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VICTOIRE DE "LA " POLITIQUE...MORT "DU" POLITIQUE

Publie le dimanche 28 mars 2004 par Open-Publishing
5 commentaires

Ne nous méprenons pas, les élections n’ont aucune valeur en elles-mêmes, elle ne sont qu’une manière de faire croire à la liberté de choix des citoyens et à organiser par le conditionnement et la manipulation la reproduction du système pour éviter tout changement. Cela dit, elles sont tout de même un révélateur des stratégies des partis politiques, et de leur puissance de mystification, elles sont aussi un révélateur des croyances et fantasmes de courants politiques qui, attirés par le spectacle de la « conquête pouvoir » croient être en mesure, à travers elles, de réaliser leurs « rêves », elles sont enfin un moyen de mesurer le degrès de conscience politique et d’esprit d’initiative des citoyens-nes. Ce sont ces aspects dont il sera question dans cet article.

L’élection de mars 2004 est significative du rôle régulateur et conservateur de l’élection dans notre système. Elle révèle de manière éclatante l’extraordinaire pouvoir de mystification de celle-ci à l’égard des citoyens.

LA BANDE DES GESTIONNAIRES

Ils se partagent, en alternance, le pouvoir. Les enjeux ne sont nullement politiques (au sens noble du terme), ils sont simplement gestionnaires Qui gèrera le système ? Qui assurera sa perennité ? quelle bureaucratie , quel gang règnera et se prélassera dans les délices et les privilèges du pouvoir ? La Droite et la Gauche, car il s’agit d’elles, ont parfaitement joué la partition… pour la nième fois on assiste à un changement fictif de politique qui n’a rigoureusement aucune conséquence sur la réalité de la vie quotidienne de millions de citoyens. Le désavoeu de l’un est immédiatement interprété, analysé et entériné comme la victoire de l’autre… autrement dit la légitime colère populaire est toujours et systématiquement confisquée par l’un ou l’autre… aboutissant à un statut quo qui fait que tout continue comme avant.

Droite et Gauche qui veulent nous faire croire que tout les oppose, sont unanimes pour … réduire au maximum l’abstention et faire voter tout le monde… comme si curieusement , avant même de savoir « pour qui l’on vote », il « faille voter ». Un tel empressement est tout à fait logique et explicable : il faut préserver la légitimité de ce pouvoir, donner l’illusion que tout le monde joue le jeu et donc accepte la règle du jeu… ce n’est qu’à cette condition que le mythe démocratique peut fonctionner.

Il sont les gagnants à tous les coups, et ne peuvent que l’être, dans les élections. Ils apparaissent, et sont d’une certaine manière, les seuls qui peuvent garantir que le « changement se fera sans changement »… et comme on ne sait pas trop ce qu’il pourrait être, on préfère s’en tenir à ce que l’on connaît… même si l’on sait que ce n’est pas très bien. (« On » étant le citoyen-électeur moyen… autrement dit la majorité).

Cette pratique politique de l’alternance, quintessence de l’expression démocratique pour ses bénéficiaires, mais dans les faits totalement stérile et conservatrice, ne peut profiter à terme qu’à une extrême droite à l’affût des failles du système politique.

UNE EXTREME DROITE, LE VENT EN POUPE

On est en droit de se demander comment se fait-il que le Front National « rafle la mise du mécontentement », contrairement à l’extrême gauche qui devrait logiquement profiter d’une telle conjoncture. Qu’est ce qui fait que le Front National attire. Le FN présente deux avantages dont il sait parfaitement tirer parti :

  il est une organisation contestataire : dénonciation de la classe politique, outrances, appels au soit disant « bon sens », bref tout ce qui peut attirer le citoyen peu informé (paradoxalement la majorité) et pas trop regardant sur le sens du discours ;
  il est une organisation qui ne remet pas en question le système marchand dans son ensemble, ce qui est d’une certaine manière rassurant,

Autrement dit, le Front National est la synthèse parfaite de « on assure la stabilité en gardant l’essentiel et on fait le ménage »… si l’on sort de son discours, les références historiquement et politiquement douteuses et les dérapages verbaux du « Duce », on a un produit médiatico-électoral qui peut trouver, et trouve, preneur sur le marché électoral. D’ailleurs le FN l’a parfaitement compris, c’est pour cela qu’il lisse son discours et se donne un look respectable.

