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Depuis des années c’est la fuite en avant libérale à EDF (2)

Publie le vendredi 28 octobre 2005 par Open-Publishing
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(1ère partie : Depuis des années c’est la fuite en avant libérale à EDF (1))

LA DIVISION DU TRAVAIL ET DES DOSES

Le rapport Noc occulte une dimension essentielle de l’organisation sociale du travail choisie. Du fait de l’exposition aux rayonnements ionisants, la division du travail y prend un caractère particulier. Elle n’est pas seulement division des tâches, du travail proprement dit. Elle est aussi, et peut-être avant tout, une division des doses de rayonnements reçues par les travailleurs. Tout d’abord, s’impose à l’observation une externalisation massive du risque d’irradiation et de contamination des agents EDF vers les travailleurs extérieurs, selon la division technique classique : conception (ici préparation/contrôle), exécution.

Environ 25 000 salariés de plus de 1 000 entreprises différentes, les travailleurs extérieurs, reçoivent 80 % de la dose collective annuelle enregistrée sur les sites nucléaires, avec des doses individuelles moyennes mensuelles, par mois de présence en zone irradiée, 11 à 15 fois plus élevées que celles des agents EDF (ATM et col, 1992).
Entre les travailleurs "extérieurs" eux-mêmes, une autre division du travail apparaît qui sépare les tâches, importantes pour la sûreté, pour lesquelles un travail préalable a permis de réduire l’exposition aux rayonnements ionisants et les tâches ordonnées à la préparation des premières dont, en particulier, les tâches fortement exposées aux rayonnements ionisants.
Les rapports sociaux qui s’établissent entre les différentes catégories de travailleurs impliqués sont eux-mêmes traversés par cette division du travail et des expositions qui met les uns en situation, non seulement de servir les autres mais de prendre à leur compte l’exposition au risque d’irradiation et de contamination de l’ensemble de l’activité de maintenance.
Pour que cette exposition soit socialement et politiquement acceptable et légitime, le non-dépassement des limites réglementaires est assuré par les industriels du nucléaire dans des conditions strictes mais à l’aide d’une gestion des emplois par la dose dont les travailleurs " extérieurs " expliquent le mode de fonctionnement. Les marges de manoeuvre dont ils disposent pour gérer cette contradiction entre la santé et l’emploi, pour négocier leur rapport à la dose, sont étroitement déterminées par la place qu’ils occupent dans cette division du travail.
Les salariés qualifiés permanents n’ont pas à assurer les tâches les plus "coûteuses en dose". Ainsi un robinetier qualifié, intervenant sur le circuit primaire, explique :
"La mise en place des tapes GV (c’est une opération de fermeture de circuits, dans des emplacements particulièrement radioactifs.), on l’a faite deux fois et on a arrêté. A cause des doses. Moi je l’ai fait. Vous avez des points chauds de 28 à 30 rems, et 19 rems d’ambiance. Vous rentrez 2 minutes, vous prenez 450 millirems (soit près du quart de la dose annuelle autorisée par la législation européenne que la France doit, incessamment, transposer en droitfrançais). Vous avez des gens qui font ça toute l’année." (Guy mécanicien, CDI, 35 ans).
Si ces travailleurs intervenant sur des opérations jugées importantes pour la sûreté estiment que les niveaux de contamination ou d’irradiation sont trop élevés, ils peuvent exiger l’adoption de mesures immédiates de protection.
"Nous, on fait décontaminer après l’ouverture. Enfin on fait venir une société qui fait que ça. Si on ne décontaminait pas, on prendrait 1,3 rem. S’il y a du plomb à mettre c’est eux qui le mettent. On n’est pas habilité pour ça nous. Mais s’il y a besoin de mettre des matelas de plomb c’est eux qui le mettent." (Guy, mécanicien, CDI, 35 ans).
Ainsi s’organise une division du travail et des expositions qui font se succéder sur un même chantier des équipes d’entreprises différentes assurant l’un ou l’autre versant de cette division du travail.
"Au début j’ai travaillé dans le carré d’as. C’est quatre vannes, ça fait un carré (il s’agit de quatre très grosses vannes du bâtiment réacteur, généralement fortement contaminées. Pour assurer la radioprotection des intervenants de maintenance sur ces vannes, il faut déployer d’importants moyens.). En robinetterie, c’est là où ça pète le plus. Si on est bien organisé, ça va. Si on n’est pas bien organisé, ça va pas. Parce ce qu’on n’est pas deux, trois à faire ça. Vous allez être plusieurs équipes. Il y a un tellement gros débit en dosimétrie qu’il faut changer vite fait. D’abord une équipe nettoyage -tu t’en vas de là -, après une équipe démontage, après il y a une équipe qui vient pour enlever toutes les pièces internes. On va plus loin , on va pas rester à côté , on va à "l’atelier chaud" nettoyer, là où ça pète pas, et puis après, il y aura une équipe remontage. C’est quand même organisé. C’est à peu prés un des seuls trucs qui est bien suivi. " (Eric, mécanicien, CDI, 22 ans).
Mais, il faut aussi disposer des marges de manoeuvres qui permettent d’être affecté hors zone contrôlée lorsque le niveau de dose reçue est élevé.
Ce n’est pas le cas des travailleurs temporaires effectuant le nettoyage, c’est-à-dire la décontamination radioactive dont le contrat est " à durée de chantier" et pour qui un niveau de dose élevé signifie la fin de ce contrat ou de la mission d’intérim. Ces tâches de préparation portent le nom de " servitudes nucléaires". Ceux qui en sont les opérateurs expliquent qu’ils sont là pour "prendre des doses afin que d’autres n’en prennent pas".

