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Les Etats-Unis ne signeront pas un Kyoto bis au Sommet du G8

Publie le mercredi 6 juillet 2005 par Open-Publishing

CLIMAT Réunis à Gleneagles, en Ecosse, dès mercredi, les huit chefs d’Etat des principaux pays indutrialisés pourraient trouver un accord, au moins minimal, sur les gaz à effet de serre.

de Paul Raw Londres

Huit kilomètres de grillage en acier, 10.000 policiers sur les dents, interdiction de survol aérien... le majestueux Hôtel de Gleneagles, installé dans la campagne verdoyante du centre de l’Ecosse, a été placé sous haute surveillance dans le cadre d’un dispositif de sécurité imposant pour accueillir les chefs d’Etat et de gouvernement du G8 dès demain. Les pays participant au sommet du G8 pourraient parvenir à un accord sur le dossier du réchauffement climatique, a déclaré hier à Londres un haut responsable britannique.

Les leaders du G8, les sept pays les plus industrialisés et la Russie, vont-il arriver à un accord sur le réchauffement climatique lors du sommet de Gleneagles, en Ecosse ? Un accord entre les Etats-Unis et l’Europe sur l’une des deux grandes têtes de chapitre de la réunion, avec l’aide à l’Afrique, semble en bonne voie.

Le présidence britannique est persuadée qu’un tel accord est possible, à la lumière des dernières assurances reçues de Washington. Selon des fuites dans la presse londonienne d’hier, pareil arrangement reconnaîtrait d’abord les raisons scientifiques militant en faveur de la lutte contre l’effet de serre. Ensuite, le G8 s’engagerait à lutter contre le réchauffement climatique, mais sans déterminer d’objectifs chiffrés. Enfin, le communiqué mentionnerait le fameux protocole de Kyoto que les Etats-Unis refusent de parapher. Pendant le week-end, les « sherpas », comme on appelle familièrement les représentants diplomatiques des Chefs d’Etat et de gouvernements du G8, ont préparé un projet de texte acceptable pour tous qui devrait être soumis aux participants au conclave écossais.

Bush rejette Kyoto

Reste que l’administration Bush souffle le chaud et le froid. Dans une interview à la chaîne britannique ITV, diffusée hier, le chef de l’exécutif américain a certes admis que le changement climatique « est une question importante, à long terme, face à laquelle nous devons agir ». Mais l’hôte de la Maison-Blanche a refusé tout accord similaire à celui de Kyoto, qui « aurait détruit notre économie pour parler clairement ».

Conclu en 1997 mais entré en vigueur en février, ce protocole fixe comme objectif une réduction planétaire de 5,2% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde d’ici à 2012.

Premier pays pollueur, avec un quart des émissions de gaz à effets de serre, les Etats-Unis ont longtemps nié l’existence même de l’effet de serre.

Les majors de l’or noir

Le poids du lobby énergétique, proche d’une administration républicaine pieds et poings liés aux majors de l’or noir, a fait dérailler toute tentative des écologistes à infléchir ce refus. Washington justifie également sa position par le refus de l’Inde et de la Chine de diminuer leurs émissions. Mais la réélection en 2004 du président, la perte d’influence du vice-président, Dick Cheney, « l’homme des pétroliers », et la nécessité d’un rapprochement avec les Européens pour tirer un trait sur la querelle irakienne ont conduit Washington a reconnaître le lien entre les rejets de dioxyde de carbone et le réchauffement. Cette admission de la nécessité d’une action collective s’accompagnerait d’un train de mesures visant à assainir le transport aérien et terrestre, gros pollueurs. La question du transfert à ces pays de technologies moins polluantes est également à l’ordre du jour.

Si un accord intervenait, Tony Blair aurait donc toutes les raisons de jubiler. Président en exercice de l’Union européenne depuis le 1er juillet, le premier ministre britannique vise le grand écart : un compromis qui satisfasse les Européens, en particulier Français et Allemands, très attachés au combat international contre l’effet de serre, mais qui permettrait également aux Américains de ne pas se départir de peur position de principe.

http://www.24heures.ch/vqhome/le_journal/monde/g8_050705.html