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RMI - La misère au quotidien

Publie le jeudi 30 septembre 2004 par Open-Publishing
19 commentaires


Mon nom ? Un numéro à la CAF

La misère au quotidien

La seule chose que j’aie véritablement apprise avec le RMI, c’est qu’il est le noyau central du système d’exclusion fomentée par l’économie et qu’il sert de mise au pas pour ceux et celles qui seraient tentés de penser autrement. Le RMI sert l’économie comme la richesse mais à son opposé. Tout ce qui suit n’est que la conséquence logique de ce constat.

D’abord on ne vit pas avec le RMI, on survit. La vie se résume à subvenir aux premiers besoins : assurer un appartement, un endroit où dormir, un chez soi. Les meubles importent peu.

Ensuite trouver un propriétaire qui n’aura pas trop de préjugés quand vous lui déclarez que vous percevez le RMI ; souvent il vous regarde de travers, se méfie, vous méprise. S’il accepte sans trop râler, c’est que l’appartement à quelques défauts dont il ne parlera pas bien entendu. J’en ai même croisé, des propriétaires qui vantaient dans le prix du loyer une connexion au câble mais ils oublient de vous dire dans quel état est l’appartement : un cagibi peut, parfois, faire office d’appartement. Une fois un appartement trouvé dans un état moyen car c’est ainsi, avec le RMI l’appartement ne sera jamais dans un état convenable sauf cas exceptionnel il faut penser au loyer.

Le deuxième point essentiel est d’assurer le loyer mensuel. Là, vous avez la CAF et le RMI. Il faut savoir que même en étant au RMI, vous payez tout : loyer, eau, gaz, électricité, charges (sauf la taxe d’habitation mais il y aura bien un politique tordu qui trouvera le moyen de nous la faire payer). Certains croient le contraire mais ils se trompent. Pour s’en sortir, il suffit de gérer le tout, de savoir quand telle ou telle charge doit être payée. Et c’est là où tout se corse.

Pour une personne vivant seule, c’est mon cas, c’est possible de jongler avec le RMI en sachant qu’il vous faudra au moins une aide exceptionnelle par année négociée avec l’AS (assistante sociale), mais il ne faut pas s’attendre à des miracles ; une petite aide et un crédit sans intérêts sur quelques mois voilà l’effort ! Autrement dit : vous devez vous débrouiller pour payer. Alors quand on parle d’assistanat laissez-moi rire bien fort !

Une fois que la gestion de ces besoins est assurée, il faut penser à se nourrir. Là aussi, il ne faut pas rêver, c’est la course au produit le moins cher et qui sera susceptible de durer au moins deux repas au minimum. Une pizza achetée peut être partagée en quatre par exemple et donc faire quatre repas. Toute viande doit au moins faire deux repas, et ainsi de suite sinon impossible de s’en sortir à moins d’aller chercher de la nourriture distribuée gratuitement. Il y a aussi l’option des supermarchés ghettos, ceux qui font à prix coûtant où tous les pauvres, les gueux se retrouvent puisque c’est là où on leur dit d’aller. Il faut aussi savoir que repas est un bien grand mot quand vous êtes au RMI, disons que la question du poids ne se pose pas, votre régime se fait automatiquement. Et, là aussi, pas question de nourriture bio, trop chère ; tout le monde veut de la nourriture bio, saine, propre, non contaminée, sans OGM, bref de la pureté, du terroir. Inutile de dire où se situent les classes.

Parlons des habits, maintenant, pas question d’y penser, car le loyer, les charges et la nourriture vous prennent tout. Donc il faut compter sur des aides extérieures. Soit des associations qui donnent des habits, soit vous avez la chance d’avoir une famille qui vous soutient (mon cas), alors profitez-en pour demander aux dates anniversaires et autres fêtes des produits utiles : habits, chaussures, draps, couvertures, etc.

