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L’Utopie d’aujourd’hui est la réalité de demain !

Publie le mercredi 30 décembre 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

Lundi 28 décembre 2009 au Téléphone Sonne sur France-Inter :

Et pourquoi pas la décroissance ?

« Après l’échec du sommet de Copenhague, on reparle de la décroissance, cette idée qui fait peur, et qui est la seule utopie du 21ème siècle. »

Pendant longtemps, ceux qui parlaient de Décroissance étaient raillés, quand ils n’étaient pas voués aux Gémonies, ou plus simplement complètement ignorés.

Il est vrai que, dans une société où la priorité est donnée au productivisme, au service d’un consumérisme dévastateur, parler de réduire notre croissance paraissait à certains comme une douce utopie, et en effrayait d’autres, les plus impressionnables, avec le terme « décroissance ».

Mais divers éléments inquiétants ont réveillé les consciences. A première vue, la rédaction de France-Inter en aurait pris conscience. Voilà bien la première fois qu’elle proposait une émission sur ce thème, sans que la Décroissance ne soit enjointe à se défendre. Elle est présentée comme indubitable ; il s’agirait juste pour les intervenants d’en définir les contenus et les contours.

« l’Utopie est en route. » conclut le présentateur.

Illusion !

En réalité, certains jusqu’alors opposés aux idées de la Décroissance s’en emparent en prétendant avoir une solution pour sauver la planète. Une sorte de mode se crée ; il est de bon ton de parler Décroissance en se gargarisant du fait qu’il s’agit d’une utopie en marche.
Utopie, le mot est lâché ; il faut alors le faire miroiter pour prétendre à la portée hautement philosophique d’une solution voulant que l’on soit prêt au partage des richesses.

La Décroissance, c’est la sortie du capitalisme.

Le partage des richesses est en effet l’un des moteurs de la Décroissance, mais il ne s’agit plus d‘une utopie, car les pays riches doivent absolument diminuer leur niveau de vie pour permettre un rééquilibrage avec les pays moins favorisés. Cela implique nécessairement une autre façon de voir nos sociétés, et il est évident que le capitalisme n’est pas soluble dans la Décroissance. Aucune avancée vers le « bien vivre » de tous les peuples ne sera possible s’il n’y a pas rupture totale avec le capitalisme.

Pour ces raisons, on ne peut que constater que l’émission de France Inter n’a aucunement abordé le fond du sujet de la Décroissance. On a assisté une nouvelle fois à une mascarade entre gens de bonne compagnie, émission où n’étaient d’ailleurs même pas invités ceux qui défendent l’objection de croissance sur la scène politique…ça veut tout dire !

Et si on parlait de choses sérieuses ?

Pourtant, eux ont de véritables projets constructifs pour rebâtir nos sociétés en dehors du capitalisme… la relocalisation, le réa-ménagement du territoire et des transports, l’agriculture autre que celle de l’agro-buziness (biologique et redonnant à la terre nourricière sa nature première), la dotation inconditionnelle d’autonomie, la sortie du système financier spéculatif et redonner sa vraie valeur au travail pour qu’il ne soit plus une constante d’ajustement à la rentabilité de l’actionnariat.

C’est pourquoi nous pensons, à l’AdOC , que, si certains propos de Dominique Bourg vont dans le sens de ce que nous défendons, l’ensemble de l’émission est restée totalement incomplète, même superficielle, comme les interventions d’un membre de l’UMP,, serviteur d’un capitalisme apanage de pays riches qui viennent de faire capoter le sommet de Copenhague…

L’Utopie d’aujourd’hui est la réalité de demain

Messages

  • Cette mode qui veut qu’il soit de bon ton de parler décroissance à aussi son danger. Car effectivement, les capitalistes intelligents ont compris ce que l’on va pouvoir faire avec cette évidence qui veut que les capacités de la terre sont déterminées et non extensible. D’ailleurs si l’on se souvient Miss Parisot a déjà abordé ce sujet. Le danger est que dans leur têtes il faut produire toujours plus que maintenant, voir autant pour faire marcher la machine économique qui rapporte des dividendes. Pour cela, on a vu l’apparition d’un marché prétendu vert, mais le danger va venir du fait que eux ne diminueront pas leurs trains de vie, mais qu’ils vont déplacer les productions en exploitant le travailleurs à tous les bout de la planète. Pour eux c’est cela la décroissance. Alors qu’il faut diminuer le productivisme inutile et fabriquer de l’utile recyclable et dépanable. A partir de là, la course au profit n’existe plus, et c’est bien ce qui les gêne, il n’ont plus peur du mot décroissance puisqu’ils sont en train d’en faire une mode, mais ils ont peur de l’anticapitalisme qui ferait disparaître leurs privilèges, pourtant si on veut faire de la vraie décroissance il faut commencer par là....

    D’ailleurs quand on parle de supprimer l’OMC, il font des bonds, et bien, la décroissance commence aussi par modifier les comportements consuméristes qui sont la pierre d’achoppement de l’organisation mondiale du commetrce, qui alors n’aura plus aucune utilité !

    http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

  • C’est quand même curieux que nos élites commencent à prôner la décroissance et à se préoccuper de sauver la planète de la pollution précisément au moment où les pays émergents commencent à accéder à l’industrialisation et à la consommation . Quand les USA et les Occidentaux étaient les seuls à polluer la planète, ils n’avaient pas d’états d’âme .

    Avec les retombées de la crise financière, la décroissance de l’Occident est inéluctable . Nos élites ont intérêt à nous persuader que c’est nous qui avons choisi volontairement cette décroissance qui nous sera imposée par notre ruine financière , sinon les peuples occidentaux vont se révolter contre les seigneurs qui les gouvernent .

    Personnellement, je n’ai jamais compté parmi les consommateurs, achetant uiquement le strict nécessaire aux producteurs sur le petit marché local et n’értant jamais entrée dans un salon de coiffure, ni dans une boutique de fringues ou de colifichets . Cela évite de perdre du temps , de l’argent et de s’encombrer la tête de niaiseries . J’ai une très vieille voiture qui ne tombe jamais en panne, pourquoi la changer ? J’ai rajouté des barrettes de mémoire à mon vieil ordi assez lent mais qui fonctionne !!! C’est plus un refus de la sur-consommation qu’une décroissance .

  • Pour résumer :

    La Décroissance n’est pas une mode, et doit cesser d’être considérée comme une utopie mais comme une réalité tangible dans laquelle est inscluse obligatoiremnt la rupture avec le capitalisme !

    • Je suis d’accord avec vous . N’acheter que le strict nécessaire, ne pas changer un équipement qui fonctionne mais le réparer ou l’améliorer (si c’est vraiment une amélioration) , retirer son salaire de la banque le jour où il est versé est un comportement anti-capitaliste très efficace s’il se généralise .

      Mais c’est quand même une manoeuvre politicienne de vanter au peuple les bienfaits de la décroissance juste avant que la ruine financière des caisses d’allocations chômage n’impose aux classes moyennes de tous les pays occidentaux de se serrer la ceinture . Cela fait deux décennies que les pauvres survivent grâce aux conserves de la banque alimentaire dès le 15 du mois et aux restos du coeur .