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Le coq au vin !

Publie le vendredi 4 décembre 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

de Michel MENGNEAU

Copenhague 2009. C’est l’heure des bilans ! Avant d’entamer des discutions sur les propositions dans le but d’atténuer les causes du réchauffement climatique il va falloir faire le tour de la planète et constater les dégâts. La remontée des océans due à la fonte de la calotte glacière du pôle Nord, maintenant la fonte des glaces du pôle Sud, les glaciers de nos montagnes qui s’effritent, le permafrost qui en fondant régurgite ses mammouths, le vin de bordeaux perd sa saveur et prend du degré, et c’est bien là le drame ; les moins pessimistes disent que l’on va planter de la vigne en Angleterre ! ; là, un instant, la terre s’est arrêtée de tourner ; il faut au plus vite que l’on se réveille car on va vers l’inconcevable, les anglais pourraient faire du pinard !

Je sais, les conciliants diront pourquoi pas, leurs bières ne sont pas si mauvaises que ça, d’accord. Et le whisky, il ne faut surtout pas oublier le whisky, c’est pas « dégeu » un bon pur malt. Peut-être, pour la bière je ne dis pas, ils savent brasser, utiliser le houblon et l’orge, mais une grande partie de l’Europe sait bien le faire aussi, alors ils n’en ont pas l’exclusivité. Pour le whisky, alors là c’est encore différent, on ne peut pas dire franchement qu’ils tiennent le haut du pavé, allez donc dire aux Ecossais qui sont des spécialistes en la matière qu’ils sont anglais, et je ne parle pas des irlandais pour éviter les fâcheries. Ce n’est pas être mauvaises langue que de dire qu’en matière culinaire et de goût ce ne sont pas des champions.

Je n’ose même pas aborder le domaine agricole tant je sens que les vieilles rancœurs vont se réveiller ; surtout si je cite les paroles de l’un de mes copains technocrate européen et spécialiste de l’agriculture qui me disait, il y a peu de temps, que l’Anglais n’y comprenait rien dans la gestion agricole. Bon, l’entente cordiale a été signée lors de la guerre de 1914 on insistera donc pas sur cet épineux sujet. Mais quand même, je me vois mal être attablé devant un bout d’agneau bouilli accompagné de petit pois gros comme des pois chiches le tout arrosé de sauce à la menthe, pendant que minablement croupira dans mon verre un Balmoral Castel, issu de la vigne dans laquelle auront été pissés toute les jours, sur les raisins, les clébards de la reine d’Angleterre. Arrêtons le massacre pendant qu’il encore temps !

Si le climat doit nuire à notre identité nationale, si les vignes sont délocalisées en Angleterre, déjà que le couscous a aussi remplacé dans nos assiettes le bœuf bourguignon, nous devons réagir. Vous vous rendez compte, du vin de messe sidi Brahim ou encore pire, venant de la vigne d’un pasteur anglican, il y a de quoi reconstruire une ligne Maginot pour éviter un tel désastre…Manquerait plus qu’il fasse venir de la flotte de la Mecque pour mettre dans le bénitier, on ne peut pas laisser faire ça, il en va de l’avenir de notre pays. Et se n’est pas quelques trublions Tarnaquiens, quelques autonomistes du Marais Poitevin qui vont contester ces traditions, désagréger par des contestations le tissu de cette France si bien soudé autour de son éminent chef d’Etat, non mais, qu’est-ce que c’est que ce bordel aurait dit un certain Philippe Henriot quand il tirait les oreilles de ses élèves dans son école catho de Gironde ! L’honneur de la France ce Monsieur Henriot, dire qu’il a fallut d’irresponsables maquisards rassemblés sous le nom grotesque de COMAC (des anarcho-autonomes probablement, c’était dèjà la mode ce genre de qualificatif dans la droite puante) pour priver la France d’un tel génie qui serait bien heureux aujourd’hui d’entendre que l’on recommence à voir émerger les idées qu’il a tant défendues.

Non, en raison de sa tradition plus que séculaire dans notre pays nous ne laisserons pas les vignes se délocaliser, nous favoriserons l’immigration choisie en préférant le « Maquedo » aux tajines qui seront expulsés de nos assiettes, non à la fuite des cerveaux, rappelons Johny pour revitaliser l’espace culturel et intellectuel français, soutenons le coq au vin, le seul emblème de la France.

Gallus, Gallus, de son nom latin, donne bien les origines de ce coq, le Gaulois qui s’esbaudi les deux pieds dans la m…de et le vin qui le fait chanter faux une marseillaise aux paroles anachroniques doivent être défendus comme des garants de notre identité nationale, engageons un débat autour de ses valeurs essentielles, la France le mérite bien…

Vive l’identité nationale, hic !

Que personne ne s’inquiète, en prenant de la bouteille certains vont penser que j’ai retourné ma veste, non, je cris encore haut et fort, vive l’Universalité !

NB : Pour les anglais et la vigne, c’est vrai que nos viticulteurs ont un savoir faire venant du plus profond des âges mais les ricains font bien du vin correct, il n’y a donc pas de raison pour que les anglais n’y arrivent pas, par contre c’est sur qu’ils n’auront pas le même terroir qui est la qualité même de la terre et n’a aucun rapport avec l’identité nationale, mais par contre, ils ont une reine, et c’est surtout ce qui me gène…

Aussi, si on assiste à l’uniformisation des savoirs faire que l’on devait aux particularismes de chaque culture, il ne faut pas en attribuer cette modification à une quelconque perte d’une soi-disant identité nationale, mais à une planification des fabrications par les capitalistes afin de magnifier le productivisme. Il s’agit bien d’une mondialisation menant à un formatage autour de la pensée unique et non d’une Universalité où les différences peuvent s’exprimer.

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Messages

  • Naturellement, tout le début n’est pas à prendre au premier degrè. Cependant, je voudrais revenir sur la spécificité des savoirs faire ; Elle est indéniable, et il est bien qu’elle se perpétue car elle vient souvent du particularisme du milieu ambiant qui a contraint à ces différences, c’est un acquit culturel qui n’a aucunement à voir avec une quelconque identité nationale. Il faut donc se démarquer de d’un critère identitaire incluant certains particularismes dans une conception que l’on voudrait déterminée...ça, c’est un amalgame superficiel pour justifier un cadre fermé d’identité ;

  • mais les Anglais ont des vignes dans le sud du pays, il y a demultiples vineyards et cellars !
    Certes le vin n’est pas extraordinaire, avec des cépages souvent de l’est de chez nous, mais cela vaut bien des mauvais vins de chez nous.

    • Ils cultivent de la vigne depuis le moyen-âge, et probablement bien avant. D’ailleurs si l’on va dans l’archipel des Scilly au large du cap Lizard dans le prolongement de la Cornoauilles ont peu visiter un magnifique jardin tropical sur lîle de Tresco ce qui surprend beaucoup de gens.

      Mais là n’était pas mon propos, je rigolais et faisais de la dérision parce que les viticulteurs bordelais ’sinquiétaient du réchauffement climatique et qu’il faudrait dans cette perspective aller en Angleterre pour retrouver des conditions climatiques donnant la même saveur et degrè au merlot, cabernet franc, cabernet-sauvigon, pinot noir et autres.