La famille. Parlons-en. Si vous n’avez pas encore coupé complètement les liens avec votre famille, sachez qu’être au RMI pour votre famille est un sujet d’angoisse, d’inquiétude (comment mon enfant ne réussit-il pas ? Pourquoi est-il tombé dans le RMI ? Qu’ai-je donc fait ou n’ai pas fait ?) Cette forme de culpabilisation mine obligatoirement vos rapports avec votre famille à plus ou moins long terme sans parler de ceux qui prennent n’importe quel prétexte pour ne pas ou plus vous parler. En étant au RMI, vous vous trouvez dans une situation quasi infantilisante, on vous reprochera même que le RMI, c’est de l’argent de poche !!! Vous vous retrouvez dans cette situation d’infantilisation parce que vous êtes dans une situation de demandeur, dois-je demander ou non ? Telle est la question qui me mine tout le temps alors quand je demande, je le fais pour une raison valable d’après moi. Vous ne demandez jamais par plaisir de demander, mais parce que vous en avez besoin. Les situations familiales sont si étranges que, parfois, cette demande est détournée de son objectif premier pour en faire quelque chose d’autre ; cela permet de cacher la misère dans laquelle je vis et, par là, la famille voit que ce qu’elle a envie de voir. La famille vous pose et se pose des questions rarement les bonnes.

Ces pseudo-aides, qu’elles soient de l’Etat ou de la famille, ressemblent aux aides des pays riches vers les pays pauvres, toujours un peu, le minimum, de quoi subvenir pour améliorer l’ordinaire mais jamais une aide qui vous rendra complètement autonome ; comme les pays pauvres je suis en voie de développement durable pour longtemps...

La vie sociale du RMIste se borne à un enfermement quasi forcé ; on fuit le RMIste comme le pesteux était fuit autrefois. On vous sourit quand on ne vous connaît pas. On s’éloigne quand on apprend que vous êtes chômeur. On tire sa révérence quand on sait que vous êtes RMIste. Les rares qui restent, là, avec vous, ce sont les autres que l’on a fuit avec la même méthode. Ainsi il n’y a pas de mélange, et, le plus amusant c’est lorsqu’une parole, qui se croit bonne, déclare qu’il faut sortir, aller dehors, voir d’autres personnes. Juste parce que vous aimez être fuit, dévisagé, du doigt montré et que vous servez d’exemple : « Ah ! Non, je ne serai jamais comme ça ! » ou encore « Il faut bien des perdants pour qu’il y ait des gagnants. » Cela est ainsi parce qu’il faut des justifications pour se sentir appartenir à un groupe et exclu d’un autre ; la solitude, ce n’est jamais soi qui la choisit (à moins d’être un religieux) mais les autres qui vous la font vivre parce qu’ils ne savent pas dans quel monde eux-mêmes vivent.

J’en ai rencontré et j’en croise encore des personnes qui pour ne pas être exclues d’un groupe font tout ce qu’elles peuvent pour y rester quitte à devenir le contraire de ce qu’elles sont, quitte à se tromper volontairement sur la nature de leur fréquentation, quitte a aller voir le psy aux bouts de quelques années vécues dans une ignorance voulue. Ce sont généralement ces personnes-là qui vous donnent ce genre de « bons » conseils et vous parlent d’amour comme si la plus grande preuve d’amour était d’effacer ses propres défauts et ceux des autres pour éviter d’être rejeté du groupe ou du couple. Se retrouver seul est le jugement dernier de la voie sociale contemporaine. Le RMIste est, par conséquent, le rouage suffisant pour vivre une mort sociale et un comas économique.