Le FN n’apportera évidemment aucune réponse aux questions qui se posent aujourd’hui, et il le sait, mais sa bureaucratie veut aussi profiter du pouvoir et surfe démagogiquement sur un mécontentement légitime.

Le discours contre le FN est important, mais pas essentiel. Le FN n’est que le produit du système marchand et ne pas se donner les moyens de lutter efficacement contre le système ne peut que le renforcer politiquement.

La persistance, voire la montée du FN, n’est en creux, que l’expression du manque d’alternative au système marchand.

EXTREME-GAUCHE : UNE STRATEGIE EN FAILLITE

Elle dénote aujourd’hui un fait devenu évident : elle n’a rien compris et j’en ne prend pour preuve l’affirmation d’une incroyable naïveté « Si les résultats des listes de l’extrême gauche aux élections régionales de 2004 peuvent être ressentis comme décevants, avec 4,58 % des suffrages, ils n’en marquent pas moins la stabilité et la consolidation d’un électorat de la gauche révolutionnaire. »( ????) ROUGE du 25/04/2004 ; et ne sait titrer aucune leçon de sa pratique politique.

Sa critique, que je crois sincère, des aberrations scandaleuses et criminelles du système marchand, s’accompagne d’une stratégie en total décalage avec la réalité historique d’un véritable changement. Je veux dire par là que le changement, le vrai, celui qui abolit les anciens rapports sociaux et en crée de nouveaux, ne se verbalise pas simplement et uniquement dans des discours (ce qui est le cas aujourd’hui) mais se construit concrètement par la mise en place de relations sociales nouvelles.

Nombreuses et nombreux partagent les critiques formulées par ces organisations. Pourtant, quand il s’agit de « concrétiser » ce choix par le bulletin de vote, beaucoup hésitent et font un autre choix. Pourquoi ? Probablement pour deux raisons liées entre elles. D’abord la question essentielle : « OK sur votre analyse, mais vous proposez quoi ? » Malgré toutes les contorsions sémantiques (et il sait faire !) du militant révolutionnaire, il n’y a pas véritablement de réponse… et pour cause… il n’a qu’un discours qui se fonde, prospectivement, sur aucune réalité.

Le discours de l’extrême gauche reste un discours et seulement un discours… et ce ne sont pas des mots d’ordre du style « interdiction des licenciements » qui va rassurer le citoyen… car ce dernier sait pertinemment que dans l’état actuel des choses c’est un mot d’ordre, certes fort sympathique, mais hélas purement propagandiste, sans aucun fondement concret, sans l’ombre du moindre début d’un commencement de réalisation possible Au final l’électeur, s’il n’y a pas de risque, il veut bien voter pour l’extrême gauche, mais s’il y a un danger, style extrême-droite, alors il vote « utile »… c’est exactement le « syndrome du 21 avril 2002 » et qui a joué à plein cette fois ci.

Le problème pour l’extrême gauche, c’est qu’elle aussi s’est fait prendre au jeu des élections et envisage l’action politique essentiellement dans ce domaine électoral. Certes elle soutien des luttes, organise des manifs, participe à des colloques, bref s’agite… mais c’est tout, elle a complètement oublié les leçons de l’Histoire en matière de changement. Elle est condamnée soit à rester un groupuscule contestataire, véritable caution démocratique des grands partis, soit, peu à peu, à s’intégrer dans le jeu classique en multipliant les élus qui vendront leurs promesses aux électeurs.

UN « ALTERMONDIALISME » EN PLEINE CONFUSION

Le problème des altermondialistes c’est qu’ils veulent jouer dans la cour des grands, avec les moyens des grands, or ces grands ont des pratiques de voyous (on a pu apprécier leurs méthodes en Midi Pyrénées) qui ont pris toutes les bonnes places et sont prêts à briser les plus petits si ceux-ci veulent se montrer… ils ne les accepteront que s’ils ont besoin d’eux.

