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Les South Winners 87 : le cœur rebelle des ultras marseillais

Publie le samedi 30 juillet 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

Les couleurs ne sont pas celles de leur équipe. Au bleu et blanc, ils ont préféré l’orange, symbole de la lutte antifasciste. Aux croix celtiques et aux cris de singes ils préféreront toujours le Che et Zapata., Ils arrivent aujourd’hui à Rome pour soutenir leur club contre le Lazio dans la demi-finale du tournoi Intertoto. Voyage avec les South Winners, le groupe de tifosi organisés le plus fourni de Marseille, terre de l’ultra -tolérance et des paradoxes.

de PAUL GOIFFON MARSEILLE retraduit par karl&rosa à partir de la traduction italienne de Graziana Panaccione parue dans Il Manifesto d’un article français paru dans La Marseillaise

L’endroit est caché, niché au cœur d’un des quartiers sinistrés de Marseille, la Belle de Mai. Une fois passé l’austère portail métallique, s’ouvre un autre monde, celui du phénomène ultra. Toutefois, avec ses murs colorés et un joli terrain de boules, le siège des South Winners est bien loin de l’image de violence que les médias lui ont collée sur le dos.

C’est Franck, l’un des responsables de l’association, qui se charge d’accueillir les invités et de leur faire visiter la propriété. Le corps porte les stigmates de sa passion. Avoir trop agité les drapeaux et harangué les troupes, juché sur un tréteau, le rend courbe comme un arc africain. Un rapide passage par les bureaux et puis il nous montre fièrement les écharpes, les t-shirts et les divers autocollants produits par le groupe.

Antifasciste, enfin la parole est dite. Les South Winners 87 sont un des nouveaux groupes qui soutiennent l’OM. Avec 5 550 adhérents, ils se targuent d’être le groupe le plus importants de tifosi marseillais. Ce sont eux aussi qui sont renommés, avec leurs voisins de virage les Ultras, pour enflammer le stade Vélodrome et jouer des poings à l’extérieur. Parce que les Winners sont en lutte depuis 1989, date à laquelle ils décidèrent de retourner les bombers, les blousons que portent les skinners, et d’arborer la doublure orange pour symboliser leur total désaccord avec eux.

Dans un football français où se répand de plus en plus la gangrène de l’extrême-droite, l’OM n’a jamais vu de croix celtiques ni de chants nationalistes dans son stade. Voilà pourquoi quand l’équipe joue à l’extérieur, à Paris, Strasbourg ou Lyon, il lui arrive d’être accueillie par des banderoles allusives. Marseille la rebelle, ville ouverte de nature, serait, au dire de ces inscriptions, un "morceau d’Algérie" et ses supporters des "rats" à qui il faut souhaiter la "bienvenue en France" en brandissant des drapeaux tricolores ornés de croix d’une tout autre époque.

Pour Akim, ingénieur en informatique né à Sochaux et qui participe à tous les transferts, les Winners représentent Marseille dans toute sa diversité. "Marseille est, et a toujours été, une ville cosmopolite et ouverte à tous ceux qui la respectent. Tu ne peux pas être raciste à Marseille. C’est pour cela que nous continuons à soutenir un club qui défend ces valeurs. Nous tenons à montrer à l’Europe entière que Marseille n’acceptera jamais l’intolérance". Yves, l’un des plus anciens, raconte entre autres les premières années de lutte contre les groupuscules d’extrême droite qui tentaient de faire du stade Vélodrome un lieu de propagande politique. Même si Che Guevara et Zapata ornent leurs drapeaux, cela ne veut pas dire que les Winners font de la politique. La plupart des tifosi interrogés non seulement ne militent pas mais ne votent pas non plus. "Nous défendons le respect, la parité et la tolérance. Et nous sommes obligés de constater que ce sont des valeurs de gauche. Mais parmi nous il y a de tout. Ce n’est pas parce que tu gagnes plus de 2000 euros par mois que tu ne pourras pas entrer dans le virage sud", observe Arnaud, étudiant en sciences politiques.

En ce qui concerne les velléités révolutionnaires qui ornent leurs drapeaux, il s’agit pour les Winners de continuité historique. "Quand nous écrivons ’Marseille indépendante’, c’est pour manifester notre désapprobation à l’égard de l’état central qui a toujours méprisé la ville". Naturellement, il est paradoxal de se prétendre en même temps internationaliste et indépendantiste mais Marseille "est un paradoxe" reconnaît Arnaud avec un sourire. Et Akim ajoute : "Nous sommes rebelles dans l’âme. Je crois que nous avons seulement adapté notre lutte à la société actuelle et que nous l’exprimons dans un stade que les fascistes n’auront jamais". Quitte à les affronter en bataille rangée aux centres ville des différents lieux où l’on joue.

Cano, le porte-parole, le dit clairement : une cinquantaine de tifosi arriveront à Rome avec, dans leurs valises, "tous les Che Guevara" en leur possession, "...un petit cadeau pour Paolo Di Cannio".

http://www.ilmanifesto.it/Quotidian...

Messages

  • Oui, pourquoi pas. Cel me semble un peu faussement angélique. Et Bernard Tapie là-dedans ?

    • angélique ? t as qu’à y aller au velodrome, tu verras par toi meme que ya pas un drapeau francais... ce qui est pour nous marseillais toute la difference avec les "footix" (supporters en carton) des autres clubs. Pourquoi se laisser berner par les medias qui assimilent tous les supporters à une seule et meme essence ? marseille a des equivalents dans le monde, les winners aussi. On n’est pas uniques !

      quant a tapie, franchement moi qui suis marseillais et ex abonné des winners, je sais tres bein que c’est un enfoiré et un démago. Il n’empeche que jusqu a present le football ne marche qu avec des gens du meme acabit... alors, ce qui reste comme solution, c ’est d entrer dans le delire a la philippe val de dire que le foot c est pour les beaufs... au risque d etre ethnocentrique et de faire preuve de ce que bourdieu appelait du recisme de classe. Personne n est pur, personne n est hors société, personne n’est en dehors de tout germe de compromission. Si seulement les gens de gauche pensaient un peu moins comme des petits blancs qui se renient, ca aiderait un peu à renouer avec tous ceux qui ne sont pas forcement branché politique ou culture "légitime" mais qui ont leurs propres centres d interet, leurs codes et criteres de dignité.

      Pablo kaotik

  • vous faites passer les winners pour des gentils pti gars alors qu’il se frittent comme tout le monde.
    Arretez de croire que vous etes les victimes de la France. et Paris est aussi cosmopolite que vous et on fait pas autant en pourcentage du fn.
    vous etes dans votre monde de pastis

    • Juste un petit commentaire ... Pour signaler que pour une tribune anti-facho , interdire le drapeau FRANCAIS est intolerable !!! Par contre les nicois nous on est attaquer par SOS RACISME !! C est censé marcher dans les deux sens non ??

      Ou peut etre que c est votre nouveau sponsort ?!!!

      Restez dans votre tribune de corrompus , et la prochaine fois essayez d attaquer le bon groupe !! Des belles M..... !!

      Aller , au 24 Mars