Essayons d’aborder le thème de l’insertion, puisque le RMI est sensé servir à insérer. Quels sont les emplois que l’on vous propose ? Disons qu’en dehors du Contrat Emploi Solidarité et l’intérim saisonnier, il n’y a rien. Le CES est un contrat qui profite à beaucoup, même aux institutions qui embauchent des CES par le biais d’associations couvertures ; oui tout est possible. Le CES sert à tout et à n’importe quoi. Le RMIste prend le CES parce qu’on lui assure pendant quelques mois le cumul du RMI et du CES en termes de revenus mais une fois ces quelques mois passés (entre trois et six mois) il faut savoir que le RMI est recalculé en fonction de ce que vous avez perçu, donc il baisse pendant trois mois si vous avez travaillé trois mois, pendant six mois si vous avez travaillé six mois. Autrement dit pour avoir tenté de vous en sortir, on vous sanctionne parce que recevoir de l’argent quand on est au RMI cela ne se fait pas. Qui ose encore parler d’assistanat ?

Pourquoi n’y a-t-il presque pas d’emplois proposés ? La rumeur dira que le RMIste est un incapable, qu’il ne sait rien faire, d’ailleurs lui propose-t-on des formations et il ne trouve rien ! C’est donc qu’il ne veut pas travailler sauf que ces formations sont pour la plupart bidons. J’en ai fait quelques unes où j’ai passé mon temps à faire des collages, à aller voir les autres pour leur demander comment on fait pour travailler sans parler des stages gratuits dans des entreprises qui ne vous embaucheront jamais et des batteries de tests qui servent à prouver que ce que vous désirez faire ne correspond pas à la réalité : partez de vos souhaits - c’est ce que l’on vous demande -, et les tests serviront à démontrer que vos souhaits ne correspondent pas à la réalité du marché du travail suivant une méthode bien connue de ces faiseurs de test, appliquée de façon systématique, la méthode de l’entonnoir : partir du plus large pour arriver au plus restreint. Vous voilà frustré par vos propres désirs parce que être au RMI veut dire : ne pas avoir le droit de faire ce que vous désirez et cela est prouvé objectivement par les tests. Et si, en plus, vous tombez sur un ou une fanatique de la raison psychologique qui ayant étudié un peu la psychologie sans même avoir compris ce que cela signifie se croit permis de vous suggérez une raison psychologique à vos pseudo désirs de RMIste rêveur, le tour est joué. Ce que vous êtes ne correspond pas du tout à la réalité du marché du travail. Vous voilà convaincu objectivement (par les tests) et subjectivement (par la raison psychologique) !

En conséquence le seul contrat véritablement accessible est le CES. Sinon pour le RMIste, il n’existe rien d’autre. Bref, quand on est dans le RMI, on est gentiment invité à y rester même si personne ne vous le dit clairement. Vous devez y rester parce que vous n’avez pas l’étoffe du réaliste, de celui qui se confronte à la réalité du marché du travail et du monde. Qui êtes-vous finalement pour désirer quelque chose de différent alors que vous êtes RMIste ? Tel est le cercle vicieux, et, le mieux, c’est de donner raison à ce que l’on n’a pas cessé de vous suggérer : être destructuré mentalement, au moins vous permettrez à quelques-uns de vivre le syndrome du Christ. « J’aurais aimé pouvoir faire plus. » Pourquoi ne pas clamer directement : « lève-toi et marche. » ?

Si, avec le RMI, je ne vis pas, je sais que je fais vivre de nombreuses associations, des dispositifs administratifs et autres centres de formations. Car c’est bien cela la morale de l’histoire, le RMI, l’exclusion servent à faire vivre des gens qui, certes, ne pensent pas profiter de la situation et ont un sens réel de l’aide mais quand on vit avec le RMI, il n’y a pas d’illusion et l’on voit le véritable visage de la société avec ces gens qui, malgré leur bonne foi, sont prêts à défendre une société qu’ils ne comprennent plus et qui exploite leur générosité pour en faire une mesure économique d’oppression.

Mon nom ? Un numéro à la CAF

Messages

  • Cet article m’a touché, car il transpire le vécu.
    Mais je ne peux m’empecher de poser la question avec une pointe de polémique : vaut mieux percevoir un RMI ou que dalle ?

