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Mumbai : La lutte des femmes palestiniennes est globale

Publie le mercredi 21 janvier 2004 par Open-Publishing
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Larmes, applaudissements, histoires et indignation se sont mêlés dans cet atelier de femmes, où les regards de tous les continents se sont croisés pour partager un même propos : les Palestiniennes ne sont pas seules.

Leïla Al-Bayoumi, de Palestinian Working Women Society for Development, une organisation qui travaille dans l’information et la sensibilisation des femmes palestiniennes poursuit son objectif : que les femmes prennent conscience de leurs droits et s’investissent politiquement dans les activités civiles de résistance. Leïla est assise à la tribune, face à une trentaine de femmes aux identités inconnues.

Tout est mis sur la table : la santé des Palestiniennes, le nombre de femmes mortes en accouchant, la circulation restreinte, la mobilité réduite, parfois impossible. Les participants-es, surtout les quelques hommes présents, ont exprimé leur point de vue sur l’Intifada et la construction du mur. Si pour certaines femmes, la deuxième Intifada a emmené plus de désespoir dans leurs vies, les Palestiniennes, ne veulent pas se laisser faire. "Nous vivons dans un temps d’urgence, qui ne permet pas de prévoir un avenir, précise Leïla. Car lorsqu’on vit dans une région militairement occupée, on ne peut pas assurer que le changement va arriver.

" C’est une activiste de New York qui lèvera la voix, presque en colère, et obtiendra tous les applaudissements. "Les femmes du monde doivent apprendre les unes des autres ; une femme est une femme, peu importe la couleur de sa peau, la langue qu’elle parle... la violence domestique est partout et nous devons lutter ensemble pour changer cela", hurlait-elle. Une participante nordique soulignait, elle, l’importance d’intervenir dans les endroits où les décisions sont prises, les instances de lobby et les partis.

Voir pour comprendre

Une des cinq palestiniennes présentes a demandé aux intervenantes occidentales de venir visiter sa patrie et d’y voir la réalité de près pour pouvoir ensuite témoigner et faire du lobby auprès des gouvernements, notamment celui américain. Une chilienne s’est ensuite levée pour nous raconter sa découverte de Gaza à l’occasion du 30e anniversaire du coup d’état. Elle parle de disparitions, de tortures et de morts, comparant la situation à celle du Chili : "L’exclusion des indigènes d’Amérique Latine, la pauvreté de l’Inde, l’apartheid sud-africain... Tout cela est condensé en Palestine ".

Leïla, les larmes aux yeux, cherchait un mouchoir. Pour revenir au concret, une juive américaine, engagée dans la solidarité avec le peuple palestinien, nous invitait à faire pression pour exiger de pays d’arrêter de financer tous les ans à hauteur de millions de dollars l’armée israélienne. L’accord semblait régner dans la salle : le mot terrorisme est utilisé de manière stratégique. Ce concept permet d’englober un peu rapidement un ensemble de fausses vérités, comme celui d’une haine entre arabes et juifs. Les raisons du conflit sont tout autres, les femmes arabes et juives le savent bien. Et elles sont très loin de se résigner à accepter cette situation insoutenable, qui est conduite et nourrie par la violence patriarcale et l’ambition géopolitique.

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