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LE COÛT DU PETROLE IRAKIEN

Publie le lundi 11 avril 2005 par Open-Publishing
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de Mario Agostinelli traduit de l’italien par Karl&rosa

J’ai essayé de faire un peu de comptes. Il en sort des résultats impressionnants, que j’invite à utiliser pour réfléchir sur l’ horreur actuelle et sur le fait criminel qu’on ne bouge pas vers un changement.

Dans ses deux premières années, la guerre à l’Irak a coûté environ 200 milliards de dollars. Sur la base des données de l’OPEC, environ 650 millions de barils de pétrole par an ont été pompés des puits irakiens (dont 2,4 ont été négociés par Formigoni [président de la région Lombardie, NdT] avec Tarek Aziz pour deux sociétés qui lui sont chères), avec un profit d’environ 30 milliards de dollars. D’un point de vue énergétique, ce pétrole pourrait fournir quelque chose comme 400 terawatt/heure [ 1 terawatt = 1 million de mégawatts (MW)] d’énergie électrique, en envoyant dans l’atmosphère 300 millions de tonnes de CO2.

Mais l’énergie brûlée par la guerre elle-même, directe et indirecte, est énormément supérieure au contenu énergétique et aussi thermique du brut et correspond, grosso modo, à des émissions de CO2 de 2 milliards de tonnes.

Pour garder en vie le système des sources fossiles, nous sommes face à un authentique cataclysme environnemental. De toute façon, on raconte que les moins réalistes sont ceux qui veulent le changement et l’abandon d’un modèle de développement scélérat.

Essayons de faire deux comptes.

C’est un discours théorique, mais si les 200 milliards de dollars jetés dans la guerre (à laquelle l’Italie de Berlusconi a donné elle aussi sa contribution servile) avaient été utilisés pour acheter des panneaux photovoltaïques, on aurait pu installer 40 gigawatts d’énergie solaire [1 terawatt représente 1000 gigawatt (GW), NdT], capables de produire 1000 terawatt/heure d’énergie électrique, 2,5 fois l’énergie provenant du pétrole irakien.

La chose la plus bouleversante est qu’à cause de l’économie due à la quantité, un tel nombre de panneaux suffirait à faire baisser le prix du kilowattheure photovoltaïque de 20 à 8 cents, en le rendant compétitif avec le pétrole dans la génération de puissance sur une grande échelle.

Si ces 200 milliards de dollars avaient été utilisés pour installer des fermes éoliennes offshore, on aurait même pu produire environ 5000 terawatt/ heure d’énergie électrique, c’est-à-dire 5% des besoins énergétiques italiens primaires courants, pendant 50 ans.

Les émissions de CO2 seraient réduites ainsi d’environ 3700 millions de tonnes, une quantité suffisante à garder l’Union Européenne toute entière dans les limites de Kyoto (-8% sur les 4245 MMT de C02E de 1990) pendant les 10 prochaines années.

de "Un’altra Lombardia"

www.marioagostinelli.it

www.unaltralombardia.it

http://bellaciao.org/it/article.php3?id_article=8196