    Un ami du numéro à la CAF

    • Le RMI est une infamie que l’on inflige à la Dignité de l’être qui le reçoit...

      Ceci étant le RMI n’est même pas le minimum vital puisque le seuil de pauvreté est atteint à partir de 650€uros, un RMiste touche 361€uros, je vous laisse faire le calcul..

      Je vous retourne moi la question suivante : qui cela sert-il que les RMistes survivent à peine ?

    • le rmi ou que dalle ???????????????? çà dépend :

      de ce qu’on veut faire de la déclaration universelle des droits de l’homme !!!!!!!!!!!!!!!!!!

      un bientot numéro de caf !

    • Cher bientot numéro de caf,

      faire sobrement la remarque "RMI ou que dalle" ce n’est pas faire de la provoc’ à tout prix.

      Le RMI est un acquis social, insuffisant et mal ficelé certes, mais qui ne mérite pas pour autant qu’on le vomisse à la légère.

      En attendant un monde meilleur, un grand soir ou toute autre utopitrerie du meme acabit - et en faisant le triste constat qu’une très grande partie du monde se torche au quotidien avec cette fameuse déclaration des droits de l’homme que tu rappelles à notre bon souvenir - il vaut mieux éviter de tableraser à tout bout de champ !

      Brunz

  • Le nombre de "bénéficiaires" du RMI a explosé, le nombre de chômeurs (indemnisés) a augmenté et se rapproche des 10 % de la population active, on ne connait pas le nombre de personnes qui ne perçoivent plus rien ou qui n’ont droit à rien, comme les jeunes de moins de 25 ans (l’âge pour le RMI)... et l’économie va bien, merci pour elle. Le RMA a fait un bide (1500 contrats au lieu des 100 000 attendus) et c’est tant mieux, le contrat d’avenir fera le même bide, le CIVIS est mort-né, je ne parle même pas des contrats jeunes en entreprise, ni des contrats de professionnalisation. Rien ne marche... ah si, excusez-moi, les restaurateurs vont toucher des subsides pour embaucher, ce qui va diminuer les aides prévues pour le plan du sinistre Borloo. Je m’attendrais quand même à quelques mouvements d’humeur de tous les laissés pour compte... Eh ben non, rien. Jusqu’à quand ? Apparemment nous n’avons pas encore touché le fond et ne sommes pas prêts à rebondir.

  • Salut à vous tous,

    Je remercie sonia d’alterfrance (www.alter-france.net) qui a eu la gentillesse de publier cet article sur votre site.

    Je m’appelle Jean-marc (pour ceux que ça intéresse) ; j’ai aussi un petit site qui représente l’association dont je m’occupe sur Périgueux : Action des Précaires et chomeurs de Dordogne (apcd).

    adresse : www.perigord.tm.fr/apcd

    Hier soir, j’étais à Sarlat (dordogne) pour une soirée de soutien à 14 grévistes qui ont été remplacé intempestivement par des cdd. Normalement, je devrais avoir sans trop tarder un texte plus détaillé de la part des grévistes et mis en ligne prochainement.

    Pour répondre à quelques posts. Oui c’est du vécu, je suis toujours au RMI. Une anecdote de plus ? J’ai fait un CES avec l’asso. Je perçois les assedic. Je ne retrouve pas du travail. Donc à la fin, je retourne au RMI mais pour pouvoir retoucher le RMI, il faut rester deux mois sans rien toucher ! (Comment fait-on pour vivre pendant ce temps-là ? Voilà une des joyeusetés à vivre quand on est au RMI et, après, ils disent que l’insertion est un échec ?) Parce que le RMI est un revenu différentiel (personnellement, je trouve que c’est un vrai scandale que personne ne dénonce). Ce principe du revenu différentiel combiné à la lenteur administrative fait que vous vous retrouvez coincé 3 mois après les faits. J’en parle d’ailleurs sur le site quelque part.

