la finance participe à la désinformation !!!

    HASTA LA VICTORIA SIEMPRE

    Sébastien de Toulouse

  • il reste encore des hommes de gauche en france !!!dieu merci !!!courageux pour afficher leurs sentiments.merci a toi jea

  • Exact, j’ai lu les derniers numéros de Libé, et franchement je me demandais si je m’étais pas gouré et pris le Figaro à la place.

    jyd.

  • Merci pour ce témoignage. Libé est un véritable torchon, ils ont même pondu un article sur Oaxaca ou ils faisaient part de leur inquiétude pour le tourisme qui allait s’effondrer dans cette région à cause de l’instabilité ! La connerie n’a pas de limite !!

  • Merci Mr Mélenchon .Peut etre que je vais faire la proposition dans faire un trac
    Paul du PCF

  • Une partie de ma famille qui se trouve en Bolivie actuellement, me racontait vivre ’en direct’ les réformes boliviennes comme la réforme agraire. DU REEL GRAND BONHEUR !
    Et en Bolivie aussi, les gens sont vraiment très heureux de la victoire d’Hugo Chavez.
    Merci pour ton texte Jean-Luc qui nous permet de ressentir ce beau moment d’euphorie si salutaire.
    C’est bien de faire partager ces moments d’émotions, car par chance, le bonheur aussi peut-être contagieux.
    JP

    • Le problème c’est qu’en Bolivie l’opposition est en plein bras de fer avec Evo, les comités civiques des départements de l’Orient lui résiste, y’a même des cons de la droite Bolivienne qui ont entamés une grève de la faim parmis eux Doria Medina un multi millionaire, le monde à l’envers !

  • Merci aussi à Mélanchon pour ce beau témoignage qui fait plaisir à lire, d’autant plus que c’est rare (hélas) venant de nos dirigeants politiques. Et dans le genre, Libé est en effet un torchon mais il n’a pas le monopole, Le Monde, évidemment également anti-chaviste, a prétendu que Chavez avait l’intention de créer un parti unique au Venezuela ! Il n’a bien sûr jamais évoqué cette possibilité mais tous les moyens sont bons pour tenter de le décrire comme un affreux personnage politique.
    Henri.

  • Si vous ne l’avez pas encore vue, je vous invite vivement à regarder la vidéo du discours tenu par Jean-Luc Mélenchon le 17 novembre dernier à Montpellier et qui est disponible : ICI.

  • Mélenchon, on t’aime bien... Mais y a une chose qui colle pas.
    Qu’est ce que tu fous dans un parti complètement social libéral (plus libéral que social d’ailleurs) ?
    Je n’arrive pas à me l’expliquer.

    Toi qui rend un formidable hommage à Chavez, tu es adhérent d’un parti qui n’a aucun rapport avec lui ni avec sa politique. Sans doute proche de Bachelet (la Ségolène du Chili) le PS, mais trés éloigné de notre altermondialiste, anticapitaliste et anti impérialiste préféré Hugo Chavez.
    Attention Jean Luc, le "S" de PS n’a rien de socialiste et le socialisme de Chavez n’est pas celui de ton parti. Tu le sais bien.

    Comment toi, qui milite contre le libéralisme peux tu encore survivre dans un parti dont la patronne soutient Israel et son mur, et va plus loin que MAM en déclarant que l’armée Israelienne est en droit de survoler le Liban ?
    Si vraiment tu es tel qu’ on t’imagine en lisant tes textes, alors quitte ce parti de droite auquel tu appartiens et viens rejoindre pour de bon les vrais socialistes antilibéraux et anticapitalistes qui n’existent pas au PS .

    Cordialement

  • je confirme la dernière intervention.

    Que font les gens qui ont appellé et faire la campagne pour le non dans un parti qui à appellé à voté oui à un certainn traité constitutionelle de mes ******* !

    Toutes les personnes qui sont incluses dans ce groupes auraient du rendre bien gentiment leur cartes et rejoindre la force du bon côté de la force, partir du côté obscur, la seule gauche finalement qui existe. Mais non on préfère ne pas faire de vagues, ou si peu, alors qui sont -ils ?

    Je vous laisse réfléchir. Mais moi mon avis et tout fais. Et ce week end sa risque de capoter...Dommage.

