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Morne semaine à l’Assemblée…

Publie le vendredi 11 avril 2008 par Open-Publishing
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de Michel MENGNEAU

Au demeurant il est possible que certains aient une vision différente des événements qui s’y sont déroulés, peut-être moins critique envers les socialistes, en tous cas, je décris ce que j’ai ressenti.

D’abord mardi avec la motion de censure on aurait pu croire à une vraie ouverture des hostilités. Le sujet était d’importance, l’envoi de nouvelles troupes en Afghanistan et le retour dans le commandement intégré de l’OTAN, laissant présumer un atlantisme primaire de la part de Sarkozy.

Il est bon de précisé d’ailleurs que la France a toujours fait partie de l’OTAN, et ceci depuis son origine, avec une particularité due à De Gaulle qui n’avait pas voulu entrer dans le commandement afin de garder une certaine indépendance.

Donc était reproché l’unilatéralité de ces décisions au gouvernement et surtout au chef de l’état. Le sujet était délicat puisque les différents gouvernements précédents ainsi que les Chefs de l’Etats successifs avaient eu des positions plus ou moins ambiguës vis-à-vis de l’OTAN.

Naturellement, Hollande dans une piètre prestation a servit des arguments à son adversaire Fillon qui s’est engouffré dans cette ouverture, avec un certain sucés il faut l’avouer.

On attendait un peu plus de vindicte de Mamère qui était l’orateur du groupe communistes et verts lui aussi déposant de la motion de censure. Certes son allocution a commercé par une critique de la politique générale, pour le reste se fut monotone sinon monocorde. Hormis le fait qu’il fit remarquer à Acoyer que la procédure n’avait pas été respectée puisque son intervention avait lieu après celle de Fillon alors que les acteurs de la motion auraient dû tous s’exprimer avant le chef de gouvernement, l’ensemble ne permit donc pas aux députés de s’enflammer.

Finalement cette motion n’aura servi qu’à resserrer les rangs de la majorité, ce qui est regrettable car il y a cependant quelques dissensions au sein de celle-ci. Il est à se demander si les socialistes n’ont pas voulu se faire un coup de pub en disant : « vous voyez on en est encore là », en somme une politique d’apparat sans grande efficacité.

Les distensions dans la majorité vont donc apparaître au grand jour lors du vote de la loi OGM. Que dire, sinon que la loi actuelle malgré l’amendement 252, qui pourrait sauter en deuxième lecture au Sénat, va nous conduire insidieusement vers le tout OGM. Et pourtant elle a failli être rejetée. Il y a donc eu 249 voix pour et 228 voix contre dont 10 pour UMP et 31 abstentions. Abstentions qui auraient fait capoter le projet. Car à n’en pas douter il s’agit d’opposés à la loi mais qui en s’abstenant n’ont pas voulu contrarier le chef. La place est plus importante que l’avenir de nos enfants ! Et puis la ministre concernée s’étant déjà fait remonter les brettelles par le premier ministre ils ont joué les hypocrites pour éviter de tomber dans le collimateur de l’autocratie dirigeante. Cela ressemble fort à de la lâcheté !

Mercredi lors des questions au gouvernement j’ai retenu le début de celle de Pierre Gosnat Député communiste de Val-de-Marne car elle s’inscrit en plein dans l’actualité.

« Ma question s’adresse à M. Darcos, Ministre de l’Education nationale,

Depuis plusieurs semaines, des luttes se développent et s’amplifient dans le pays, pour exiger de votre gouvernement qu’il revienne sur ses décisions en ce qui concerne l’éducation nationale.

Elles rassemblent des professeurs, des lycéens, des parents d’élèves et à partir de demain viendront s’y joindre des étudiants.

Par ailleurs, un grand nombre d’élus locaux sont à leurs côtés......plus qu’auparavant...si vous voyez ce que je veux dire !

Donc, Monsieur le Ministre, allez vous restez, droit dans vos bottes, sans être attentif au message qui vous est transmis et alors qu’à aucun moment vous n’avez engagé de véritables concertations avec les organisations syndicales.

En ce sens, Monsieur le Ministre, c’est une erreur de vouloir minimiser l’ampleur de ce mouvement, voir le discréditer en soufflant sur les braises de la provocation et de la répression à l’égard de la jeunesse. Nous lui apportons notre solidarité.

C’est également une erreur de vous cantonner à une répétition de formules : « le budget a été voté ...rien n’y changera ! »

D’ailleurs le budget a été voté, sans qu’à l’époque il fut prévu d’envoyer un contingent supplémentaire de 700 hommes en Afghanistan.

Pourquoi ne pas privilégier l’éducation plutôt que la guerre ? »

En l’absence de Darcos c’est le nouveau porte parole du gouvernement le très bon chic bon genre Chatel qui a répondu. En substance, après quelques mièvreries : de toute façon le budget est déterminé et l’on s’assoit sur la contestation.

A mon avis si le mouvement des jeunes s’amplifie il pourrait avoir quelques désillusions…

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