    Imaginez que vous travaillez, qu’on recalcule votre revenu parce que vous avez travaillé ! Quel travailleur accepterait une telle contrainte ? "Tu as travaillé ? Donc je t’enlève une partie de tes revenus !" En tout cas voilà ce qu’on nous dit et ce qu’on doit accepter sans broncher quand on est au rmi. Mais c’est un vrai cercle vicieux. Si je ne fais rien pour m’insérer alors je risque de perdre le RMI. Mais au RMI, l’optique pour l’emploi c’est le CES. Donc c’est le chien qui se mord la queue. Car quand je demande à faire une formation, certes un peu chère, le conseiller ANPE me la refuse à cause du prix et me conseille d’aller voir un psychologue du travail ! Sans parler qu’à l’AFPA, la formation qui m’intéressait est complète pendant deux ou trois ans d’attente...

    Et après ça, il faut encore supporter que si on ne fait rien en tant que Rmiste pour s’en sortir c’est de notre faute....

    amicalement

    • Je suis d’accord avec tout ce que tu écris, le RMI est un scandale et le revenu différenciel un scandale encore + énorme. Pour la formation qui t’intéresse à l’AFPA, je ne sais pas dans quel département tu vis, mais dans le mien, l’Isère, il y a des co-financements possibles, d’une part. D’autre part, si tu es mobile pour quelques mois, le temps de la formation, tu peux demander à l’AFPA de te positionner sur le plan national et tu peux faire la formation dès qu’il y a une place, même dans un autre département (même en Corse où toutes les formations ne sont pas remplies, bizarre, non ?)

    • l’afpa est un état dans l’état une " association " a but non " lucratifs " qui connait des dysfonctionement monstrueux et qui plus est infantilise ses stagiaires en leurs faisant
      miroiter des emplois qui ne viennent jamais

      cette afpa est une véritable école de la soumission aux dogmes patronaux et néo libéraux
      ou l’on vous considére ni plus ni moins comme de la chair a patrons

      comment ce fait il que cette " institution ’ travaillera avec les applicateurs du Rma - Sto , car ceux ci en plus de pouvoir s’effectuer dans les boites d’intérim , pourra aussi s’effectuer dans des stages de " formation " bidons de l’afpa

      anarcho Punks paris

    • Je vous aime bien les anarcho mais faut pas tout généraliser. D’abord le RMA, vu son très très très petit succès va disparaître. L’AFPA est comme toutes les boîtes de formation publiques (les lycées et collèges, ou les GRETA) ou privées. Il y a des bons centres et de bons formateurs, il y a des centres et des formateurs nullards. C’est partout pareil. Le pb à l’heure actuelle, si tu a envie de trouver "plus facilement" (c’est un euphémisme) du boulot, il faut être formé. Les patrons refusent généralement les candidats "à former", préférant des pré-formés avec expérience (d’où l’importance des stages en entreprise, même main d’oeuvre gratuite, hélas). Je ne dis pas que je suis pour, c’est simplement la constatation du marché du travail. Puisque la Révolution n’a pas l’air de poindre le bout de son nez, commençons par nous battre contre les patrons exploitateurs et les formations bidons et parkings.

      Caro

  • "Si, avec le RMI, je ne vis pas, je sais que je fais vivre de nombreuses associations, des dispositifs administratifs et autres centres de formations. Car c’est bien cela la morale de l’histoire, le RMI, l’exclusion servent à faire vivre des gens qui, certes, ne pensent pas profiter de la situation et ont un sens réel de l’aide mais quand on vit avec le RMI, il n’y a pas d’illusion et l’on voit le véritable visage de la société avec ces gens qui, malgré leur bonne foi, sont prêts à défendre une société qu’ils ne comprennent plus et qui exploite leur générosité pour en faire une mesure économique d’oppression."

    oui c’est vrai, mais sachez que ces gens savent qu’ils sont utilisés par la société, mais ils savent aussi se servir de ça pour aider réellement les gens. Ils ont toujours une marge de manoeuvre qui leur permet d’être dans une réelle démarche d’aide. Ce que vous dites est vrai, mais sachez que les gens qui vous aide ne pensent pas comme vous. Ils utilisent les moyens qu’on leur donne (même s’ils sont peu nombreux) pour aider aux mieux les gens.