    Moi cette année je suis à madrid, en erasmus, et vu d’internet le paysage politique actuel fais bien peine. Croyez moi j’en suis fortement dégouté.

    Vincent, de madrid, de marseille.

    • de même.
      super article, superbes analyses, mais bon sang pourquoi lire encore Libé, et être encore au PS. Il faut rompre et rejoindre les vrais "Socialistes" les vrais anticapitalistes comme Chavez.
      Courage Mélanchon !

    • MERCI...

      Ca fait plaisir de voir qu’il peut y avoir des Socialistes sincères.

      Surtout lorsque les autres partis de Gauche en appellent à l’"Union" avec toute la vraie gauche.

      Même si, ici, et sur son blog, des âmes chagrines ou orientées font mine de contester la sincérité de JLM en raison de ses engagements au PS, ou au contraire le traitent de marxiste camouflé, ça fait plaisir de penser qu’ "à l’intérieur" même du PS tout le monde ne pense pas comme ceux qui le dirigent. Et peut-être plus que ce que l’on croit.
      Faudrait peut-être pas beaucoup pour catalyser s’il y avait de vraies perspectives dans la vraie gauche et pas un caffouillage permanent.

      C’est rigolo de conseiller à JLM de quitter le PS, mais pour aller où ? Au PCF, à la Ligue, au PCR, ou dans le marais des indécis ou des "échappés" de de ces partis... Partis ou bien souvent c’est guère plus démocratique qu’au PS.

      Vaut mieux qu’il y reste et qu’il s’y batte pour que ça change.

      Et je rajouterais que le fait que Chavez soit un militaire, qu’il ait effectivement pris le pouvoir par un Putsch, ne lève en rien de ses qualités démocratiques.

      Car être militaire et agir contre sa propre classe collaboratrice, prendre le pouvoir par un "golpe" pour l’offrir à la majorité des exploités et des pauvres face aux fusils de la minorité richissime ou stipendiée par les USA, prendre l’argent des cartels pétroliers pour sortir son peuple de la misère, n’a à mon avis rien à voir avec un Putsch à la Pinochet.

      La seule chose qu’on pourrait regretter c’est que ce genre d’événement ne se passe qu’à 8000 km d’ici. Si ça arrivait en France ça permettrait peut-être enfin de se passer des Restos du Coeur, de l’Abbé Pierre, de la Gauche Bo-Bo, et de Sarkozy .

      Et ceux qui tenteraient de faire l’amalgame sont soit de tristes ignorants, soit des malhonnêtes. Et certainement pas des gens qui ont besoin de bouffer et d’élever leur enfants dans la dignité.

      Quand à ce qu’il adviendra de la "Révolution" Bolivarienne, le raz-de-marée, (plus ou moins), à gauche en Amérique latine semble le meilleur garant de son avenir.

      Pour ce qui est de savoir si dans 1, 2, 3 mandats Chavez sera encore au pouvoir pour améliorer la situation du peuple, ou s’il en est parti pour laisser la place à un autre aussi volontaire et honnête avec ses engagements y a pas problème.

      Mais si c’est pour remettre le pouvoir à une poupée de la CIA et des pétroliers pour faire plaisir à des "Révolutionnaires" de salon à l’etranger qui ont "étudié" Marx au Café de Flore entre deux whiskies au nom de la "Sainte Alternance"...

      J’en laisse juge les gens honnêtes.

      GL.

    • Eh bien il n’a qu’a rejoindre tous les autres révolutionnaires fançais !!

      Car nous n’avons ni d’étiquette, ni de candidats libéraux et nous voulons une seule chose : que ça change, et dans le bon sens !

      De plus si pas hasard l’on se retrouve dans une organisation c’est que l’on ADHERE à ces idées ; ce qui est le minimun et ce qui n’est pas le cas de JLM !!-je respecte ces idées, mais ne comprend pas son choix quand il s’affiche auprès d’autre bords politiques, quand bien même il fait parti du PS-

      Vincent, de madrid, de marseille

    • GL :

      Chavez est certes un ancien militaire, mais il n’a PAS pris le pouvoir par un putsch !!!

      Il a été emprisonné suite à la tentative de putsch de 1992, et c’est bien par les urnes, d’abord dans le système de la IVè Rép, puis dans celui de la Vè, instituée par la Constitution de la Rép Bolivarienne de 1999, qu’il est arrivé au pouvoir !