L’ « altermondialisme » n’est que l’ultime tentative pour « trouver une issue » pour sortir de ce système. Le problème c’est que ce mouvement hétérogène draine à la fois des citoyens-nes sincères, mais aussi toute une faune de militants qui le considère comme un vivier pour leurs organisations. Ca débat, ça manifeste, ça conteste, ça interpelle… mais ça ne fait que ça. Cette « soupe aux idées », si elle parait sympathique, n’en demeure pas moins un magma des plus stériles. Aucune stratégie de mise en place de nouveau rapports sociaux, de nouvelles formes de luttes, de fédération des expériences… rien de tout cela à la grande satisfaction des organisations traditionnelles qui manipulent et rabattent les militants déçus dans leurs rang et en font des cautions écolo-contestataires sur des listes électorales … quand elles en ont besoin… sinon elle les méprisent souverainement (voir l’expérience toulousaine des Alternatifs).

Une mention doit être cependant faite pour les VERTS , véritables caméléons politiques, qui sont passés maîtres dans l’art du double discours et de la double pratique… parfaitement opportunistes ils sont là où il faut, quand il faut pour retirer les « marrons du feux ».

Aujourd’hui, aucune organisation politique (je parle d’organisations qui militent en principe pour le changement) n’est capable de faire une analyse critique de la situation. Aucune organisation politique n’est capable, sinon dans le discours, d’articuler l’analyse, la théorie, avec une pratique sociale… autrement dit d’avoir une praxis. Ces organisations sont essentiellement conservatrices, dans leurs projets… qui n’existent pas et qui donc renvoie à la réalité présente, et dans leur manière d’être (bureaucratie, marketing politique, collaboration avec les gestionnaires).

Les élections sont devenues, avec le consentement de toutes ces organisations, le centre de gravité de ce que l’on appelle la vie politique… c’est pour cela que « le » politique est mort.