    • Salut,

      Je suis d’accord avec vous, faire pour le mieux pour aider. Aider mais pour quel type de fonctionnement de société ? C’est cela la question. Les services d’aide sociaux ne sont pas là pour vous faire sortir de la misère ni de la pauvreté. Ils communiquent les moyens, les possibilité pour que la misère, la pauvreté que nous vivons soit moins misérable en quelque sorte.

      Maintenant les moyens mis à dispositions sont si peu nombreux et le travail si énorme qu’il y a presque une contradiction en soi. Voilà un point.

      Le second ressort d’une surveillance de ce que nous faisons surtout lorsqu’on demande une aide et que l’on doit se mettre à nu ; c’est-à-dire : montrer exactement comment on dépense et on vit pour pouvoir s’en sortir et peut-etre obtenir une aide.

      Que me répondrait l’Assistant-e Social-e si je lui demandais de me détailler la manière dont il, elle dépense son salaire ? Régulièrement, je dois rendre compte de ce que je fais pour m’insérer. Tout est marqué, notifié et une commission juge si je suis digne ou non de continuer à percevoir le RMI. Autrment dit, suis-je un bon pauvre ou un mauvais pauvre ? Le bon étant celui qui veut s’insérer, le mauvais est celui qui refuse de s’insérer.

      Et hop, on tombe sous le coup de la responsabilité individuelle. "Avec tout ce qu’on fait pour vous, si vous ne voulez rien faire alors pourquoi continuer à vous verser le RMI ?"

      Exit, que le RMI soit une allocation de misère, exit les choix de société qui sont faits et approuvés, le RMA fonctionne sur ce principe, les programmes du plan de cohésion social de Borloo fonctionnent sur cette notion de responsabilité individuelle avec cette séparation des bons pauvres et des mauvais pauvres.

      Qu’allons-nous faire de ces mauvais pauvres qui ne bénéficieront de plus aucune aide parce qu’un texte de loi, puis une circulaire et enfin des personnes ont décidé que celui-là, celle-ci ne peut continuer à percevoir le RMI par exemple ?

      jean-marc

    • je suis entièrement d’accord avec vous, depuis quelques mois des travailleurs se battent contre les dipositifs actuellement mis en place. Par exemple la loi de prévention contre la délinquance, ça ne vous dit peut être rien mais cette loi n’a rien d’une prévention, mais plutôt une augmentation du contrôle et de la repression et bafoue à mon sens pas mal de libertés. Mais ce qui serait vraiment bien c’est que chaque citoyens manifestent auprès des travailleurs sociaux pour faire évoluer les choses. Car nous travailleurs sociaux pensons la même chose que vous, mais malgré tout ce que l’on peut faire remonter on n’a pas assez de pouvoir. le problème c’est que beaucoup de gens se foute de ce qui peut arriver et son à vrai dire peu informer des répercussions des dispositifs ou des lois. Il faut dire que les médias y jouent beaucoup dans ce sens. Voilà ce que je peux dire, mais je ne vous contredit pas, je suis entièrement d’accord avec vous. Seul chose on ne voit pas les bons qui veulent s’insérer et les mauvais qui ne peuvent pas. On n’a pas se regard là vis à vis des gens, c’est dommage que vous voyez les choses comme ça.

    • Je suis en partie d’accord. De nombreux travailleurs sociaux se battent contre les mesures gouvernementales. Par exemple, dans notre département, nous sommes arrivés à y faire interdire l’appliquation du RMA. La très grande majorité fait ce qu’elle peut avec les quelques moyens dont elle dispose, mais les moyens n’augmentent pas, alors que le nombre de personnes qui ont besoin d’aides sous différentes formes ne cesse, elle, d’augmenter.