LE " DROIT " À LA DOSE

C’est alors que peuvent se développer les pratiques dites de "tricherie" qui consistent pour le salarié à laisser de côté le dosimètre pour éviter que l’enregistrement de doses trop élevées lui porte préjudice en terme d’emploi. Les salariés sont d’autant plus conscients du risque pour l’emploi que la mise en service d’un fichier informatisé des expositions par EDF, depuis 1992, conduit à des interdictions de site ceux pour lesquels le crédit de doses individuel est épuisé. Car il ne s’agit plus pour eux d’une mesure de prévention mais d’un "droit" qui les "protège" contre la menace du chômage.
"On a droit à 5 rems/an (selon la législation en vigueur au moment de l’enquête, sachant que la législation, sur le point d’être adoptée va "réduire ce droit" à 2 rems) On prend des doses, c’est obligé parce qu’il y a un manque de personnel : ici où on devrait être quatre ou cinq, il n’y a que deux gars. Maintenant il y a un programme qui commence à se faire sur les centrales par ordinateur. (C’est le système DOSINAT qui enregistre sur ordinateur, en temps réel, la dosimétrie individuelle, à l’aide d’un dosimètre électronique. Ces enregistrements sont nominatifs, interconnectés entre les différents sites, ce qui permet à tout moment à EDF de connaître la dose cumulée de chaque intervenant) Si vous prenez tant de doses ici tout est cumulé sur ordinateur. Si vous arrivez sur une autre centrale et que vous êtes à la limite de dose, vous ne pouvez plus rentrer. C’est EDF qui fait ça..
Pour les grosses boîtes avec personnel stable et interventions nombreuses et diverses, il y a possibilité d’alterner les chantiers en zone et hors zone. Mais pour les " gens en location", les intérimaires, il n’y a plus de travail pour eux s’ils ont dépassé la dose d’où les tricheries sur le port du saphymo, pour ne pas être interdit de zone à cause de la dose. Vous en avez sûrement vu des gars qui sont dans des boîtes de location. Après un arrêt de tranche, quand ils arrivent à la dose et qu’ils savent pas ce qu’ils vont faire, qu’ils risquent de se retrouver à la maison pendant deux ou trois mois. On va les foutre au tiroir et quand on n’aura plus besoin d’eux, on les sortira du tiroir. Ça c’est réel. Pourquoi certains enlèvent leur saphymo pour travailler ? Pour qu’on ne sache pas la dose qu’ils ont prise, pour pouvoir travailler plus longtemps. J’en connais. "
(Alain, robinetier, CDI, 26 ans).
Ces pratiques ne relèvent pas seulement du salarié. Plusieurs travailleurs interviewés ont subi des pressions de l’employeur pour laisser le dosimètre lors d’une intervention fortement exposée. Cela concerne également ceux que menace la "mise au vert" avec chômage partiel en cas de forte exposition.
" Quand on prend des doses comme ça, c’est des interventions très courtes, c’est spécifique aux GV. On passe une demi-heure à s’habiller, on travaille entre une et trois minutes et après c’est fini, on passe le reste de la journée à jouer au tarot. Si on dépasse 5 rems "on a droit à 5 rems par an", on va être mis au vert. Éventuellement en chômage partiel, payé 27,50 francs de l’heure.
Parfois on peut rentrer en zone pour faire un petit truc, mais on nous appelle les " bêtes à rems", si vous voulez savoir... Et puis il y a ceux qui bouchent les trous de GV, les trous qui sont "fuyards", eux on les appelle les " jumpers ". Ils en prennent encore plus que nous ! Les GV, c’est tout des tubes, c’est des échangeurs de chaleur. Les tubes s’usent, il y en a qui fuient et quand ils fuient ils se débouchent des deux côtés.
Qui fait ça ?
C’est d’autres entreprises avec beaucoup d’intérimaires.
(Jean-Louis, mécanicien CDI, 37 ans).
Un jeune de 23 ans exprime son ambivalence entre protection de sa santé et maintien dans l’emploi, par rapport à la gestion de l’emploi par la dose :
" Quand je bosse, s’il y a un endroit où le débit de dose est trop élevé j’y vais pas... Je vais voir le chef et je lui demande de mettre un petit jeune qui n’a pas de doses. Parce qu’ils prennent des petits jeunes en cours d’année. Nous ça fait depuis le début de l’année qu’on prend des doses et eux ils sont tout neufs. Autant les envoyer eux qu’ils prennent un peu de doses et deviennent au même niveau que nous. Parce qu’après ils vont nous mettre au taquet et nous remplacer par des petits jeunes qui ne connaissent pas le métier. La dernière fois il me restait 600 millirems à prendre pour atteindre la limite des 5 rems/an. J’ai préféré partir quinze jours avant la fin de mon contrat. 600 millirems ça va vite J’avais pas envie de prendre le risque. Le patron n’était pas content... Je ne me suis jamais trop renseigné mais je pense qu’au niveau de la santé ça doit pas être très bon à la longue... "
L’atteinte des limites de dose a pour conséquence l’interdiction pure et simple d’entrer en centrale. EDF délègue ainsi aux entreprises sous-traitantes la responsabilité de la gestion des conséquences de cette mesure d’interdiction, en termes d’emploi et de salaire. Ces entreprises n’étant pas liées par les garanties du statut EDF, elles gèrent ces conséquences par le recours au chômage. Lorsqu’il s’agit de travailleurs permanents, le préjudice concerne essentiellement le revenu, lors de mises en chômage partiel. Quand il s’agit de salariés temporaires, le préjudice est double : ils perdent l’emploi et parfoistoute forme de revenu, compte tenu des modalités de constitution des droits à indemnisation-chômage que met en question l’emploi intermittent sauf dans le cas de statut particulier comme celui des intermittents du spectacle.
C’est donc, en ultime ressort, le travailleur DATR lui-même qui est mis en demeure de choisir entre son emploi ou un risque pour sa santé, soit librement en laissant spontanément le dosimètre à la porte, soit parfois même sous la pression de son employeur qui tente ainsi de s’abstraire de la contrainte de radioprotection et de ses conséquences. On est à des années lumière de ce qu’était censé représenter le droit de retrait des situations dangereuses introduit dans le Code du Travail en 1982. Cette division du travail et des doses rend irréel le recours possible à ce droit par ceux dont le travail est justement d’être exposé aux rayonnements ionisants.