Patrick MIGNARD

Messages

  • Evvive ..un nouvau maitre à penseur...Marx est revenu..le spectre entoure l’europe...on marche dans une époque confusionelle(l’ésthètique du kaos..), et on a encore plus de doutes quand on écoute quelqu’un qui a des verités.à vendre..Quel est votre programme ??Que faire ,disait L...?Dans la langue francaise populaire ,de la rue,on dit souvent :’il faut faire avec..’Le mouvement ne marche pas en france . ;.organisez vous et proposez ’autre’.., ;il n y a pas de débouché politique..et nous ne votons pas ; ;aussi l’extreme gauche. ;.IL Y A TROIS PARTIS ?TROIS ORGA.de la gauche radicale,... ;le nihilisme et l’individualisme, avance dans les te^tes alternatives.,.dans le sens chaqun fait son parti ;,les’ismes’contemporains,etc..etc.VOUS AVEZ RAISON ?LA SITUAtION ce n’est pas sympa,malgré la victoire de la gauche plurielle(sic) ;DANS LA FRANCE DU PEUPLE DE GAUCHE ET AUSSI DANS LES GRANDES LUTTES..(LES MANIFS SEULEMENT MILLE PERSONNES à Paris..contre la guerre)..trop de divisions ??trop de sectarisme idéologique,trois orga.à la gauche de la gauche sans parler des orga.plus minuscules..chaque militant en france veut son parti personnel.,où son asso.(où il y a toujours un leader et les ’autres’,sic).POUrQUOI NE pas CHERCHER DES SIMPLES CONVERGENCES COMME ON FAIT EN ITALIE DANS LE MOUVEMEN t altermondialist, ?L"’ANTICAPITALISME ET L’ANTIGUERRE (et vous trouvez libertaires disobbedienti et rifondazione,verdi e pacifistes,cattolici etc. etc.. ;et les manifs malgré la droite ,sont de masse pour revenir à un ancien mot dit ringard. ;.la parole unité de classe,de multitude ou l’anticapitalisme,pour la paix..n’est pas suffisant pour des vieux militants sectaires ???Contre les eléctions,..mais où est ce grand mouvement révolutionnaire dans les rues ,les luttes etc..le problème est que la frilosité un peu de grandeur prends aussi le coeur de la gauche radicale francaise.N’est pas suffisante avoir une révolution dans l’histoire pour faire l’alternative ou une démocratie radicale sociale. ;.il faut construire dans les quartiers les péripheries,etc.tous les jours,dans les banlieus ,dans la vie quotidienne comme ils faisaient les militants d’une fois de l’époque des vrais socialistes au siècle de la révolution industrielle et aprés la guerre etc.DES NOUVELLES LIGUES SOCIALISTES ,communistes,libertaires comme en espagne de la résistance du POUM etc.?organiser de débats partout pas seulement sur le web minoritaire et avangardiste..TRAVAILLER AVEC LES SANS PAPIERs,etc.recommancer par zero. ;/.ce mouvement c’est l’unique que existe de Seattle à genova,..il faut...combattre contre qui essaye de manipuler comme les dirigents francais d’attac travestis..qu’ils s’enifIchent des nous sincères militants. ;.ils ont construi une barrière dictature verticale,des grandes asso.liés au vieux partis qu’ils essayent de récuperer.,..etc ;.mais il faut combattre et le démasquer..pas s’ abstenir comme pour les éléctions.. ;..tous ensemble reste seulement un slogan..la proteste stérile comme la critique nihiliste ne porte à rien...on reste à la maison et on attend que le monde ultraliberal rentre dans notre vie ?résister c’est aussi construire.,créer...attention à ce nihilisme destructive pour les nouvelles génnerations ..il porte à la désertion comme dans les années 80 de la pensée unique et du contrattaque ultraliberal..(j’aime le nihilisme constructive de gauche ..comme deleuze,Guattari etc.°°Il faut s"adapter à l’époque et à les situations.°.)On peut etre social ou communiste libertaire mais dans des moments graves voter pour le plus proche de soi meme,de ses idées..LE dogmatisme c’est partout et j’ai peur des certitudes aussi des gens qu’ils s’autoproclament libertaires...et ils rirent contre les pauvres qu’ils vont à voter.. ;c’est difficile marier le moi avec le’nous’..mais il faut essayer..,.si nous voulons un autre monde possible..pour les jeunes.///.un noctambule q’il veut aller à dormir ..on est fatigué...le discours c’est trop complexe et impossible à expliquer dans quelque minute de nuit..on reviens ; ; ;...à discuter car la situation c’est trop grave pour rigoler...je ne suis pas un égoiste..la planète c’est pour les jeunes...ce blablabla c’est trop serieux pour le ridiculiser dans des trois mots mal/écrites..salutations fraternelles..
    vive la vraie politique,la philosophie de la vie ...pour l’esthetique rélationnelle pas l’esthetique de la politique et societé du spectacle...changer le langage,les consciences,pour une évolution avant la révolution.(élisée Reclus..)révolution glocal et créer des situations...des liens solidaires partout..comme nous suggére miguel Benasayg chassé par France culture ..par la socialiste directrice ..(sic progressiste feministe..L.A.)c’est la démocratie francaise.BONNE NUIT ..à la prochaine discussion..de jour après le petit déjeneur...avec les yeux ouverts..http://www.extremejonction.scriptmania.com.

  • Ce type d’analyse "politique" est représentative d’une frustration, celle d’un courant politique autant prompt à dénoncer l’expression du "politique" lorsqu’il n’arrive plus à mystifier l’opinion des électeur-ices français-e-s (présidentielles de 2002) que l’expression de l’électorat lorsqu’il détourne le principe du mandat représentatif pour engager sa propre parole, par nature plurielle et irrationnelle, en "vote-sanction".

