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L’Histoire ! Quelle histoire ?

Publie le lundi 18 octobre 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

De Jacques

De nombreux historiens s’insurgent contre la création d’un "musée de l’Histoire de France" voulue par l’Inculte suprème, dans le but de consolider "l’identité nationale".

Qu’est-ce qu’il compte faire , le Nullissime ?

Ressortir les vieux manuels d’histoire concoctés voici plus d’un siècle par la IIIè République à l’intention des jeunes Français et, un comble, à celles des enfants des colonies, à savoir une histoire linéaire, idéale, nous renvoyant tous à des ancêtres communs, les Gaulois (Ouaf !Ouaf ! Ouaf ! s’esclaffent les populations africaines et asiatiques de nos anciennes colonies), exaltant le sentiment national, de Vercingétorix à de Gaulle, en passant par Jeanne d’Arc (récupérée par l’église après avoir été vendue par un évèque), Charles Martel (vainqueur des Arabes à Poitiers, important , ça !

Alors qu’à cette époque, les civilisés, les cultivés, c’étaient les Sarrazins, et les Francs des barbares), 1515-Marignan (dont personne ne sait rien), Louis XIV et son prétentieux et dispendieux Versailles, 1789 en oubliant les atrocités des Bleus en Vendée, Napoléon Ier (demandez leur avis aux Espagnols, ou aux Russes ), la guerre de 70 en laissant de côté la Commune, l’Empire colonial en oubliant l’eslavagisme, la révolution industrielle en masquant le rôle des immigrés, la Grande guerre (en en masquant les horreurs et la participation des mêmes immigrés), la Résistance (en oubliant Vichy), la naissance de la Vème République en escamotant la guerre d’Algérie et la torture institutionnalisée etc...?

Bref, une histoire magnifiée faite de grandes figures, de gloire et de conquêtes, de guerres magnifiques, une histoire dont le peuple est, au bout du compte (ou du conte ?) totalement absent.

Cette histoire voulait nous faire croire que la France a toujours existé, alors que le royaume de France n’est attesté que depuis le XIIIème siècle, que sa langue n’a été officiellement définie qu’au XVIème,alors que son origine est multiculturelle et muti-ethnique. Voilà ce qui ne nous a pas été enseigné, voilà ce que le projet du Son inculte Majesté ne prend pas en compte

Plutôt que d’emmener vos enfants et/ou petits enfants au Musée (s’il se fait), conseillez leur la lecture de "Le mythe national" ou "L’histoire de France autrement" de Suzanne Citron, ou relisez-les, et portez-vous bien.
J.B.

Messages

  • Et pourtant elle existe cette France,avec ses services sociaux parmi les plus performants ,ceux du CNR,ceux là même qui sont la cible des maîtres du monde.
    A la casse tout cela !
    Alors cette France là,on y tient,on se bat même en ce moment pour lui éviter une fin
    sans lendemain,une fin sordide ,sacrifiée sur l’autel des jaloux,des nantis ! ,des
    ignominieux !

  • ERREUR, cher ami l’histoire d’hier c’est aussi celle qui nous construit et nous serons l’histoire de demain mais qu’elle soit remplie d’erreurs c’est évident a nous de trouver la bonne information c’est valable aussi bien pour l’histoire de jeanne d’arc que pour la disparition de ben barka !

  • A lire, L’HISTOIRE BLING BLING de Nicolas OFFENSTADT

    Le Président Bling-Bling fait en effet de l’histoire bling-bling, clinquante, voyante, pas bien profonde. L’histoire bling-bling a un sens (le national), une direction (des Gaulois à Sarkozy) et une volonté (pas de repentance).

    Cette histoire bling-bling se marque d’abord par des mises en scène dans des lieux choisis comme symboliques de combats valorisants ou de la mémoire nationale : Verdun, le maquis des Glières (juste avant le second tour des Présidentielles, le 4 mai 2007) puis après le difficile second tour des municipales le 18 mars 2008), la cascade du Bois de Boulogne (Nicolas Sarkozy se rend dans ce lieu où des résistants furent fusillés le jour de son investiture le 16 mai), sans que rien ne justifie particulièrement la présence présidentielle.

    L’histoire bling-bling c’est ensuite le grand mélange où tout s’entrechoque comme dans une boîte de nuit où les néons tournent à plein : des grands noms (Jaurès ou Jeanne d’Arc), des grands événements (les Croisades ou la Seconde Guerre mondiale), le tout mélangé sans hiérarchie, sans contexte, sans souci d’explicitation. Evidemment les enjeux sont là politiques, bâtir de l’unanimité, comme un parti unique de la mémoire nationale, faire comme si les clivages n’existaient plus, comme si l’histoire n’était pas le fruit de tensions, sujettes à interprétations difficiles, incertaines parfois.

    L’histoire bling-bling est, on s’en doute, une histoire pipole. Les grandes figures sont valorisées, louées, mises en scène. Guy Môquet le premier, qui fut transformé en icône nationale chargée de valeurs, plus ou moins consensuelles, hors de tout contexte historique, de tout effort de compréhension de ses engagements propres. La mort du dernier poilu, Lazare Ponticelli a fait l’objet d’une mise en scène grandiloquente et militarisée, édulcorant le personnage, sans souci de transformer le moment en réflexion civique.

    L’histoire bling-bling, c’est enfin une histoire dont les discours s’effacent aussi vite qu’ils sont apparus, un présent dévorant d’icônes et de flashs. Il n’y aura plus de singularisation de Guy Môquet l’année prochaine, mais un hommage aux jeunes de la résistance... de même, aussitôt annoncé le projet de parrainage d’un enfant victime de la Shoah par un élève du primaire est déjà abandonné en tant que tel.

    L’histoire bling-bling est une histoire de consommateurs, pas une histoire de citoyens. L’histoire bling-bling brille mais n’éclaire pas. L’adhésion contre la réflexion.

    Nicolas Offenstadt

    Ed. Stock - Parti pris