      Et que dire des jeunes de moins de 25 ans qui n’ont même pas droit au RMI ? Le RMI ne suffit pas pour vivre décemment, mais c’est quand même une petite rentrée d’argent. Que faire pour ces jeunes dont les parents sont déjà au RMI ? Quel avenir leur propose notre cher gouv ? Certains garçons se mettent à traficoter, les filles sont prêtes à prendre n’importe quel boulot, même en possession d’un bac pro ou d’un BTS. A croire que les rôles sont bien partagés pour ramener un peu d’argent à la maison. Et le MEDEF qui veut augmenter le volant d’heures sup pour faire travailler les salariés jusqu’à 200 h et même + par mois, empêchant ainsi toute création de postes et même en permettant de licencier les salariés "en surplus" !

      Ne nous trompons pas d’ennemis, le 1er est bien le patronat, ses délocalisations, ses licenciements, sa casse du code du travail. Puis vient son batard, le gouvernement, qui accepte et même anticipe toutes les mesures qui vont faire plaisir au baron.

      Les récalcitrants n’ont qu’à bien se tenir.

      Pour l’élève de terminale ES... Et pourtant, il y a des bénéficiaires du RMI heureux. Si possible, voir le film, "attention danger travail" de Carle. Aller sur le site du film : http://www.homme-moderne.org/rienfoutre/attention/ Et lire une critique de la revue politis : http://www.politis.fr/article.php3?id_article=715
      Ce qui serait instructif, c’est passer voir une assistante sociale dans un CCAS et demander à rencontrer une famille sensée vivre avec le RMI. Etudier les dégâts causés par une politique libérale sur les parents et les enfants... et rapporter en classe ce qu’on a vu, les enfants qui ne peuvent manger qu’une fois / jour grâce à la cantine scolaire, les parents et les plus grands qui errent à la recherche de boulot...

      Va-t-on le supporter longtemps ?

      caro

  • Une réalitée bien résumé.le coup de poignard c ces honnète gens qui nous parlent d’assitanat.Et Non ,au rmi on es dans la mèrde tous seule !

    • Et tous les trois mois, rencontrer un membre du conseil General qu’il faut convaincre que vous vous tourner pas les pouces et que vous etes en pleine forme, le moral au beau fixe, qui remplit son paplard qui tombe dans les mains du responsable qui decidera d’après vos dires et ses écrits, vous gardez le RMI ou vous touchez plus rien ! Et si vous etes seule, la rue vous attend... Et la peur,l l’angoisse, qui ne voudrait pas sortir de cette spirale infernale ? Et vivre decemment, plus correctement, se faire plaisir, quelque chose qu’on apprend a se passer.... Faut aimer vraiment la vie,pour tenir le coup. A quand des RMI dans divers médias pour parler vrai , a quand la parole pour que les gens se rendent compte de ce que c’est et ce qui, peut-etre pourraient les attendre... ? Une ombre en colère.

  • Bonjour
    Je trouve votre article formidable.
    Mon cas : je suis une maman de trois enfants, seule.
    Je suis depuis 6 ans (eh oui !) en CES puis CEC secrétaire documentaliste dans une association... Mon second fils va avoir vingt ans : plus d’allocations familiales et beaucoup moins d’APL. Eh bien, le croyez-vous, avec mon salaire (le SMIC pour 130 heures par mois tout de meme), il me manque 10 euro par mois pour atteindre le RMI ! Hilarant, non...
    Et on veut mettre les gens au travail ? Mais pour quoi faire ? Retomber au meme point ? Se faire du souci pour payer les factures encore et encore ?
    Merci, je ne veux plus être le pigeon de cette societé.
    Qu’en pensez-vous ?
    J.