    Je n’arrive pas franchement à concevoir la volonté d’un véritable "changement" tel que vous le revendiquez tout en ignorant la singularité sociologique et idéologique de l’Etat-nation France. Il me semble que lorsque l’on défend une opinion et un courant politique tel que le vôtre, il faut d’abord veiller à dénoncer les mensonges dans lesquels nos "partis gouvernementaux" enferment l’inconscient collectif, autant le produit de l’histoire récente (guerre d’Algérie) que de la situation politique et économique actuelle (la France comme "pays" occidental).

    Que nenni !!!

    Votre analyse de l’échec de LO - LCR est tellement pauvre que l’on en vient à se demander si ce n’est pas pour masquer votre propre impuissance à sortir de l’ornière dans lesquels croupissent votre suffisance et votre supériorité : vous, au moins, n’avez pas pris le risque d’être confronté à votre propre marginalité. LO - LCR est représentatif d’une extrême-gauche malade de son propre programme et fonctionnement qu’il a cherché, sans succès, à imposer au(x) courant(s) dit(s) alermondialiste(s) qui se sont alors recentré sur ce qu’ils avaient à "exprimer" à travers" leur vote...

    Le vote est par essence un mode d’expression démocratique ; cela sans tenir compte des pauvres tentatives d’appareil de l’interprêter ce qui de toute façon ne leur appartient pas. L’abstention fait donc partie du vote, et ne s’y oppose pas, comme le revers d’une médaille et l’expression de la conscience que ce mensonge est toujours actif.

    Et, dernière chose, le "combat" contre le FN qui consiste à le taxer d’auxiliaire du système marchand est complètement risible. Vous n’avez aucune idée du relent de "nostalgie impériale" qui suinte à travers ses positions et son discours. Car la France, avant les Etats-Unis, fut une nation impérialiste "consciente de sa mission civilisatrice", ce que vos incantations angéliques sont impuissantes à entamer et à remettre en cause...

    En conclusion, votre mépris du vote au profit de l’abstention (qui n’existerait pas sans le prinicipe du vote... cruelle ironie !) explique plus sûrement votre propre conclusion, selon lequel personne (!) n’aurait la légitimité de l’interprétation de l’expression démocratique. La démocratie est loin d’être parfaite, mais elle existe tout en étant victime de nos mensonges collectifs et de la bêtise consensuelle dans lequel le capitalisme noit les cerveaux des citoyen-ne-s français-e-s.

  • moi je voudrais savoir : et tu proposes quoi ?

    Je comprends ton article, et je le trouve bien pensé, malgré quelques raccourcis. Là n’est pas l’important. Tu critiques à juste titre tous les acteurs de la vie politique actuelle. Personne n’est épargné, mais je ne comprends pas où tu te situes. Depuis toujours, depuis avant Platon, on parle de fin, de mort, de crise du politique. C’est pas nouveau, et seul Nietsche a su nous expliquer pourquoi. Bref, passons. Tout est mort, tout est fini, ça fait 5 000 ans que ça dure. OK.

    Mais ensuite ? Je saisis pas l’aspect constructif de ta démarche, même si je partage beaucoup de tes analyses. Tu démontes le "système", marchand ou pas. Mais tu remontes quoi ?

    Je ne te demande pas de me faire un programme détaillé de tes actions futures, ni de ta philosophie de la vie, mais simplement, ton article me décontenance car il a un goût de trop peu. Même si, encore une fois, je le trouve bien pensé.

    S. B.

    • « Négatif, critique, incomplet… pourrais-tu être positif »

      Je vais te surprendre mais je ne pense pas être négatif, seulement critique. Je pense que la problématique dans laquelle nous sommes est stérile et ne peut rien apporter de nouveau. Il est évident que ce n’est pas un « triomphe de la gauche »…au sens positif du terme… elle n’a non seulement aucun programme, mais est incapable d’en avoir un, ni aujourd’hui, ni demain… du moins pour un changement. L’extrême-gauche et les alternatifs sont dans une situation quasiment identique : discours, promesses,… voir Lula au Brésil.

      « Alors que faire sinon que critiquer ! ? ! » c’est ce que tu dis et tu as raison.