      Ne disons pas n’importe quoi.

    • Merci Monsieur Mélenchon pour cet article à la gloire d’Hugo Chavez !

      Le jour où vous serez obligé de fuir votre pays à cause d’un régime communiste et d’une insécurité permanente, peut-être changerez-vous radicalement votre opinion. Je suis atterrée de lire les commentaires enthousiastes de français qui pour beaucoup n’ont jamais mis les pieds au Venezuela et ne connaissent rien à la situation réelle de mon pays. Laissez-moi exposer le point de vue d’une venezuelienne exilée en France.

      Certes, il ne faut pas diaboliser Chavez ; ses réformes sociales ont eu des répercussions - pas aussi glorifiantes que ce que disent les media, mais nénmoins assez efficaces - et sa lutte contre l’impérialisme américain, si virulente soit-elle, n’est pas hors de propos.

      Mais tout ceci n’est que la partie immergée de l’iceberg. Monsieur Chavez essaie peu à peu de transformer une comédie de démocratie en régime totalitaire :
       Le pouvoir est concentré entre ses mains, à travers une constitution présidentialiste écrite par et pour lui. Tous les domaines majeurs du pays sont entre les mains d’inconditionnels du régime, qui ne sont en réalité que les pantins de Chavez ; à chaque décision "contraire à l’esprit de la révolution bolivarienne" (= opposée à l’avis de Chavez), le responsable est limogé. L’esprit critique, base de toute démocratie supposée, est de ce fait inexistant sous peine de sanctions.
       Toute opposition au régime, à l’intérieur même du pays, est diabolisée ; un venezuelien supporte Chavez ou n’est pas. Tout opposant est qualifié au choix de terroriste ou de fasciste. A ce sujet, on été créés les "cercles bolivariens", milice armée chargé de défendre les "principes de la révolution" - et d’intimider les opposants.
       Un état corrompu, qui se permet de financer en pots-de-vins les forces armées, les rebelles -comme les FARC - ou financer la campagne électorale des alliés sud-américains - comme l’ancien rebelle sandiniste Daniel Ortega, aussi démocrate que Chavez.
       Des discours virulents, le mot d’ordre est à la haine et la marginalisation. Tout est sujet à violence, comment s’étonner alors du manque flagrant d’insécurité ? Pourquoi, quelle que soit notre classe sociale d’origine, nous pouvons mourir d’un coup de revolver à n’importe quel coin de rue ? Si la politique sociale de Chavez est si brillante, pourquoi la population de Petare - plus grand bidonville d’Amérique latine situé à l’est de Caracas - est-elle croissante ? Seriez-vous tous adeptes de la grand-messe dominicale chaviste "Hola Presidente !" ?

      Je pourrais écrire des pages entières sur le sujet. Le communisme, l’histoire l’a prouvé, n’a jamais été une bonne chose, et la révolution bolivarienne encore moins. Allez vous installer au Venezuela, vivez la vie quotidienne des Caraqueños ; j’ai quitté mon pays à contre-coeur il y a 3 ans, j’espère pouvoir y retourner un jour.

      Ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas et de ce que vous n’avez pas vécu.

      J. Torres

    • Joli lapsus ...

      ..."comment s’étonner alors du manque flagrant d’insécurité ? "

    • Une erreur plus qu’un lapsus... à mettre sur le compte de l’énervement après la lecture de tous les messages précédents et que toute personne sensée aura rectifié d’elle-même. Mais si c’est le seul commentaire, alors rien de grave ; j’ai l’excuse de ne pas avoir le français comme langue maternelle.

    • "L’inconscient se sert des langues étrangères pour faire passer son message" : FREUD

    • Ce pauvre vieux Freud doit se retourner dans sa tombe. Il y a tellement de choses qu’il n’a pas dites !

      Mais c’est bien de se cacher derrière de pseudo-citations, cela évite d’avouer que l’on n’a rien à dire.

    • celà sert parfois à se dire que les hommes sont meilleurs qu’ils ne le prétendent

  • Merci Mr MELENCHON.
    Nouvelle année, nouvelle résolution :
    Je donne plus un rond pour Libération.

    Bonne nouvelle : Pinochet est mort
    Mauvaise nouvelle : la maladie est plus forte que la révolution

    JFB