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L’Etat de l’Union selon Bush : “Le Leader du Monde Libre” déclare-t-il à tous, et à personne en part

Publie le lundi 29 janvier 2007 par Open-Publishing

Résumé : Daniel Patrick Welch qui vit aux Etats-Unis réagit violemment contre le discours surréaliste de George Bush. Les démocrates, fiat-il remarquer, ne semblent pas prêts ou pas capables de mettre un terme à cette escapade. Sans sortir la grosse artillerie, Daniel Welch choisit les métaphores courantes pour décrire un nouveau désespoir.

Sentiments traditionnelsdes lâches de ce monde : L’Etat de l’Union selon Bush : “Le Leader du Monde Libre” déclare-t-il à tous, et à personne en particulier.

de Daniel Patrick Welch

Je suis frappé par le fait que plus le temps passe et moins j’arrive à avaler tout le baratin de George Bush. Son baratin a le même effet sur moi que la drogue qui passe dans le sang et ensuite l’effet de la drogue devient de plus en plus rapide.

Ou plutôt comme le spectacle des Monthy Python dans lequel la blague la plus drôle n’était traduite en allemand que par un seul mot à la fois afin d’être utilisée comme arme secrète contre les Nazis. Un traducteur aurait traduit par erreur toute une phrase et il aurait ensuite passé plusieurs mois à l’hôpital.

Mais on n’a vraiment pas besoin de temps pour comprendre que ce discours, ou plutôt ce blabla d’une personne sans éducation qui est cependant le porte-parole de l’Empire pour comprendre sans ambiguïté où cela va tous nous mener. Mais il n’est pas étonnant non plus de constater que le train déraille et qu’il vaut mieux sauter maintenant, attaquer le conducteur ou sinon, il faut se jeter de la falaise. Le type qui vit dans sa bulle parle devant ce qui est sans doute la bulle la plus hermétique de toutes, le Congrès américain et déclare : « Je vous demande de soutenir nos soldats sur le terrain et tous ceux qui vont aller les rejoindre ».

La phrase “et tous ceux qui vont aller les rejoindre”, ainsi que toutes les allusions à ce que l’Irak doit faire pour nous faire comprendre, si ce n’était pas déjà le cas, que notre Très cher Chef d’Etat qui est déjà hors des réalités, sort de sa réserve et part en chasse contre sa propre réalité. Il nous revient un autre rapprochement : cette fois c’est le message général de Jack L’Eventreur lu par Buck Turgeson dans Docteur Strangelove. J’ai envoyé un régiment attaquer les Russe, et « vous ne pourrez pas les arrêter maintenant, je vous le jure ! » Nous dominerons dans la pureté de l’essence de nos fluides naturels.

Fidèle à lui-même, le Congrès répond selon son habitude et, sans sourire, applaudit Bush debout, se raidit consciencieusement lorsqu’il est question de soutenir les troupes, du moins jusqu’à ce qu’elles soient rapatriées, avec des problèmes de stress post-traumatiques, remplies de honte et que leurs corps auxquels il manque un membre soient expédiés vers des hôpitaux de campagne avec ou sans problème pathogène. Comment ces types ont-ils pu se moquer du Politburon pendant si longtemps ? Ce que je vois, ce sont de vieux Blancs, à la bedaine bien ronde, qui se bougent à peine assez pour apposer un tampon sur les diktats d’autres vieux Blancs à la bedaine bien ronde, un peu trop sclérotique pour danser, ne serait-ce que dans leur propre Fête de la Guerre.

Mais que doit faire l’opposition pour apporter sa contribution ? Une série de résolutions inutiles et non contraignantes et une prose qui force la main et qui justifierait le « mandat » qui leur a été confié par un public qui en a assez de la guerre au soir du 7 novembre ? Pousser Jimmy Carter sous un bus pour avoir eu l’audace de suggérer que peut-être, peut-être simplement, que la raison du conflit au Moyen Orient est le fait qu’on s’est emparé de la Palestine et que pendant des dizaines d’années il y a eu de l’abus. Jimmy est stupide et mal dans sa peau. Il doit être anti-sémite. Des réflexions belliqueuses, quelque peu confuses, de la part du président du parti qui dit à quel point l’Iran est la vraie menace plutôt que l’Irak ? Traduction : si les Démocrates étaient au pouvoir, nous aurions gardé nos munitions à l’abri pour nous attaquer à un autre pays et lancer une autre campagne meurtrière !

Le Congrès pourrait mettre un terme à cette folie en une minute malgré ses gémissements qu’il ne peut absolument rien faire parce qu’il n’a aucun pouvoir dans ce domaine. Et voilà une autre période électorale devant nous : une nouvelle moisson de requins qui vont réussir et qui veulent se faire une place au soleil, il faut trouver de l’argent, évaluer la situation, et identifier les groupes à courtiser. Ne comptez pas sur ces gens là pour empêcher l’enfer qui nous attend devant une guerre ou des guerres qui continuent de s’amplifier. Dans leurs poches, le même intérêt financier qui alimente la machine de guerre. Seule une mise en accusation peut remonter les bretelles à un président qui s’imagine qu’il est au-dessus des lois. Mais bien entendu, ceci n’est pas au programme, ou même envisagé à long terme. La Chambre dirigée par Nancy Pelosi doit être un bordel avec tout ce qui est rejeté. Non, je crains que l’espoir ne soit une denrée rare à ce point. Mais ce n’est peut-être dû qu’à l’état de l’union et à quelques verres de Bourbon. On va peut-être trouver un peu d’espoir avant qu’il n’y ait plus rien à saisir, mais il faut bien le tenir, comme Lim Pickens, et enfourcher le missile jusqu’au bout de sa trajectoire.

© 2007 Daniel Patrick Welch. Autorisation de réimprimer accordée avec crédits et liens site http://danielpwelch.com. Ecrivain, chanteur, linguiste et activiste, Daniel Patrick Welch vit et écrit à Salem, Massachusetts, avec son épouse, Julia Nambalirwa-Lugudde. Ensemble ils dirigent The Greenhouse School http://www.greenhouseschool.org.
Les articles sont traduits en 20 langues. Nous avons besoin de vos remarques sur le site à l’adresse http://danielpwelch.com.