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Sauvons les musées d’Italie

Publie le mercredi 19 novembre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Le gouvernement berlusconien projette de nommer à la tête des musées italiens le numéro un de Mcdonald’s pour faire du business. Un mouvement de protestation internationale s’organise

Telle pourrait être binetôt l’identité visuelle des musées d’Italie. Le ministre de la Culture Sandro Bondi vient d’annoncer la nomination prochaine, sans l’appel à candidature habituel, d’un "super manager" à leur tête, en la personne de Mario Resca, dirigeant de McDonald Italie pendant 12 ans.

Si la nouvelle n’était déjà en soi suffisamment stupéfiante, ce sexagénaire, ami de Silvio Berlusconi, avoue ne rien connaître à l’univers de l’art, pas plus qu’il ne s’y connaissait en frites en prenant la tête de Mcdo répond-t-il en substance à la presse italienne. Le choix de sa nomination se justifie par la mission principale qui lui serait confier : faire du business avec les trésors artistiques que possèdent l’Italie depuis des siècles en développant une politique commerciale de prêt des oeuvres s’inspirant du modèle... français.

Ces dernières années, non sans tapage et polémique, le musée du Louvre s’est en effet lancé, sous couvert d’échanges culturels, dans des opérations extrêmement juteuses à Atlanta, aux Etats-Unis ou avec le fameux projet Louvre Abu Dhabi. La vulgarité des pratiques berlusconiennes jette ainsi un éclairage cru sur les pratiques de notre premier musée national. Mario Resca n’hésite pas à déclarer sans les précautions oratoires dont usent nos responsables culturels que les œuvres des musées sont "un gisement de pétrole à coût zéro" !

L’affaire déclenche fort heureusement une vive polémique en Italie et fait, depuis quelques jours, le tour du monde. Un mouvement de protestation internationale s’organise sous la houlette de l’association Ranuccio Bianchi Bandinelli qui appelle à pétitionner contre cette nomination qui doit être entérinée le 28 novembre, et plus largement contre une politique commerciale qui dénaturerait les missions essentielles des musées.

Comme l’écrit la Repubblica avec un humour à la mesure du cynisme de l’histoire : "On oublie que le patrimoine culturel ne doit pas être exploité mais protégé, préservé et transmis aux générations futures. Les musées ne sont pas des entreprises. Nommer un historien de l’art à la tête de McDonald’s aurait le même effet et susciterait la même indignation."

: : Bernard Hasquenoph | Louvre pour tous
www.louvrepourtous.fr

Pour signer l’appel de protestation, envoyer un mail à :
appello@bianchibandinelli.it
en indiquant prénom, nom, fontion, organisation, ville et pays

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Messages

  • Pour Abu Dabi Il y avait eu en son temps une pétition pour la savegarde et la non marchandisation du nom et des collection du Louvre. C’était Donnedieu de Vabres qui était misnistre en ce temps là et il avait eu des propos désobligeants à l’égard des signataires de ladite pétition ; il avait donc donné le mauvais exemple et c’est ceux là que préfére Berlusconi il s’est donc empressé d’imiter ; ce ne sont que des marchands, ils seraient même capable de regarder la Joconde à l’envers tellement ils sont ignares, y-a que le fric qui les intéresse ;

    http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

  • Apprendre à regarder (et voir) pour le PLAISIR... le "marché de l’art" va détruire les Musées qui étaient sur le point de devenir culture POPULAIRE...
    Il est important que les" enfants des écoles"visitent les Musées... même si ce n’est pas "concluant" dès la première visite.... (le caviar n’est pas "évident" au goût la première fois) !