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Violents affrontements entre policiers et manifestants boliviens

Publie le mercredi 1er juin 2005 par Open-Publishing

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La Paz

De violents affrontements ont opposé des policiers et des manifestants boliviens à La Paz, où des groupes indigènes ont défilé en masse, paralysant la circulation et entraînant la suspension d’une importante session du parlement.

Des policiers anti-émeutes positionnés devant le Congrès ont utilisé gaz lacrymogènes et canons à eau pour repousser les manifestants, qui leur ont lancé de la dynamite, pendant que plusieurs milliers de personnes exigeant la nationalisation du secteur de l’énergie déferlaient mardi sur la capitale, barrant l’accès à l’aéroport.

Le président Carlos Mesa avait garanti aux députés qu’ils pourraient sans risque se rendre au Congrès pour sa première session depuis deux semaines, consacrée à des débats sur des mesures visant à désamorcer l’opposition virulente de la population à une nouvelle loi sur le secteur de l’énergie.

Seuls 62 des 130 députés ont osé se rendre à la législature en empruntant les étroites ruelles du centre-ville sous très forte garde policière. Le président de la chambre basse, Mario Cossio, s’est vu contraint de suspendre la session, faute de quorum. Il a déclaré à une radio bolivienne qu’il tenterait de convoquer une nouvelle session mercredi.

Le président du Congrès, Hormando Vaca Diez, ne s’est lui-même pas présenté, et le chef de file de l’opposition Evo Morales, issu de la majorité indigène, l’a accusé de complot contre la démocratie.

"Je suis sûr qu’avec ses manoeuvres il vise à devenir président de la république", a déclaré Morales à Reuters.

Dans la rue, des manifestants de la ville indigène d’El Alto, parmi lesquels figuraient de nombreux étudiants, ont lancé de la dynamite sur les policiers au moyen de lance-pierres, dans des nuages de gaz lacrymogènes.

Le ministère de l’Intérieur Saul Lara a déclaré que des "activistes" avaient été arrêtés, sans préciser combien.

Les manifestants réclamaient un partage équitable des revenus des ventes de gaz bolivien, dont les réserves sont parmi les plus importantes d’Amérique latine.

La majorité indigène, socialement défavorisée, estime que la loi sur l’énergie adoptée par le Congrès il y a deux semaines n’établit pas un contrôle complet de l’Etat sur le secteur, dont elle réclame la nationalisation alors qu’il est actuellement dominé par des entreprises étrangères. LA PAZ, Bolivie (Reuters)