CONCLUSION

En sous-traitant les travaux de maintenance, l’exploitant nucléaire réussit, non seulement à en diminuer le coût financier, mais aussi à imposer une externalisation du travail sous rayonnements sans contestation ni de la part des organisations syndicales, ni des pouvoirs publics. Le fractionnement de la dose collective sur une population de plusieurs dizaines de milliers de travailleurs intermittents permet à la direction d’EDF d’affirmer que l’exposition aux rayonnements ionisants est sous contrôle et ne met pas en péril la santé des travailleurs. Du simple point de vue épidémiologique, cette affirmation demande à être discutée au regard des données internationales qui récusent toute notion de seuil dans la pathogénicité des rayonnements ionisants. Mais, l’intense précarisation des emplois et donc du suivi médical, les situations fréquentes de cumul de risques chez les intermittents du nucléaire, rendent particulièrement aléatoire la mise en évidence de pathologies spécifiques liées aux faibles doses de rayonnements. En revanche cette invisibilité socialement construite permet aux autorités sanitaires françaises, comme dans le cas de l’amiante, de ne pas considérer les conséquences de cette situation comme étant préoccupantes du point de vue de la santé publique.
Au-delà de la question des rayonnements ionisants, la santé comme un tout est elle-même menacée par cette organisation du travail : non seulement à cause des risques cumulés d’accidents du travail, de maladies professionnelles et d’atteintes à la santé non spécifiques, liées à des conditions de travail éprouvantes physiquement, nerveusement et psychologiquement, mais aussi et peut-être surtout par le silence, individuel et collectif, imposé aux travailleurs qui vivent cette division sociale du travail et des risques. Or ce silence est structurel. Les relations de sous-traitance permettent au donneur d’ordre EDF de s’affranchir de toute confrontation directe à la parole, à l’expression des travailleurs "extérieurs" DATR, sur leurs conditions de travail et sur les implications de celles-ci pour leur santé et celle de leurs familles.
Au nom de la compétitivité, ce silence permet aux industriels du nucléaire " donneur d’ordre et sous-traitants ", mais aussi à l’État, de faire reculer ainsi au plus tard possible le moment d’affronter réellement la contradiction qui est au coeur même de la production nucléaire et qui explique la stratégie adoptée. La crainte est grande, chez ceux qui ont compris cette contradiction et la stratégie mise en oeuvre pour la contourner, que seule la survenue d’un accident grave permette enfin d’ouvrir un débat qui, à terme, ne pourra être éludé. A moins qu’une socialisation de la parole des travailleurs DATR, qui se dessine à travers certains conflits récents engagés par ces travailleurs et soutenus par des syndicalistes EDF, permette qu’elle soit entendue et prise au sérieux par les responsables syndicaux et politiques. Car si l’accident nucléaire constitue une terrible menace pour la France entière, il est, humainement, socialement et politiquement, tout aussi inacceptable de voir renaître, au sein de la société française, des formes de servitude qui renouent avec l’esclavage.