      Dans un premier temps prendre conscience de cette réalité et arrêter de courir derrière les sirènes électorales… et ne faire que ça… Ca à l’air con ce que je dis mais cette prise de conscience est essentielle car toute réflexion prospective de changement est bloquée par cette attitude.

      Dans un deuxième temps (qui se confond en fait en partie avec le premier), repenser la problématique du changement en tirant les leçons de l’Histoire :

        le changement c’est le changement des rapports sociaux et leur substitution par d’autres, j’appelle « rapports sociaux » les rapports qu’entretiennent les hommes entre eux dans l’acte de production et de distribution des richesses.
        prendre conscience que, la conscience, justement, ne se forge que, ou du moins essentiellement, dans la pratique sociale… c’est en faisant que l’on comprend… c’est en vivant des rapports différents que l’on démontrera et l’on se convaincra qu’un autre monde est possible.

      Dans un troisième temps, qui rejoint évidemment les deux autres, généraliser une pratique sociale nouvelle… pour cela nous ne partons pas de rien : l’économie solidaire, les coopératives, les SCOOP, les mutuelles, le commerce équitable et toute autre forme que nous pouvons inventer… Ces secteurs, qui ne sont pas parfaits et souvent récupérés par le système, mais qui ont à la base les valeurs que nous défendons, peuvent être une base de départ.
      Développer également des luttes spécifiques : par exemple au lieu de reproduire bêtement « la grève » dont on voit aujourd’hui la limite, développer un lutte qui mette directement en cause la « marchandise »… transport gratuit, électricité gratuite ou à tarif de nuit, le jour,….

      Bien entendu il faut fédérer ces luttes à l’échelle européenne.

      Dans cette problématique, les élections peuvent être utilisées et je serais le premier à y participer… elles viendraient en appoint pour la » prise du pouvoir »… mais cette prise aurait un sens… chose qu’elle n’a pas aujourd’hui et pour cause)… il suffit de voir.

      Or, tout cela, aucune organisation politique ne s’y attelle.. c’est d’ailleurs en partie pour cela que j’ai quitté ATTAC qui est devenu un club, certes sympathique, de causeurs-euses.

      Tout cela est totalement inexistant dans la réflexion politique aujourd’hui.

      Ai-je été assez positif ?
      P.M.

    • Je comprends bien la question, et je vais tenter d’y répondre...

      Si l’on tient compte du contexte qui nous agite et nous pousse, je pourrais me définir comme un électeur occasionnel ou "intermittent du vote", comme les médias les ont surnommé juste avant les élections... Mais, évidemment, je ne me fais aucune illusion sur l’impact et les conséquences de cette forme d’expression politique sur l’ensemble de nos vies...

      Par contre, et c’est la teneur de ma première contribution, j’ai aussi la prétention de participer en actes et en pensées à la résistance globale contre la révolution néo-libérale qui, il faudra bien le comprendre, tire tout son bagage idéologique et technique du foisonnement intellectuel de 68 pour le mettre au service de nos chères élites encanaillées. Cette prise de position se décline selon les situations, les enjeux et le niveau de décision repéré et incriminé. La sévère "claque" prise par le sortant socialiste aux cantonales à Grenoble I par un candidat vert, pour anodin que cela puisse paraître, peut donner une idée d’une capacité d’influence et d’action qui n’a de sens que collectivement, évidemment !!!

      Enfin, à titre professionnel, c’est dans la mouvance de l’économie solidaire, de l’esprit mutualiste, coopératif et associatif que je m’implique dans l’idée que c’est dans cette voie qu’il m’apparaît possible de faire plier le réel !!!

      Dans cette optique, la posture idéologique ne peut être déconnectée du rapport de force que l’on souhaite imposer : autant vis-à-vis des citadelles "du" politique que dans les cercles administratifs et économiques contre lesquels nous devons être en concurrence du point de vue de l’innovation et des objectifs en terme d’auto-institution de la société.

      Quelques pistes de réflexion, et un pseudo qui traîne sur le net...

      elmer