Accueil > Le Parlement européen tourne en rond...

Le Parlement européen tourne en rond...

Publie le jeudi 23 avril 2009 par Open-Publishing
7 commentaires

de Michel MENGNEAU

Ainsi que le sujet évoqué dans l’article : "L’efficacité douteuse du Parlement européen" une nouvelle fois sur un sujet important son pouvoir décisionnaire, dans le cadre du fonctionnement actuel de l’Europe, est sujet à caution. Cette fois lors de la mise en délibération du "paquet télécom", qui va définir les normes de télécommunications au sein de l’Union, les députés européens ne veulent pas de la mesure française suspendant l’abonnement internet en cas de téléchargements abusifs de la part d’un utilisateur d’internet. Il s’agit là d’une bonne initiative allant à l’encontre de l’Hadopi qui va être de nouveau soumis aux assemblées dès le 29 avril.

La commission, ultra-libérale, avait donc proposé un amendement stipulant : "aucune restriction ne peut être imposée aux droits et libertés fondamentaux des utilisateurs finaux sans décision préalable des autorités judiciaires"... ce qui allait dans le bon sens, si ce n’est un petit rajout tout à fait discutable puisqu’il ouvre la porte à pas mal de dérives, dont en voici la teneur : " sauf lorsque la sécurité publique est menacée ". Il saute toute suite à l’esprit que si cet amendement passe en l’état, le gouvernement français qui trouve n’importe quel prétexte pour arguer de la mise en danger de la République pourrait utiliser cet argument pour contraindre une bonne partie des utilisateurs de la toile.

Mais nous n’en sommes pas encore là car ce qui gêne le plus Sarkozy et ses acolytes c’est la première partie de l’amendement. Donc, après avoir été voté une première fois, cet amendement à été revoté en seconde lecture en début de semaine et aussitôt rejeté par le Conseil européen qui est codécideur. Il ne faut pas chercher bien loin, Sarkozy a fait des pieds et des mains pour que cet amendement soit refuser pour qu’il puisse en toute impunité faire appliquer son Hadopi lorsque les assemblées l’auront définitivement adopté.

En attendant, le Parlement européen se voit dans l’obligation de revoter le 6 mai, restera alors au Conseil à donner son avis sur l’amendement.

Dans l’état actuel des choses on s’aperçoit effectivement du pouvoir limité du Parlement. La socialiste française Catherine Trautmann aura beau lancer tout les appels solennels possibles et inimaginables au Conseil, dixit : « Un débat national ne peut préempter la décision de 27 pays à l’échelle de l’intérêt commun de l’ensemble de nos concitoyens », sous-entendu : Sarkozy ne peut pas tout imposer, néanmoins si le conseil sous les injonctions de la France refuse, tout est à refaire...

Je me permet donc en cette occasion de faire un petit récapitulatif sur les prérogatives du Parlements européen :

Dans la plupart des cas, les directives relèvent d’une procédure de « codécision » entre le Conseil européen et le Parlement.

C’est en l’occurrence le cas des sujets économiques et sociaux. Dans le cas simple, le Parlement peut, soit directement adopter une directive ou la rejeter ; ou alors proposer des amendements dans le cas d’une directive discutable.

Si la commission accepte, totalement ou partiellement, elle transmet un nouveau projet au Conseil qui prendra la décision de l’adopter, de le modifier, et ceci accepter par la majorité de ses membres.

Le cas échéant, le Parlement et le Conseil n’arrive pas à se mettre d’accord, la nouvelle proposition sera examinée par un Conseil de conciliation, c’est là que ça devient intéressant..., d’un nombre égal de représentants du Conseil et du Parlement. Si le comité arrive à un accord, le texte est renvoyé pour adoption ou rejet au Conseil et conjointement au Parlement.

Il est évident que cette procédure peut occasionner plusieurs aller et retour, ce qui est le cas. Et il n’est pas du tout évident que ce soit le Parlement qui est le dernier mot dans la mesure ou le diktat de Sarkozy soit vraiment très fort. Une fois de plus le parlement sera remis en cause ainsi que ce fut le cas avec la directive Bolkestein (ou directive service) qui a été remise au goût du jour par plusieurs arrêtés de la Cour européenne de Justice sur le droit du travail, et qui feront jurisprudence. On voit là l’inutilité d’un parlement qui sous le houlette de la député Evelyne Gerhardt en avait modifié le contenu et qui pourtant est remis en cause par la Cour de Justice renvoyant ainsi au texte original ultra libéral que l’on devait à Bolkestein. Donc encore un coup pour rien.

Ce qui est le plus désagréable dans ce charivari, c’est qu’à chaque fois qu’il se trouve une affaire de ce genre les députés européens le montent en épingle, font médiatiser l’événement, afin d’essayer de montrer que finalement ils ne sont pas si inutiles que cela. Ce qui est le cas actuellement, et qui risque de se reproduire assez souvent avec la proximité des élections...

Pendant ce temps là, les directives tournent en rond....

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Messages

  • Il reste dans le Traité de Lisbonne 21 domaines dont le Parlement est exclu, et certains très importants. La liste n’en est cependant écrite nulle part : il faut comprendre qu’un domaine est exclu lorsqu’un article des traités précise que c’est le Conseil qui décide ou que le Parlement est simplement consulté. Voici les domaines ou les parties de domaine les plus importants où le Parlement n’est pas co-décideur :

    * la politique étrangère et de sécurité (TUE 26-1, TUE 31-1 et 2, TUE 36), le marché intérieur (TFUE 26), les tarifs douaniers (TFUE 31), une partie de la politique agricole (TFUE 43-2 et 2bis), où le Conseil décide seul,
    * la fiscalité (TFUE 11), la politique sociale pour partie (TFUE 153-1, 2 et 5), selon la procédure législative dite spéciale (TFUE 289) c’est-à-dire par le Conseil à l’unanimité après simple consultation du Parlement européen,
    * la politique monétaire (TFUE 130), du ressort de la seule Banque centrale européenne.

    (Wikipedia)

    Ca ferait presque rire !

  • Pour eux qui aurait encore quelques illusions sur les objectifs des thuriféraires de cette Europe-là, la conférence d’Annie Lacroix-Riz est un excellent remède :

    http://www.dailymotion.com/worldhis...

  • En rond ? Peut-être, mais les guignols tourneurs n’oublient pas de toucher leurs ronds. Combien, au fait par "député"...?

  • Non il ne tourne pas en rond,il nous pique nos ronds.momo11

  • J’ai employé une notion vulgaire sur ce parlement :

    Le parlement européen n’a droit que de pisser dans le sens du courant...

    La présence dans cette enceinte de révolutionnaires n’est donc pas un enjeu de pouvoir, puisque ce parlement n’a pas de vrai pouvoir pour l’essentiel .

    Une tribune ?
    Un petit peu...

    Un lieu pour espionner et tirer de l’info (comme on a pu connaitre les comportements indignes et récurrents des PS dans ce parlement), une info précieuse pour préparer les contre-offensives face aux plans de la bourgeoisie.

    Mais ça n’ira pas plus loin et il importe de ne pas faire croire aux masses ce qui n’est pas.

  • demander les recomandation du kremlim , ou pechin, ca vais marcher 100 pour 100

  • Pour ceux que cela intéresse, le petit résumé sur le fonctionnement est tiré des article 189B et 189C du Traité de Maastricht, modifié, Amsterdam et Nice,... pour leTCE c’était l’article III 396, c’est à peu près le même chose que précédement et LIsbonne est dans lamême lignée, où je n’ai pas retrouvé la référence exacte vu le bordel qu’il y a dans ce Traité.