Annie THEBAUD-MONY, La Gazette Nucléaire n°175/176 juin 1999.

BIBLIOGRAPHIE :
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www.infonucleaire.net

Messages

  • salut
    dans le fameux"carré d’as" cité plus haut ça ne se passe pas forcément bien pour tout le monde, en tant que controleur il m’a déjà été demandé avec insistance de signer un rapport "r.a.s" sur l’une de ces vannes qui présentait une indication linéaire (genre fissure) il m’a fallu refaire 3 fois le controle (triple dose dans ce coin pourri de la mort) pour tenir le crachoir face aux robinetiers d’abord pressés de partir en weekend puis face aux différents chefs jusqu’à un responsable edf qui me lancera d’un air rageur "vous savez combien ça va nous couter votre connerie (du zèle à ses yeux) 1 million (la journée d’arrêt suplémentaire)
    j’ai quitté la profession depuis qcq années mais je sais par d’anciens collègues que ça ne cesse de s’empirer : travailler de plus en plus vite de moins en moins nombreux dans des endroits pourris et une ambiance exécrable
    pour mémoire le film "silence radio" disponible en partage sur le site videobaseproject démarre sur la séquence du travailleur du nucléaire lors de la visite médicale : la question posée au médecin est :pourquoi quand je sort d’une centrale les mesures edf me déclarent r.a.s (non contaminé) et quand je rentre sur la centrale suivante je suis mesuré contaminé au cobalt, 3fois de suite, sur 3 centrales différentes, le toubib se fait les crottes de nez dit que c’est rien, mais oui mais non...
    tchernobyl et l’école française de gestion du risque (ou réhabilitation des territoires contaminés) nous ont appris que ce qui vaut pour les travailleurs est appliqué ensuite aux populations:comptage des becquerels en attendant de crever, occupation miltaire
    je ne pense plus qu’il y ait moyen de mieux travailler dans ces endroits la meilleure chose à faire est de les arrêter tout de suite
    +@

  • Cette article commence à dater et les situations qui sont détaillées dedans sont périmées.

    Une entreprise ne peut employer des travailleurs sous contrat à durée déterminée ou des salariés sous contrat de travail temporaire (intérimaires) « pour des travaux susceptibles d’entraîner une exposition aux rayonnements ionisants dès lors que ces travaux sont effectués dans des zones où le débit horaire est susceptible d’être supérieur à 2 mSv » (arrêté du 8 octobre 1990 modifié). (Pour info 1 rem = 0.01Sv)

    De plus, un prorata temporis est applicable à ces travailleurs, ce qui implique que le contrat de travail doit avoir une durée telle que l’exposition du salarié soit au plus égale à la limite d’exposition annuelle pertinente (corps entier, cristallin, extrémités, jeunes travailleurs, femmes enceintes…) rapportée à la durée totale de travail :
    « En cas de dépassement de la valeur limite d’exposition annuelle rapportée à la durée du contrat considéré, l’employeur est tenu de proroger le contrat à durée déterminée de telle sorte qu’à l’expiration de celui-ci l’exposition soit au plus égale à cette valeur limite annuelle rapportée à la durée du contrat prorogé » (article L. 122-3-17 du Code du Travail).
    L’entreprise de travail temporaire « est tenue de proposer au salarié un ou plusieurs nouveaux contrats, prenant effet, au plus, 3 jours ouvrables après l’expiration du contrat précédent » (article L. 124-22 du Code du Travail).

    Néanmoins, il est vrai que la sous traitance à l’extrême dans le but de réduire le cout des arrêts de tranches rendent les conditions de travail difficiles car les sous traitants réduisent le nombre de salariés intervenants dans le but de préserver leur marges. Donc le personnel DATR fait plus de site, et dans l’année prend plus de dose.